L. 371.  >
À Charles Spon,
le 15 septembre 1654

Monsieur, [a][1]

Je vous envoyai ma dernière par la voie de M. Barbier [2] le 8e de septembre ; et comme je l’allais cacheter, on me vint débiter la mauvaise nouvelle du danger dans lequel était notre pauvre compagnon M. Vacherot, [3] à Rennes en Bretagne, [4] pour avoir aidé au cardinal de Retz [5] à se sauver de prison. Cela m’alarma fort et me mit en si mauvaise humeur que je n’en pus souper ni en dormir la nuit suivante, car il est fort bon garçon, sage et fort savant ; et néanmoins, je ne m’étonne de rien, sachant bien que tout ce qui arrive en ce monde n’est que l’effet d’une cause supérieure contre laquelle les hommes n’ont point du tout d’autre pouvoir que d’obéir et de baisser la tête. [6] Sortes hominum in manibus Dei[1][7] Ce pauvre garçon était ici à son aise, bien employé ; se voyant veuf, il songea à trouver retraite et à passer le reste de sa vie avec moins de travail ; cette occasion se présenta de s’enfermer dans le Bois de Vincennes [8] avec le cardinal de Retz ; il l’a suivi à Nantes [9] d’où il l’a aidé à se sauver, etc., dont il est aujourd’hui persécuté pour avoir secouru et fidèlement servi son maître.

L’armée du roi [10] est dans le Hainaut [11] où elle fourrage tout. [2] Elle s’est présentée devant Le Quesnoy, [12] petite ville, laquelle s’est aussitôt rendue, reconnaissant qu’elle ne pouvait être secourue par les Espagnols dont l’armée est en grande déroute et presque dissipée depuis la levée du siège d’Arras. [3][13]

Le feu a pris à 5 lieues d’ici dans un couvent de religieuses, à Malnoue près de Lagny, [4][14][15][16] par la faute à la prieure, laquelle cherchait des souris dans sa paillasse qui l’empêchaient de dormir. Tout y a presque été brûlé hormis leur église. On dit que la perte y est de près de 100 000 livres. Trois religieuses y ont été brûlées toutes vives, dont il y en avait une folle pour laquelle les parents y payaient 600 livres de pension. Ainsi la voilà éteinte, et du gain pour les uns tandis que les autres y perdent.

M. le Prince [17] a permis à M. le marquis de Verderonne, [18] capitaine aux gardes qu’il tenait prisonnier, de revenir en France sur sa foi traiter lui-même pour le rachat des prisonniers de part et d’autre. Ce M. de Verderonne sera dans trois jours à Paris, où je le verrai et l’entretiendrai, je suis médecin de sa mère et de sa sœur, [5][19][20] et le serai de lui-même s’il est ici malade.

Les antimoniaux font imprimer ici des vers latins pour leur défense, contre le Pithœgia, mais on dit que ce n’est rien qui vaille, quamvis sit opus multorum hominum ; [6] c’est qu’une mauvaise cause comme celle-là a bien de la peine d’être bien défendue, elle ne vaudra jamais rien ; on a beau laver un More, il est toujours noir. [7] J’en ai vu deux feuilles qui me font plus de pitié que d’envie ; en matière de poésie, si les vers n’excellent, contemptu digni sunt[8]

Deux plaisantes nouvelles courent ici : l’une, que le duc de Lorraine [21] s’est sauvé de la prison en Espagne et qu’il est passé en Portugal déguisé en habit de Saint-François, mais je ne sais si c’est celui des capucins ou des cordeliers ; [22][23] l’autre, que M. de La Meilleraye [24] le jeune, fils unique de M. le maréchal de La Meilleraye [25] et grand maître de l’Artillerie, s’est rendu chartreux [26] en foulant aux pieds toutes les grandeurs de la cour et de la vie, desquelles les riches jouissent heureusement et pleinement, principalement quand ils ont plus de 20 millions de biens comme a celui-là, des larcins et de la faveur du cardinal de Richelieu [27] qui a été un illustre tyran et le vrai patron de la tyrannie du temps présent. La seconde nouvelle est fausse, la première est incertaine. [9] Mais Dieu soit loué, voilà que je reçois la vôtre datée du 8e de septembre, laquelle me cause beaucoup de réjouissance, et vous rends grâce très humblement de la peine qu’avez eue de me l’écrire si belle et si bonne, mais ce n’est que votre coutume, vous n’en faites point d’autre.

Je suis fort aise qu’ayez reçu notre paquet des mains de M. Borde, [28] je vous remercie de la distribution qu’en avez faite à nos amis. [10] Eus. < Eusèbe >  Ren. < Renaudot > [29] se lève et commence à sortir, mais il est encore bien abattu : voilà de méchants poulets ! [11] Notre M. Blondel [30] est celui-là même que vous me décrivez : il est fort savant homme, et extrêmement résolu et courageux, vir sublimis animi et profundæ eruditionis ; [12] il est un des plus savants de notre Faculté. Pour l’antimoine, [31] je puis vous assurer que l’on n’en parle ici qu’avec horreur et détestation, et même de ceux qui en voudraient donner et n’osent plus. J’ai écrit depuis peu de jours à M. Barbier la difficulté que je trouvais en son affaire, vu même que je ne sais à qui m’adresser pour avoir la communication de la lettre de voiture dont < il > est question. [13] Je vous recommande le petit paquet de Nuremberg. [32] J’ai céans l’Histoire de M. de Gramond, [33] président de Toulouse, [34] in‑fo ; ce n’est pas grand’chose, nesciebam editam apud Batavos[14] J’ai entretenu l’auteur en cette ville autrefois, c’était un bon vieillard, et d’une âme fort loyolitique ; il se faisait de fête pour obtenir des mémoires afin d’achever à la mort du feu roi, [15] et eût bien voulu en avoir la commission et en être payé ; le Mazarin [35] ne lui a jamais voulu donner cet emploi, et enfin < il > est mort à Toulouse a paucis annis[16] Il ressemble au président de Thou [36] comme une écritoire à un moulin à vent. Je vous supplie de vous souvenir de cette Tyrannomanie jésuitique[17] Je me souviens bien de ce M. Bon, [37] professeur de Valence, [38][39] qui doit être vieux, il était vir bonus, minime malus[18] Il n’y a point ici de petite vérole. [40] Dieu veuille bien préserver vos pauvres huguenots [41] de la calomnie. C’est grand’pitié pour l’iniquité du siècle qui prédomine ; si nous avions tous de la charité les uns pour les autres, comme nous devrions faire, vu que c’est une vertu humaine qui ne coûte rien, nous serions tous d’une même religion ; mais le peuple indiscret, animé d’un zèle furieux, d’une part, et la moinerie[42] de l’autre, poussée de son propre intérêt et des cruautés romaines, brouillent trop les cartes et empêchent cette réunion des cœurs qui est si nécessaire dans le monde. J’avais oublié à vous dire, touchant l’Histoire de M. de Gramond, que quand le livre fut achevé d’imprimer et prêt d’être mis en vente, il fit refaire 15 demi-feuilles afin d’y changer quelque chose et d’y flatter plus fortement le cardinal de Richelieu qui, étant alors au plus haut de sa faveur, croyait qu’il n’y avait point de termes assez doux pour le louer ; mais ce bonhomme n’y gagna rien car le tyran mourut en ces entrefaites, duquel il espérait récompense ; sur quoi, je ne sais si ceux de Hollande se seront servis de cette révision seconde ou de la première. Ut ut sit[19] le livre ne vaut presque rien et est indigne d’être lu, Thuano dissimilimus[20] c’est-à-dire fort éloigné d’être bon. On dit que le maréchal de Turenne [43] s’en va assiéger Landrecies, [44] mais qu’il demande de l’argent et qu’on voudrait bien ne lui en pas donner, vu qu’il en faut ici beaucoup pour le bâtiment que l’on fait au Bois de Vincennes, [21][45] où le roi logera dorénavant presque toujours au lieu de s’enfermer dans Paris, afin qu’il puisse aisément aller à la chasse sans presque sortir de sa maison. On dit que Cromwell [46] a été bien étonné de la levée du siège d’Arras et que cela l’obligera de changer de dessein. Même la reine de Suède, [47] laquelle est toute espagnolisée, en ayant reçu la première nouvelle, quitta et fit cesser la comédie que l’on représentait devant elle ; et puis elle la fit recommencer aussitôt qu’elle eût appris que l’Archiduc [48] et le prince de Condé s’en étaient sauvés, et que toute la perte était réduite à quelques prisonniers, environ mille hommes de tués, 54 canons et quelque bagage. Dieu merci, et la valeur du prince de Condé qui soutint le choc de nos gens et défendit une bonne partie du camp tandis que les Espagnols se retiraient ; d’où vient que tous les Flamands extollent merveilleusement ce prince, et méprisent et blâment fort les Espagnols qui ont lâché pied et sont causes de cette déroute ; ce qui fait que quelques-uns craignent ici que cette jalousie ne perde le prince de Condé, par poison ou autrement, de dépit que les Espagnols prendront contre lui. Sed tandem tollo manum de tabula[22] je me recommande à vos bonnes grâces et suis de toute mon âme, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur,

Guy Patin.

De Paris, ce mardi 15e de septembre 1654.

Le prince de Condé a permis à tous les capitaines et autres officiers du régiment des gardes de s’en revenir sur leur parole, et sont arrivés ; ils ont salué le roi dans le Bois de Vincennes et ont fort loué la générosité de M. le prince de Condé, à la cour et au roi même. Le deuxième frère de M. de Guise, [49] savoir le duc de Joyeuse, [50][51] est mort ; il était gendre du feu comte d’Alais, [52] gouverneur de Provence. [53] Il ne laisse qu’un fils : voilà cette grande Maison de Guise, qui a autrefois fait peur à Henri iii[54] réduite à un petit enfant, [23][55][56] l’aîné n’en ayant aucun. Il est mort d’une blessure au bras reçue à Arras, son chirurgien lui avait dit qu’il n’y avait rien à craindre. Nondum obiit, sed obiturus creditur : quotidie enim illi recurrunt rigores inordinati, et frequentes : quod est certissimum mortis argumentum, apud Hippocratem, quotidiano eventu confirmatum[24][57]


a.

Ms BnF Baluze no 148, fo 85, « À Monsieur/ Monsieur Spon,/ Docteur en médecine,/ À Lyon » ; Jestaz no 130 (tome ii, pages 1272‑1276) ; fort abrégée dans Du Four (édition princeps, 1683), no liv (pages 178‑179), Bulderen, no xci (tome i, pages 244‑245), et Reveillé-Parise, no ccccxxviii (tome iii, pages 39‑40, mais adressée à André Falconet).

Note de Charles Spon au revers de l’enveloppe : « 1654/ Paris, 15 septemb./ Lyon, 22 dud./ Risp. 22 dud. »

1.

« Le sort des hommes est entre les mains de Dieu » : In manibus tuis sortes meæ [Mon sort est entre vos mains] (Psaumes, 30:16).

2.

Fourrager, « en termes de guerre, signifie aller chercher du fourrage. On a fourragé aujourd’hui ce canton, demain on fourragera cet autre-là. Signifie aussi ravager, désoler, piller, ruiner un pays, y mettre tout en désordre. Les Suédois ont plusieurs fois fourragé toute l’Allemagne » (Furetière).

3.

Le Quesnoy (Nord), place forte du Cambrésis située à peu près au centre du triangle formé par Valenciennes au nord, Cambrai à l’ouest et Maubeuge à l’est, n’avait jusqu’alors jamais été française.

Montglat (Mémoires, page 302) :

« Le roi n’ayant plus d’affaires sur la frontière partit de Péronne le 2nd de septembre et arriva le 4e à Paris, où il prit le deuil pour la mort du roi des Romains, {a} laquelle causa une grande affliction à toute la Maison d’Autriche. Le maréchal de Turenne ne voulant pas laisser reconnaître {b} les Espagnols après la ruine de leur armée, partit d’Arras le 1er de septembre et passa l’Escaut, d’où il envoya Le Passage avec deux mille chevaux investir Le Quesnoy. Le 6e, toute l’armée y arriva et les approches se firent le soir même ; mais le peuple était si effrayé de la déroute des Espagnols qu’il ne se voulut pas défendre ; et les magistrats se rendirent pour conserver leurs biens et reçurent garnison française. Beauvau, colonel de cavalerie, fut laissé pour y commander et l’armée en repartit quelques jours après pour entrer plus avant dans le pays. Elle s’avança jusqu’à Binche, d’où elle fit des courses dans tout le Hainaut et une partie du Brabant ; et après avoir bien pillé, elle retourna au Quesnoy le 20e, où le maréchal de Turenne fit travailler aux fortifications. »


  1. V. note [5], lettre 363.

  2. Récupérer.

Le 10 septembre, Mazarin avait écrit de Vincennes au maréchal (Mazarin, tome vi, page 319) :

« La prise du Quesnoy est sans doute fort considérable, et Leurs Majestés et toute la cour en ont reçu la nouvelle avec beaucoup de joie, connaissant facilement qu’il y a lieu d’en espérer de grands succès. Pour moi, je m’en réjouis avec vous, non seulement pour l’intérêt du service du roi, mais aussi comme votre serviteur particulier qui prend plus de part que qui que ce soit aux choses qui vous regardent. Au surplus, vous savez assez l’importance du poste pour donner bon ordre à tout ce qu’il faudra pour sa conservation. C’est pourquoi je ne vous en dis rien. »

4.

Le couvent de Malnoue (commune d’Émerainville, Seine-et-Marne), à 4 kilomètres au sud de Champs-sur-Marne, hébergeait une importante communauté de religieuses bénédictines, au moins depuis le xiiie s.

5.

Claude de L’Aubespine, marquis de Verderonne (mort en 1706, âgé de 83 ans) était le fils de Charles de L’Aubespine (v. note [13], lettre 272) et de Marie Le Bret, elle-même fille de Cardin Le Bret, doyen des conseillers d’État. La sœur de Verderonne dont parlait ici Guy Patin était Marie de l’Aubespine qui avait épousé le 9 juin 1653 Nicolas Lambert, seigneur de Thorigny, président aux comptes (v. note [5], lettre 740). Les trois autres sœurs du marquis, Louise, Marguerite et Françoise, étaient alors religieuses à Royaulieu, abbaye près de Compiègne (Moréri 1732, tome 1, pages 769).

6.

« bien que beaucoup d’hommes y aient mis la main » ; v. notes [10] et [11], lettre 342, pour la Pithœgia et le flot de libelles qui l’a suivie.

7.

« On dit proverbialement, en parlant d’un homme à qui l’on a voulu inutilement faire entendre raison ou que l’on a voulu persuader sans y pouvoir réussir, qu’à laver la tête d’un More, on y perd sa lessive » (Académie).

8.

« ils sont dignes de mépris. »

9.

Phrase ajoutée dans la marge. Même si Armand-Charles de La Meilleraye a laissé le souvenir d’un dévot fanatique et fantasque, un authentique paranoïaque qui aurait bien pu faire ce que racontait ici Guy Patin, il ne commit pas une telle extravagance avant d’épouser en 1661 Hortense Mancini pour devenir duc Mazarin. Quant à Charles iv, duc de Lorraine, les Espagnols n’avaient fait que durcir son emprisonnement en le transférant à Tolède ; il ne fut libéré qu’en octobre 1655.

10.

Ce paquet, confié aux bons soins du libraire lyonnais Philippe Borde, contenait plusieurs exemplaires du Cani miuro… de Charles Guillemeau (juin 1654, v. note [14], lettre 358).

11.

Les précédentes lettres (v. note [14] de celle du 16 août) ont raconté la maladie à rechutes qui frappa Eusèbe Renaudot après qu’il était allé manger une fricassée de poulet chez François Guénault.

12.

« homme d’un esprit élevé et d’une profonde érudition. »

13.

Guy Patin a ici écrit Voiture avec une majuscule initiale ; mais plutôt que d’une lettre de Vincent ii Voiture (mort en 1648, v. note [9], lettre 210), il voulait parler d’une « lettre de voiture », contrat qui lie l’expéditeur au transporteur et au destinataire d’un colis. Cela ne nous éclaire pourtant toujours pas sur la nature exacte du trafic de livres qui valait à l’imprimeur lyonnais Guillaume Barbier d’être en chicane défavorable avec les libraires de Paris (v. note [7], lettre 366).

14.

« je ne savais pas qu’elle avait été éditée en Hollande » ; v. notes [11], lettre 84, et [16], lettre 86, pour les Historiarum Galliæ ab excessu Henrici iv, libri xviii [Dix-huit livres d’histoires de France jusqu’à la mort de Henri iv] (Toulouse, 1643, et Amsterdam, Louis Elsevier, 1653, in‑8o) de Gabriel de Barthélemy, sieur de Gramond.

15.

« Cet homme se fait de fête pour dire qu’il veut se rendre nécessaire ou se mêler d’une chose où il n’est point appelé » (Furetière).

16.

« il y a peu » (Gramond était mort dans les premiers mois de 1654).

17.

V. note [1], lettre 363.

18.

« homme de bien, et d’un peu de mal. »

Ce doyen de l’École ou Faculté de médecine de Valence, en Dauphiné (v. note [14], lettre 70), était Louis Bon (ou Le Bon). L’abbé Nadal, chanoine de Valence, l’a mentionné dans son Histoire de l’Université de Valence… (Valence, E. Marc Aurel, 1861, in‑8o de 427 pages), notamment pour décrire les querelles intestines qui avaient provoqué le déclin du nombre des agrégés que comptaient ses facultés (pages 193‑195) :

« Il n’était pas limité dans celle de théologie ç l’époque dont nous parlons, {a} mais six d’entre eux seulement recevaient une rétribution pour l’examen des gradués. Au reste, cette faculté n’avait alors que deux professeurs dont les leçons étaient suivies par un très petit nombre d’ecclésiastiques. Cependant, elle était encore dans une situation plus florissante que la Faculté de médecine ; celle-ci, depuis les troubles, {b} avait eu bien de la peine à se reconstituer. Le docteur Louis Le Bon, {c} qui en avait obtenu la première régence en 1641, “ ne put réunir alors autour de sa chaire aucun écolier pour ouïr ses lectures ” ; {d} ce qui ne l’empêcha pas néanmoins de réclamer pour ses honoraires une somme de treize cents livres. […] {e}

La Faculté de médecine n’avait pas de statuts particuliers. Le 24 avril 1689, elle reçut de la cour, par l’intermédiaire de l’intendant du Dauphiné, un règlement relatif à la promotion de ses élèves au baccalauréat, à la licence et au doctorat. » {f}


  1. Dans les années 1650. L’Université de Valence et sa Faculté de médecine avaient été crééee en 1452.

  2. Les guerres de Religion.

  3. Manière anachronique (moderne) de qualifier un médecin : dans sa lettre du 22 décembre 1654 (v. sa note [19]), Guy Patin a dit avoir correspondu avec « M. Le Bon, médecin de Valence ».

  4. Citation d’un arrêt du Conseil d’État daté du 2 décembre 1645.

  5. Selon un acte du 11 septembre 1660, la Compagnie des agrégés (docteurs régents) de Valence était composée du doyen (Pierre Chomel, premier professeur), d’un second professeur et de trois agrégés.

  6. Ce dénûment pédagogique explique assez légitimement le mépris qu’on avait alors, à Paris et bien ailleurs en France, pour les diplômes médicaux conférés par les petites facultés de province. Celle de Valence a été définitivement supprimée en 1793.

19.

« Quoi qu’il en soit ».

20.

« tout à fait différent de celui de [Jacques-Auguste i de] Thou » (v. note [16], lettre 86).

21.

V. note [6], lettre 335.

22.

« Mais enfin, je lève la main du tableau » ; v. note [10], lettre 93.

23.

Louis de Lorraine, duc de Joyeuse (1622-Paris 27 septembre 1654), était fils de Henriette-Catherine, duchesse de Joyeuse(1585-1656), nièce du cardinal-duc Henri de Joyeuse (v. note [17], lettre 88), et de Charles de Lorraine, duc de Guise. Duc de Joyeuse en 1647 par don de sa mère, pair et grand chambellan, Louis avait épousé en 1649 Marie-Françoise, fille du comte d’Alais (v. note [7], lettre 332). Il laissait un fils, Louis-Joseph (1650-1671), qui, à la mort de son oncle, Henri ii de Lorraine, en 1664, allait devenir le sixième duc de Guise. En 1667, Louis-Joseph épousa Élisabeth d’Orléans, fille de Monsieur Gaston. Un fils, prénommé François-Joseph, naquit en 1670 de cette union, mais il mourut cinq ans plus tard, mettant fin à l’illustre Maison des Guise. Les titres et les biens de cette famille passèrent alors à Marie de Lorraine, fille de Charles, quatrième duc de Guise, laquelle mourut en 1688 sans avoir été mariée (G.D.U. xixe s.).

Henri i de Guise, dit le Balafré (v. note [1], lettre 463), grand-père du duc de Joyeuse, avait joué un rôle politique éminent dans la Ligue, du temps du roi Henri iii.

24.

« Il n’est pas encore mort, mais on pense qu’il va mourir. Chaque jour en effet lui reviennent des frissons désordonnés et fréquents, ce qui, selon Hippocrate, est la preuve la plus certaine d’une mort imminente, comme l’issue le confirmera d’un jour à l’autre. » Guy Patin a ajouté ce rectificatif latin, écrit d’une encre plus grasse que le reste de son post-scriptum. La lettre suivante annonce la mort de Joyeuse, le matin du 27 septembre.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 15 septembre 1654

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(Consulté le 17/04/2024)

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