L. 960.  >
À André Falconet,
le 16 juillet 1669

Monsieur, [a][1]

Enfin, Dieu a fait un roi de Pologne, qui est de Pologne même. J’apprends que la France y a réussi, ne s’en étant mêlée que pour donner l’exclusion au duc de Lorraine [2] qui était porté par la Maison d’Autriche. Ce prince qu’ils ont fait roi est de fort bonne Maison, mais il n’était pas riche, la feu reine mère [3] lui faisait présent tous les ans de 6 000 livres parce que sa Maison avait été ruinée par les Cosaques. [4] Il s’appelle Michel Coribon Wisniowiecki, [5] nous en saurons l’inclination avec le temps. [1][6]

Plusieurs ont ici belle peur de ce que le roi [7] ira bientôt au Parlement pour plusieurs règlements [8] et entre autres, de la Chambre de justice, [9] des procès, de grands et de petits commissaires qu’on veut leur ôter, du retranchement des vacances, tant de l’automne que de Pâques, et de plusieurs suppressions en la Chambre des comptes[2] On dit même que le roi veut faire le Parlement de semestre, ce qui fut sous Henri ii [10] l’an 1554, et tous nos conseillers en sont alarmés. [3] Un prisonnier d’État s’est empoisonné dans la Bastille, [11][12] épouvanté du supplice qui ne le pouvait manquer pour avoir parlé fort mal de Domino priore[4][13][14]

On parle ici d’un chiaoux, [15] capigi ou bacha du Grand Seigneur, [5][16][17] qui vient de la part de son Grand Seigneur saluer le roi en tant qu’il est le plus grand et le plus puissant roi de la chrétienté. On s’enquiert déjà de l’entrée qu’on lui fera : an per Portam Sacram, an per Capenam ? [6][18][19] Ceux qui viennent de Saint-Germain [20] disent que M. le Dauphin [21] est malade, je prie Dieu qu’il guérisse bientôt. La France a grand besoin de ce petit prince qui est columna familiæ regiæ, et firmamentum[7] On dit qu’il est fort gentil, qu’il a bon esprit et qu’il étudie bien. De nostris annis illi Iupiter augeat annos ! [8][22] c’est un vers d’un ancien païen à un empereur, dont Tertullien [23] a fait mention quelque part. Je prie Dieu que M. le Dauphin ait les vertus du bon roi Louis xii [24] et du grand roi Henri iv[25] et qu’il soit aussi heureux que Trajan. [9][26] Un jeune Provençal nommé M. de Blain m’est ici venu consulter. [27] Vous l’avez vu à Lyon, et M. Meyssonnier qui lui a donné son Almanach in‑fo[10][28] N’y a-t-il pas moyen que j’en aie un pareil par votre moyen ? Je vous baise les mains et suis de tout mon cœur votre, etc.

De Paris, ce 16e de juillet 1669.


a.

Bulderen, no ccccxciii (tome iii, pages 314‑315) ; Reveillé-Parise, no dcclxxxv (tome iii, pages 697‑698).

1.

La guerre russo-polonaise dite de Treize Ans (v. note [7], lettre 374) avait pris fin en janvier 1667 (traité d’Andrusovo) après trois ans de délicates négociations.

Le 19 juin, Michel Korybut (Coribon pour les Français) Wisniowiecki (Wisniowiec 1640-Lvov 1673) avait enfin été élu roi de Pologne, sous le nom de Michal ou Michel ier, en un moment où le pays se trouvait dans une situation très difficile. Il était le premier roi polonais de Pologne depuis 1572. En 1670, il épousa Elena Maria Josefa, fille de l’empereur Ferdinand iii (laquelle épousa en secondes noces Charles v de Lorraine). Sobieski, le futur roi Jean iii, ayant formé contre lui une ligue puissante, Michel ier ne parvint à se maintenir qu’avec l’aide de l’Autriche, puis il dut combattre les Turcs qui pénétrèrent en Pologne, et mourut peu après avoir signé avec eux un traité de paix. La « feu reine mère » qui versait une pension à Wisniowiecki n’était pas Anne d’Autriche : Guy Patin devait attribuer ce titre curieux (car la monarchie polonaise n’était pas héréditaire) à la reine de Pologne, Louise-Marie de Mantoue, morte le 10 mai 1667.

Olivier Le Fèvre d’Ormesson en a donné confirmation (Journal, tome ii, page 568) :

« En juillet, les nouvelles arrivèrent de l’élection du roi de Pologne. Tous les sénateurs s’étaient déclarés, < les uns > pour le prince Charles de Lorraine, les autres pour le duc de Neubourg, M. le Prince ayant été exclu d’un commun consentement. Le jour de l’élection, les esprits étant fort échauffés et chacun près d’en venir aux mains pour son parti, un des moins considérables de l’assemblée, s’avisa, pour empêcher le désordre de cette division, de proposer que l’on élût un Polonais. Sa proposition agréée, on l’obligea de nommer celui qu’il croyait le plus propre. Il nomma un des palatins appelé Wisniowiecki, âgé de vingt-cinq ans, petit de taille, de grande Maison, mais sans biens, l’État lui donnant quare mille livres de pension pour le faire subsister, et il fut agréé d’un commun consentement et déclaré roi à l’heure même ; et ainsi les deux contendants furent trompés et tout l’argent donné perdu. »

2.

Le 10 août, le roi se rendit à Paris pour tenir un lit de justice en la Grand’Chambre du Parlement et faire enregistrer l’ordonnance de Saint-Germain sur la réformation de la justice, l’édit de Saint-Germain portant règlement général pour les Eaux et Forêts, la déclaration sur la Chambre de la Tournelle du Parlement de Paris, et des édits sur certains offices de secrétaires du roi, sur les receveurs et contrôleurs des domaines, sur les offices des trésoriers généraux des guerres (Levantal).

3.

Cela aurait voulu dire doubler le nombre des conseillers du Parlement… en divisant par deux et leurs revenus et leur pouvoir. En 1554, quand Henri ii avait rendu le Parlement semestre, il avait vendu 70 nouvelles charges. Les édits n’en furent pas vérifiés, mais ils furent exécutés pendant l’espace d’une année, après quoi le Parlement ne fut plus semestre ; mais il demeura surchargé de 70 membres inutiles qui avaient acheté leurs offices.

4.

« du premier seigneur [le roi]. »

Bien que les dates et les circonstances ne correspondent pas exactement, cette allusion évoque la sinistre histoire narrée par Olivier Le Fèvre d’Ormesson (Journal, tome ii, pages 566‑567, année 1669) :

« Le samedi 22 juin, un homme fut roué, dont l’histoire mérite d’être écrite. Il s’appelait Le Roux, sieur de Marsilly, natif de Nîmes ; il était huguenot. Prétendant qu’on lui avait fait une injustice dans une affaire de finances et que ceux de sa religion étaient maltraités, il résolut de se venger du roi, alla en Angleterre, où il fut découvert à M. de Ruvigny {a} par M. le duc d’York, qui lui fit entendre derrière une tapisserie toutes les propositions abominables qu’il lui faisait contre le roi. M. de Ruvigny en ayant donné avis, on résolut de le prendre, et M. de Turenne choisit un nommé Mazel, capitaine de cavalerie, avec quatre autres, pour le suivre partout et le prendre. En effet, ayant passé en Hollande et delà en Suisse, Mazel, accompagné de quatre cavaliers, le suivit, l’attaqua dans un village, le prit et l’emmena en France. Il fut mis dans la Bastille et dit que, si l’on voulait le ménager, il découvrirait des choses très importantes ; et enfin, voyant que l’on lui faisait son procès, il prit la résolution de se faire mourir lui-même, trouva moyen d’avoir un petit couteau et se coupa toutes les parties naturelles entièrement, afin de mourir doucement en perdant son sang ; et afin de n’être pas découvert ni secouru, il avait ramassé tout son sang pour le cacher. Il avait cessé de manger depuis le samedi 15 juin et enfin, pour avancer encore sa mort, il avait découpé toutes les chairs de son petit doigt et rompu l’os. Le jeudi 20 juin, croyant être hors d’état de pouvoir mourir par la main du bourreau, il découvrit tout ce qu’il avait fait, montra le couteau, les parties coupées, les préparatifs qu’il avait faits pour se pendre s’il n’eût point cru l’autre voie plus sûre. L’avis aussitôt donné, l’on acheva son procès vendredi, et samedi il fut jugé par le lieutenant criminel avec le Châtelet par commission souveraine, et condamné à être rompu ; ce qui fut exécuté à midi, et son corps traîné par les rues. Lorsqu’il fut mené devant les juges, il avait fait le mourant, n’ayant pas ouvert les yeux ni donné marque de connaissance ; mais sur l’échafaud il dit tout ce qu’il put de plus horrible contre le roi, avec la force d’un homme qui en avait beaucoup. Il renvoya le ministre Daillé, {b} qu’il avait appelé comme s’il lui eût voulu dire quelque chose importante, parce qu’il voulait l’empêcher de blasphémer contre le roi, et il fallut lui couvrir la bouche d’un linge pour l’empêcher de parler. Le roi ayant vu tout ce que ce misérable a dit, ne dit autre chose, sinon : “ Monsieur le lieutenant criminel, nous voilà défaits d’un méchant homme. ” M. de Ruvigny lui fut confronté. Le dessein de ce misérable, sa conduite et sa fermeté à se couper lui-même font horreur, et il n’y a guère d’exemples d’une action plus extraordinaire. »


  1. V. note [6], lettre 871.

  2. Jean Daillé, pqteur de Charenton (v. note [15], lettre 209).

5.

Un capigi (portier, ou capigi bachi) était l’un des plus hauts dignitaires du sérail, avec le chiaoux bachi : avec bacha pour bachi, Guy Patin (ou ses transcripteurs) s’emmêlait un peu dans les dignités turques. V. note [2], lettre 949, pour la venue annoncée de Soliman Aga, émissaire du Grand Seigneur, le sultan Mehmed iv.

6.

« sera-ce par la Porte Sainte, ou par celle de Capène ? ».

Déroutés par ce latin, les précédents éditeurs ont remplacé par Campenam (mot dénué de sens en latin) l’adjectif Capenam, qui se lit chez d’autres et s’accorde parfaitement au contexte. Il existait en effet à Rome une Porta Capena, d’où partait la route menant à Capène. {a} Guy Patin possédait les Dies Caniculares [Jours Caniculaires] de Simone Maiolo, {b} dont le colloque i du tome ii (page 483, 2e colonne, repère D), {c} De origine, cultu atque oraculis Deorum [Sur l’orignine, le culte et les oracles des dieux], contient cette réponse de PH [Philosophus, le Philosophe] à EQ [Eques, le Chevalier], qui lui a fourni la matière de son ironique allusion :

Romæ olim ad portam Capenam, postea Appiam vocatam, aqua, quæ Mercurio sacra fuit, alii alios aspergebant, ut hac conspersione abstergerentur et delerentur, ceu inustæ corporibus notæ deformitate flagitiorum, ac præcipue periurorum. Tali persuasione seu ablutione Peleus Patroclum absoluisse, et Acastus expiasse Peleum a cæde fratris Phoci, et Ægeus Medeam a cæde liberorum traditur. Idem mos lustrandorum corporum Turcis usu est, hoc enim extergi luem peccatorum, et tolli labem omnem, persuasum habent, de propagata a maioribus et inueterata opinione. Ideo et lauationibus utuntur creberrimis, et templa sua ingressuri, priusquam pedem inferant, aqua sese, quæ in aditu templi, vase ad hos usus asseruatur, perluunt. Sed his omissis, quæ iam dudum interciderunt, atque in earum locum vera Christianorum lustratio substituta est.

[Jadis à Rome, près de la porte Capène, qu’on a depuis nommée Appienne, il y a un cours d’eau, consacré à Mercure, où les gens s’éclaboussaient les uns les autres pour que cette aspersion lave et efface la marque des souillures que l’infamie avait imprimées sur leurs corps, et particulièrement celle des parjures. Dans cette croyance, c’est, dit-on, par une telle ablution que Pélée a absous Patrocle, qu’Acaste a purifié Pélée du crime de son frère Phocos, et Égée a lavé Médée du meurtre de ses enfants. {d} La même coutume de se purifier le corps est en usage chez les Turcs, car une opinion invétérée et ancestrale les a persuadés d’effacer ainsi les taches de leurs péchés et d’ôter toutes leurs souillures. Voilà pourquoi, quand ils vont pénétrer dans leurs sanctuaires, avant d’y poser le pied, ils s’adonnent à de très assidus lavages en s’aspergeant d’eau puisée dans une vasque qu’on place à la porte pour cet usage. Chez les chrétiens, tout cela est depuis longtemps tombé dans l’oubli pour être remplacé par la véritable ablution]. {e}


  1. Ancienne ville d’Étrurie qui est aujourd’hui intégrée au nord-est de la métropole romaine.

  2. V. note [10], lettre 295.

  3. Dans la troisième édition publiée à Mayence, Johannes Theobaldus Schonwetterus, 1610, in‑fo de 1 060 pages.

  4. Tous ces personnages appartiennent au mythe grec.

    • ayant recueilli le jeune Patrocle, exilé pour avoir tué un de ses cousins, Pélée, roi de Phthie, lui a donné Achille pour compagnon (v. note [27], lettre 989) ;

    • Acaste, roi d’Iolcos, a pardonné à l’argonaute Pélée le meurtre de son demi-frère Phocos ;

    • après avoir tué Merméros et Phérès, les deux enfants qu’elle avait eus de Jason, Médée (v. notule {a}, note [13], lettre 695) se réfugia à Athènes où le roi Égée l’épousa.

  5. Pour se signer en entrant dans une église, les catholiques puisent quelques gouttes d’eau bénite dans un récipient (bénitier), mais sans emprunt aux musulmans.

Ainsi compris, ce rituel de purification que les anciens Romains pratiquaient à la porte de Capène, contraste avec la cérémonie d’ouverture par le pape, instituée au xve s., de la Porte Sainte [Porta sacra] de chacune des sept basiliques de Rome pour inaugurer l’Année sainte (ou jubilé, v. note [7], lettre 31), vouée à raviver la foi des catholiques et à effacer leurs péchés en leur attribuant des indulgences. Pour l’émissaire ottoman, franchir la Porte Sainte c’était se convertir la religion romaine, tandis que passer par la Porte de Capène le maintenait dans son incroyance en ne l’absolvant de ses péchés que devant Allah.

À bord des navires que Louis xiv avait en vain envoyés à Constantinople pour ramener son ambassadeur, Denis de La Haye (v. note [1], lettre 955), Soliman Aga (v. note [2], lettre 949) allait débarquer à Toulon le 4 août (Mémoires du chevalier d’Arvieux, Paris, 1735, tome iv, pages 129 et 157) :

« Sa Majesté en ayant reçu avis, choisit le sieur de La Gibertie, gentilhomme ordinaire de sa Maison, pour l’aller recevoir de sa part, le faire loger, le défrayer sur sa route, et lui faire rendre les honneurs dus à son caractère. {a} Soliman fut reçu à Toulon avec les honneurs accoutumés. Il fut logé à l’hôtel de ville, complimenté et traité magnifiquement. Il visita le port et les vaisseaux du roi, et admira leur beauté et leur grand nombre. {b} […]

Le 3e de décembre, Soliman Aga fit son entrée à Paris par la porte Dauphine, et fut conduit par les plus belles rues au travers de la Place Royale, à l’hôtel de Venise, derrière les Minimes, où l’on lui avait préparé son logement. Quelques officiers des gardes de la prévôté étaient à la tête de ses gens qui, au nombre de douze, marchaient deux à deux proprement habillés, et avec des turbans de différentes couleurs. Ils étaient montés sur des chevaux de la grande écurie du roi, harnachés et caparaçonnés à la turque. Soliman Aga venait ensuite monté sur un très beau cheval du roi, la masse d’armes sous une cuisse, et le sabre sous l’autre. » {c}


  1. Sa qualité.

  2. Passé par Marseille, Aix, Lyon (1er octobre), Orléans (16 octobre), puis Fontainebleau (20 octobre), Soliman arriva à Issy le 1er novembre. M. de Lionne, qui avait le département des Affaires étrangères, lui donna une première audience le 4 novembre à Suresnes.

  3. Le roi lui donna une première audience le 5 décembre.

7.

« la colonne de la famille royale, et son principal soutien. »

8.

« Que Jupiter prenne sur nos années pour ajouter aux siennes ! » ; Tertullien (Apologétique, xxxv, 7) :

Iam si pectoribus ad translucendum quandam specularem materiam natura obduxisset, cuius non præcordia insculpta apparent novi ac novi Cæsaris scænam congiario dividundo præsidentis, etiam illa hora, qua acclamant : “ de nostris annis augeat tibi Iuppiter annos ! ” Hæc Christianus tam enuntiare non novit quam de novo Cæsare optare.

[Et si la nature avait mis devant les cœurs une sorte de matière diaphane, qui laissât transparaître les pensées, quel est le Romain dans le cœur duquel on ne verrait pas gravée la scène d’un César succédant sans cesse à un autre César et présidant à la distribution du congiaire, {a} et cela à l’heure même où l’on crie : « Que Jupiter prenne sur nos années pour ajouter aux tiennes ! » C’est un langage qu’un chrétien ne saurait tenir, de même qu’il ne sait pas souhaiter un nouvel empereur].


  1. Don au peuple de vin et d’argent.

9.

Ce fut sous le règne de Trajan (89-117) que l’Empire romain atteignit la plus grande étendue de toute son histoire.

10.

D.D.R.C.F. {a} Le Médecin charitable abrégé. Pour guérir toutes sortes de Maladies avec peu de Remèdes. Et l’Almanach perpétuel ou Régime Universel dont se sert celui duquel le portrait est en la page ci-après {b} pour son salut, sa santé et celle de ses amis. Seconde édition revue, corrigée et augmentée pour le bien public. {c}


  1. Sigle mystique que je ne suis pas parvenu à déchiffrer, mais que Lazare Meyssonnier a placé en tête de plusieurs de ses ouvrages.

  2. Le portrait de Meyssonier (page 2) est assorti de cette légende :

    « Vrai portrait de M. Meyssonnier, docteur, médecin ordinaire du roi, et de S.A.R., {i} professeur agrégé à Lyon, lequel, outre qu’il est connu par ses Livres, Cures et Conseils, envoyés en divers lieux, non seulement de France, mais d’Allemagne, Italie, Savoie, etc. l’est encore plus pour avoir prédit heureusement la paix, l’an et le mois de l’accomplissement du mariage du roi. Faisant charité de ses avis tous les matins aux malades qui s’adressent à lui des Villages, et Lieux sans Médecins. »

    1. Son Altesse Royale, le duc Gaston d’Orléans.

  3. Lyon, Marcelin Gautherin, 1668, in‑8o de 58 pages ; v. note [20], lettre 586, pour la précédente édition de l’Almanach, in‑fo.

Le Médecin charitable (pages 3‑34) fournit des recettes pour les remèdes, et des recommandations à l’intention des malades et de leurs familles.

L’Almanach perpétuel (pages 35‑51) est une suite de conseils pour le salut (prières) et pour la santé (pratiques hygiéniques) selon le jour, la semaine, le mois et l’année.

L’opuscule se termine (pages 52‑58) par un « Sommaire des sentiments de M. Lazare Meyssonnier, extrait de ses Œuvres sur les Comètes de 1664 et 1665, dont les effets dureront 19 ans, et le moyen de remédier aux maladies qui en peuvent provenir ». Une brève conclusion met en garde :

« Il est important que je n’oublie pas mes ennemis et mes envieux, c’est-à-dire ceux qui sont adversaires du bien que je procure en général ; ou chagrins pour celui qu’ils pensent m’arriver en particulier par la réputation que m’acquièrent ces avis salutaires et salubres mis au jour ; pour leur dire qu’en pensant aux motifs qui les excitent ils s’amendent et s’appliquent plutôt à me surmonter, en faisant mieux que moi, priant ceux qui les écoutent, s’ils veulent être équitables, de m’ouïr aussi avant que juger d’eux et de moi. Je leur ferai connaître que ces médisants sont semblables à ces juifs malicieux auxquels Notre Seigneur disait, Joan. 8, Vox ex patre diabolo estis. » {a}


  1. « Vous avez pour père le diable » (Jean, 8:44).

Guy Patin n’avait pas tout à fait tort de tenir Meyssonnier pour un fou.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 16 juillet 1669

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0960

(Consulté le 29/03/2024)

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