J’ai bien été ravi de joie de savoir de vos nouvelles et encore plus, de voir monsieur votre fils, [2] qui m’a rendu votre lettre, et son compagnon, [3] une autre, pour lesquelles je vous remercie de toute mon affection. Je leur ai fait bon accueil, comme ils méritent, et les servirai de toute mon affection en tout ce dont ils auront besoin de moi, tant pour l’amour de vous que pour leur propre mérite. Je les ai entretenus deux fois, mais nous ne sommes pas encore au bout ; aussi aurons-nous encore bien des choses à dire. Vous êtes bien heureux d’avoir un fils si grand, si sage et si savant. [1] J’en ai deux qui travaillent tant qu’ils peuvent à étudier et à voir des malades : l’aîné est médecin de l’Hôpital général ; [4][5] le second, âgé de 26 ans, est Professor Pathologicus, solemni Facultatis decreto, in Scholis Medicorum. [2][6] Je prie Dieu qu’il leur fasse la grâce de continuer. Nous attendons ici un livre nouveau de M. Sebizius, docte médecin de Strasbourg, qui sera intitulé Speculum Medico-practicum ; [3][7] j’ai bien envie de voir ce nouvel ouvrage et j’aime fort tout ce qu’a fait ce bon homme. Nous n’avons ici rien de nouveau, sinon Io. Gorræi Opuscula, in‑4o, [4][8] dans lesquels il y a de fort bonnes choses. M. Vander Linden s’apprête à faire imprimer son livre de Scriptis Medicis pour la 3e fois, et fort augmenté. [9] Il a pareillement sur la presse un certain traité qui sera intitulé Meletemata Medica ; il en est de présent à la Pathologie. [5][10] On imprime aussi à Leyde, in‑fo, un recueil de toutes les œuvres de Io. Wierus. [6][11] M. Huguetan s’apprête à Lyon pour une nouvelle édition de toutes les œuvres ramassées de Cardan, lesquelles contiendront 7 volumes in‑fo ; [7][12][13] il y en aura un de purs manuscrits qui n’ont jamais vu le jour. On imprime à Bologne un Ulysses Aldrovandus de Plantis : le premier s’achève et on dit que les deux autres viendront ensuite. [8][14] Vous avez commencé quelque chose du dessein de feu monsieur votre père ; [15] tous les gens de bien de deçà vous souhaitent longue et heureuse vie, afin qu’il vous fasse la grâce de continuer bientôt ce bel ouvrage. [9] Un certain jésuite fait ici imprimer un commentaire sur les livres de Cicéron de natura Deorum. [10][16][17] je vous baise très humblement les mains, et suis de toute mon affection, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur,
Guy Patin.
De Paris, ce 20e de novembre 1659.
Universitätsbibliothek Basel, coteHandschriften. SIGN.: G2 I 9:Bl. 84 (v. note [a], lettre 1020) : autographe d’une lettre que Guy Patin a écrite « À Monsieur/ Monsieur [Johann Caspar i] Bauhin,/ Docteur en Médecine,/ et Professeur d’icelle,/ À Bâle » ; annotation sur une vignette collée à la feuille, « 1659. Novembr. 22./ Monsieur Patin./ Resp. Novembr. 30. » [Ai répondu le 30 novembre (julien ou « ancien style »/ 10 décembre grégorien ou « nouveau style »)].
Après son calamiteux frère aîné, Johann Caspar ii (v. note [28], lettre 229), Hieronymus Bauhin (né en 1637), troisième fils de Johann Caspar i, venait étudier la médecine en France.
La Bibliothèque universitaire de Bâle, d’où vient la présente lettre, conserve et met aussi en ligne celles que Hieronymus a écrites à son père pendant son séjour à Paris (références que Marie-France Claerebout m’a fort pertinemment signalées) ; les sept premières fournissent de précieux renseignements sur les deux premiers mois qu’il y a passés.
Præcipuæ quas transivimus urbes sunt Langres, Bar-sur-Seine, Troyes, magnitudine satis conspicua, et Provins. Postridie mei appulsus, quæ erat Sabbathi dies, (Veneris enim vespera appuli), visitatum fui D. Seibertum ipsique literas, quibus tum a secretario, nomine Serenissimi Ducis, tum a D. Forstrero Cancellario eram instructus, exhibui, indeque mox ante prandium de conclavi prospexi, quod satis commodum reperi, pro D. Wepfero et me, proche de la Sorbonne, à l’image de saint Jacques, vis-à-vis le Collège des Trésoriers, chez M. Jamet, (uti nuper significavi) quo peracto Mercatorem accessi destinatosque nummos (pro quibus gratais maximas habeo) accepi. Dominica sequente ad concionem exspatiati sumus in Charenton, quam habuit elegantissimam D. Gage, ibique pransi, ac sub vesperem reverti, in transitu salutavimus D. Dalie juniorem pastorem quoque. Lunæ summo mane invisi Patinum et Mentelium quorum uterque adeo humaniter me excepit omniaque sua mihi obtulit, ut ipsorum in me benevolentiam satis exprimere nequeam, Ille inclusas hodie transmittendas tradidit, hic proxime ad Te dabit, summas pro constanti Tuo erga se affectu habent gratias. Die Martis Hospitale Dei sum ingressus, in quo ultra mille trecentos vidi ægros, hinc D. Daligre accessi ædes, sed frustra, extra urbem enim versatur. Hodie tamen, vel cras (uti ferunt) recessurus, proxime ipsum adibo, Ipse ad cæteros quorum servo adhuc epistolas, facile mihi faciet accessum. Heri præter alia, Domum Sorbonicam in eaque Bibliothecam vidimus instructissimam, opera Cl. D. Banneret Theolog. D. Viri humanissimi, hodieque mane Disputationi interfui Medicæ (quæ perplacuit) ad finem usque, ubi cum me stantem observasset D. Mentelius, in Doctorum locum sedere coegit, magna certe et huic et Patino præsertim, debeo, et debebo majora. Veni in notitiam filiorum hujus qui egregii quoque sunt viri, quorum natu minor die Martis præterita in professorem Pathologiæ fuit electus. Eques a Salis ante aliquot menses obiit. In plura hactenus inquirere non licuit, tum propter locorum distantiam, tum ob pluviosæ tempestatis impedimentum, vix tamen horæ spatio per die : hucusque domi mansi. Robinus Botanicus Regius vivit adhuc (castratus, nescio an idem sit quem Tu putas,) Pineau Chirurgus jampridem vivere desiit. Ultra tres menses ad summam heic subsistere non licebit, ob expensarum magnitudinem, duplo enim vel triplo omnia quam vel apud nos, vel in Italia sunt cariora, nihil tamen nisi summa id exigat necessitas expendam. Sectiones Anatomicas avidissime exspecto, quamprimum quis capite plectens, instituendas. Salutem adscribunt officiosiss. D. Patinus, Mentelius, Wepferus et Croneras.
[Langres, Bar-sur-Seine, Troyes, qui est de grandeur assez considérable, et Provins sont les principales villes que nous avons traversées. Le lendemain de mon arrivée à Paris, qui était un samedi (car j’y suis parvenu le vendredi soir), je suis allé voir M. Seibert, à qui j’ai montré les lettres dont le secrétaire du sérénissime duc et M. le Chancelier Frostrer m’avaient muni. {a} Juste avant le repas, il m’a montré la chambre, que j’ai trouvée assez convenable pour M. Wepfer {b} et pour moi, proche de la Sorbonne, à l’image de saint Jacques, vis-à-vis le Collège des Trésoriers, chez M. Jamet {c} (comme je vous l’indiquai récemment). Cela fait, j’ai rencontré le marchand qui m’a remis l’argent qui m’était destiné (dont je vous remercie extrêmement). Le dimanche suivant, nous nous sommes rendus à Charenton pour le prêche, que M. Gaches a prononcé avec très grande élégance ; nous y dînâmes, puis revînmes à Paris dans la soirée, après avoir aussi salué au passage le pasteur Daillé le Jeune. {d} Lundi, de grand matin, j’ai rendu visite à Patin et Mentel, {e} qui m’ont si aimablement accueilli et offert leurs services que je ne saurais assez exprimer leur bienveillance à mon égard. Le premier m’a remis la lettre que je vous transmets aujourd’hui ; le second vous écrira prochainement. Tous deux vous savent profondément gré de la fidèle affection que vous leur portez. Mardi, j’ai pénétré dans l’Hôtel-Dieu, où j’ai vu plus de mille trois cents malades. De là, je me suis rendu au domicile de M. d’Aligre, {f} mais en vain, car il n’était pas à Paris. Il y sera néanmoins de retour aujourd’hui ou demain (m’a-t-on dit) ; je l’irai voir prochainement, il me facilitera l’accès aux autres personnes pour qui j’ai encore des lettres. Hier, entre autres choses, avec l’aide du très distingué M. Banneret, théologien fort affable, {g} nous avons visité la Maison de Sorbonne et sa très riche bibliothèque. Ce matin même, j’ai assisté de bout en bout à la dispute d’une thèse médicale (qui m’a beaucoup plu) ; quand M. Mentel s’est aperçu que j’étais debout, il m’a forcé à m’asseoir sur les bancs des docteurs. Je lui dois énormément, ainsi qu’à Patin, et leur en devrai plus encore bientôt. J’ai fait la connaissance des fils de ce dernier, qui sont aussi d’excellents hommes ; mardi dernier, le plus jeune des deux a été élu professeur de pathologie. {h} Le chevalier de Salis est mort voici quelques mois. {i} Je n’ai pas encore pu m’enquérir de plusieurs autres choses, tant en raison de l’éloignement des lieux que de la gêne occasionnée par le temps pluvieux, bien que je passe à peine une heure de jour dans mon logis. Robin, le botaniste du roi, est toujours en vie (il est fort affaibli, j’ignore s’il s’agit bien de celui auquel vous pensez) ; le chirurgien Pineau est mort depuis longtemps. {j} Je ne pourrai subsister ici au delà de trois mois, tout au plus, étant donné le montant élevé de mes dépenses : je m’y limite à ce qui est absolument indispensable, mais tout est ici deux ou trois fois plus cher que chez nous ou qu’en Italie. J’attends avec une extrême impatience les dissections anatomiques qui doivent commencer dès qu’un condamné à mort aura été exécuté. MM. Patin, Mentel, Wepfer et Croneras vous adressent leurs salutations les plus dévouées].
Inter alios, inveni hic Baumgartnerum Medicinæ Cand. qui per annum jam heic versatus Chirurgiæ hactenus operam dedit, ipseque per sex menses manus adhibuit in Nosodochio la Charité dicto, quo et me me duxit, curabitque ut omnes quæ inibi notata dignæ fient (uti fieri solent frequentiores et accuratiores, quam ullo alio loco) operationes, videam. Doleo quod non possim videre calculi sectiones, cum jam Mense Septembris fuerint finitæ et ante Aprilem vel Maium nullæ sint instituendæ. Multa per hunc videbo omnib. enim est notus. D. Gras, Med. Lugdunensis a sex vel pluribus jam mensibus hic versatur, litemque contra proprium agit fratrem, cras volente Deo ipsum invisam, si literas ad hunc placeret mittere, pergratum foret. Est hic Chimicus quidam Doctor Monspeliens. nomine Barlet, quem valde commendant mihi amici, is singulis ferme mensib. cursum demonstrat Chymicum, scripsit de eadem re librum satis magnum, gallice, quem magni nonnulli faciunt, publice tamen non prostat, sed tantum discipulis ipsemet vendit pro duobus imperialibus, pro collegio vero quilibet solvit duodecim ad circiter, si itaque ex mea judicares, ut huic interessem, arte finem anni libenter rescirem, inchoabit enim circiter illo tempore. […] Salvere te jubent D.D. le Coq, Patin, omnesque amici.
[Parmi d’autres, j’ai rencontré Baumgartner, étudiant en médecine : pendant toute l’année qu’il a déjà passée ici, il s’est consacré à la chirurgie ; depuis six mois, il a aidé aux opérations dans l’hôpital qu’on appelle La Charité, où je l’ai accompagné ; il veillera à ce que je voie toutes les interventions dignes d’attention qui s’y font (et ce, plus fréquemment et méticuleusement que nulle part ailleurs) ; je suis peiné de ne pouvoir assister à des tailles de vessie car on a cessé d’en pratiquer au mois de septembre et on ne doit pas les reprendre avant avril ou mai ; grâce à lui, je verrai bien des choses car il est connu de tous. {k} M. Gras, médecin de Lyon, réside ici depuis au moins six mois car il est en procès contre son propre frère. Si Dieu veut, je lui rendrai visite demain ; s’il vous plaisait de lui envoyer une lettre, il vous en serait fort reconnaissant. {l} Il y a ici un docteur chimiste de Montpellier, du nom de Barlet, que des amis me recommandent. Presque chaque mois, il donne un cours de chimie ; il a écrit un assez gros livre en français sur le sujet, dont certains font grand cas, mais il le vend lui-même pour deux impériaux, et seulement à ses élèves ; à qui veut suivre son enseignement, il en demande autour de douze. {m} Si, à la lecture de ma lettre, vous jugez bon que j’y participe, je m’initierai volontiers à son art dès la fin de cette année, car il commencera son cours vers ce moment-là. (…) MM. Le Cocq, {n} Patin et tous nos amis vous envoient le bonjour].
Tot hic sunt quotidie videnda et agenda, ut vix per quadrandrantem horæ mihi liceat domi manere, singulis enim fere diebus, ab eo tempore quo Baumgartnerum Med. Cand. reperi, nosodochia adeo, (ubi ante paucos dies, apertioni cadaveris, ex abscessu cerebri mortui, interfui, simulque secante Chirurgo cerebri structuram demonstravi, apertoque abdomine et hepar reperimus abscessu affectum.) Inchoatæ præterea fuere Mercurii die præterita, in Theatro anatomico, demonstrationes operationum Chirurgicorum, quos bis quotidie habent, ipsaque nocte D. Gayan Chirurgicus celeberr. anatomiæ peritissimus, sectiones ejusdem corporis, aliquot amicis, inter quos et ego, demonstrat, ita ut heri mane hora septima domo exiverim, et noxa vesperetina fuerim recessus, cum itaque ista nunc habeant exercitia, hisque finitis anatomiæ sint instituendæ, quas nollem negligere, nescio qua ratione Chymicum nunc liceat videre cursum, de quo nuper. Salutem adscibunt omnes amici, præsertim D.D. Daligre, Vailleconte, le Coq, Patinus, Mentelius, Gras, Sarazenus, Seibertus, Wepferus, Baumgartnerus et Cronerus.
[Il y a ici tant de choses à voir et à faire tous les jours que j’ai à peine le loisir de rester un quart d’heure à la maison. Depuis que j’ai rencontré Baumgartner, l’étudiant en médecine, je me rends presque quotidiennement à l’hôpital ; voici quelques jours, j’y ai participé à l’autopsie d’une personne morte d’abcès cérébral ; en disséquant avec le chirurgien, j’ai montré la structure du cerveau et, après avoir ouvert l’abdomen, nous avons aussi trouvé un abcès dans le foie. Mercredi dernier, ont en outre commencé des démonstrations d’opérations chirurgicales dans l’amphithéâtre anatomique, qui ont lieu deux fois par jour. Le soir du même jour, M. Gayan, {o} très célèbre chirurgien et fort habile anatomiste, a disséqué ce même corps en présence de quelques-uns de ses amis, dont j’étais ; si bien qu’hier matin, j’ai quitté la maison à sept heures, sans avoir bénéficié d’une soirée tranquille ; une fois commencées, ces démonstrations d’anatomie doivent pourtant continuer jusqu’à leur terme, auquel je ne voudrais pas manquer d’assister. Et me voici autorisé, pour je ne sais quelle raison, à suivre le cours de chimie dont je vous ai récemment parlé. {p} Tous nos amis, et en particulier, MM. d’Aligre, Vailleconte, Le Cocq, Patin, Mentel, Gras, Sarrasin, Leibertus, Wepfer, Baumgartner et Cronerus {q} vous adressent leurs salutations].
Dissecui nudius tertius in Nosodochio Charitatis, corpus ex abscessu, uti credebant, Hepatis mortuum, in cujus rene dextro, qui omnino putridus erat, calculum, ovo columbino majorem, reperi. Quotidie aliquid ibi licet videre tam in chirurgicis, quam anatomicis, permittunt n. quotiescunque apertiones cadaverum, daboque operam ut et Chymicum suo tempore videam cursum. In cæteris dabo operam, ut, quantum in me erit, ne latum quidem angulum inde discedam. Finitæ jam sunt demonstrationes operationum Chirurgicarum in scholis medicis, crastinaque die Anatomicæ sectiones inchoabunt. In Lessii Hygiasticon per temporis brevitatem non licuit inquirere, fiet id proxime.
[J’ai disséqué avant-hier, en l’hôpital de la Charité, le corps d’un malade mort, croyaient-ils, d’un abcès du foie, mais j’ai trouvé dans le rein droit, qui était entièrement putréfié, un calcul plus gros qu’un œuf de pigeon. Je peux tous les jours apprendre là quelque chose, en chirurgie comme en anatomie, car ils me permettent d’ouvrir autant de cadavres qu’il s’en trouve. Le moment venu, j’aurai soin d’assister au cours de chimie. Pour tout le reste, je veille, autant qu’il m’est possible, à ne laisser aucun recoin de côté. Les démonstrations d’opérations chirurgicales sont déjà finies aux Écoles de médecine et demain y commenceront les dissections anatomiques. Par manque de temps, je n’ai pas encore pu m’enquérir de l’Hygiasticon de Lessius, {r} mais le ferai prochainement].
Quæ ante octiduum, ob temporis angustiam, fuere omissa hisce præstabo, et quod attinet Hygiasticon Leonadi Lesii, quod tum Tuæ petebant, nullibi illud hactenus licuit reperire, quamvis ubiq. tum apud Bibliopolas quam Typographos serio in id inquisiverim. Vidi quidem eundem librum apud Patinum, tum latine Antverpiæ impressum, tum Gallice Parisiis cusum, huncque spero me (si arrideat) obtenturum promisit n. Bibliopola qui se operam daturum ut illum inveniat. Prima die Lunæ hujus mensis vidi congregationem Chirurgicorum omnis generis affectib. externis consulentium, uti et præterita Lunæ die, Processionem Rectoris, ejusque Orationem quam habuit de Pace. Habet nunc in scholis medicorum Anatomia corporis Muliebris, cui præest D. Carolus Patin, (sed proh quam frigide !) secante D. Gayan Chirurgo et Anatomico optimo. Salutavi nuper D. Jonquet Medicum Paris. qui elegantissimum colit hortum, ter mille plantis instructum, quarum catalogum non ita pridem luci publicæ dedit, illumque Tibi transmittendum exhibuit ; at si quid ex ipsius horto desideres, promisit se quicquid id fuerit, communicaturum, ambit valde amicitiam Tuam petitque catalogum plantarum seminumque horti Tui. Liber autem ipse major est quam ut ullum per cursores ordinarios mittere audeam, exspectabo itaque mandatum tuum.
[Dans la présente je répondrai sur ce que j’ai omis, faute de temps, voilà huit jours. Pour l’Hygiasticon de Leonardus Lessius, que vous me demandiez dans votre précédente, je n’ai pu le trouver nulle part, bien que je l’aie sérieusement cherché, tant chez les libraires que chez les imprimeurs. J’ai certes vu ce livre chez Patin, imprimé à Anvers, en latin, et à Paris, en français ; {s} j’espère l’obtenir (si la chance me sourit) car un libraire m’a promis de mettre la main dessus. Le premier lundi de ce mois, j’ai vu une assemblée de chirurgiens qui consultaient pour toutes sortes d’affections externes ; {t} et lundi passé, la procession du recteur, {u} avec un discours qu’il a donné sur la paix. L’anatomie du corps d’une femme a lieu présentement dans les Écoles de médecine ; M. Charles Patin y préside (mais hélas, bien platement !), tandis que dissèque M. Gayan, excellent chirurgien et anatomiste. {v} J’ai dernièrement salué M. Joncquet, médecin de Paris, qui cultive un splendide jardin, riche de trois mille plantes ; il en a dressé le catalogue qui n’a pas encore été livré au public, et il m’en a donné un exemplaire à vous envoyer. Si vous désirez n’importe quoi venant de son jardin, il a promis de vous le faire parvenir, quoi que ça puisse être ; il convoite fort votre amitié et souhaite avoir un relevé des plantes et des graines de votre propre jardin. Son livre est pourtant trop grand pour que j’ose vous l’expédier par la poste ordinaire, j’attendrai donc vos consignes]. {w}
Quanquam hac septimana nullas tuarum acceperim, nolui tamen prætermittere occasionem scribendi, vel eum in finem ut inclusas a D. Alligrio ante aliquot dies mihi exhibitas, transmitterem, rogaremque simul ut si fieri possit petitionis ejus satisfacias, (scribit enim, uti mihi retulit, causa numismatum de quibus et meæ nuperæ,) valde enim ipsi obstrictu nescio, quantum n. me amet exprimere haud valeo. D. de Vailleconte quoque magna debeo, fecit n. ille hactenus occasionem multa videndi et facit observandi majora, deducet me propediem ad Pecquetum, quem invisere valde desidero. Patino Tuas ante octiduum exhibui, qui omnia sua mihi obtulit. Forte fortuna hodie reperi quæsitum diu librum Lessii una cum Cornarii de vitæ sobriæ commodis, est libellus in 12o minimi digiti crassitiem non excedens, facileque si ita tibi placeat, per cursorem transmittendus, servabo illum tamen, donec voluntatis Tuæ sim certior factus. Dubitat heic ab aliquot diebus valde, de Regis matrimonio cum Hisp. Regis Filius natu major ferat vel mortuus, vel mortis proximus.
[Je n’ai reçu aucune lettre de vous cette semaine, mais n’ai pas voulu laisser passer l’occasion de vous écrire, ne serait-ce que pour vous transmettre enfin la lettre ci-incluse que M. d’Aligre m’a confiée il y a quelques jours, en vous priant de satisfaire, si possible, sa requête : il vous y écrit, comme il m’a dit, au sujet des monnaies anciennes dont je vous ai récemment avisé ; j’ignore absolument pourquoi il m’est si attaché et suis incapable d’exprimer à quel point il m’aime. Je dois aussi beaucoup à M. de Vailleconte qui m’a jusqu’ici fait voir bien des choses et permis d’en observer de fort importantes ; il me conduira bientôt chez Pecquet, {x} que je désire vivement rencontrer. Il y a huit jours que j’ai remis votre lettre à Patin et il m’a offert tous ses services. Par un heureux hasard, j’ai aujourd’hui trouvé le livre de Lessius et Cornaro de vitæ sobriæ commodis que vous cherchiez depuis fort longtemps ; c’est un opuscule in‑12, dont l’épaisseur ne dépasse pas celle d’un petit doigt ; {y} si vous le souhaitez, je vous l’enverrai aisément par la poste, mais je le garderai ici en attendant que vous me fassiez savoir plus exactement ce que vous voulez. Depuis quelques jours, on s’interroge ici sérieusement sur le mariage du roi, parce que, dit-on, le fils aîné du roi d’Espagne est mort ou tout près de l’être]. {z}
Chymicum quod attinet cursum, inchoabit intra decem vel quindecim dies, uti promittit D. Barlet, ob intensissimum n. frigus, quod sensim tamen remittit, hactenus desistere fuit coactus, mensisque spatio absolvet, quo finito (nisi aliter Tibi D.P. placeat) domum erit redeundum, vel si alterius hic foret subsistendum, nummis opus haberem ; sin minus suffecturos hos spero redeundi per Lugdunum et Genevam. […] Jonqueto et Forgeo Tuas decentes exhibebo, ab illoque uti et a Vailleconteo semina facile impetrabo, ubi vero bulbosa nescio, inquirem tamen, hi enim vix vel rara ejusmodi in hortis suis colunt. A longo jam tempore in primam Monspeliensium Analogiam inquisivi, frustra tamen sunt enim hi libri valde odiosi et heic vetiti, promisit nihilominus D. Sarazenus, se curaturum ut siquidem haberi possit, illam obtineam. Secundæ responsum non fuit. Reliqua quæcumque in mandatis dedisti, summa diligentia exequi conabor, apographumque de molimine Anatomici illius, Anatomiæ peritis communicabo, illorum sententiam exspectabo. Nunquam hactenus interfui Medicorum consultationi, nec credo me facile id a Patino impetraturum, quamvis subinde promittet, pudet n. illos, et vix coram extraneis talia agunt, omni n. in affectu tam Hydrope quam Pleuritide, præter V.S. vix quicquam præscribunt. Vidi heri in Nosodochio Charitatis Asthmaticum moribundum, cui intra octiduum vigesies et ter sanguis est missus, semperque deficientib. ac fractis jam morbo viribus, cordialis loco V. sectione utuntur, hacque ratione, horrendum dictu ! plerumque, (parum abest quin dicam semper) animam cum sanguine fundunt !.
[M. Barlet a promis de commencer son cours de chimie dans dix ou quinze jours : {aa} il a été contraint de le reporter en raison du froid très rigoureux qui a sévi jusqu’à ce jour, mais qui faiblit peu à peu. Ce cours durera un mois et, une fois qu’il sera terminé, je devrai rentrer à la maison ; à moins, Monsieur mon père, que vous ne soyez d’avis différent, auquel cas j’aurais besoin d’argent pour continuer à vivre ici ; sinon, j’espère que ce qu’il m’en reste suffira pour mon retour, en passant par Lyon et Genève. (…) Je montrerai votre plaisante lettre à Joncquet et à Forgeus ; j’obtiendrai facilement les graines du premier de ces deux-là, comme de Vailleconte ; {ab} mais j’ignore s’il en ira de même pour les bulbes, je les leur demanderai néanmoins car ils cultivent des raretés de ce genre en leurs jardins. Depuis déjà longtemps, je me suis mis en quête de la première apologie de ceux de Montpellier, mais en vain, car ces livres sont fort odieux et ici interdits ; M. Sarrasin m’a néanmoins promis de s’appliquer à vous en obtenir une, s’il s’en peut trouver ; il n’y a pas eu de réponse à la seconde. {ac} Je tâcherai de continuer à rechercher avec le plus grand soin tout ce que vous m’avez demandé d’autre. Je transmettrai aux spécialistes du sujet l’apographe sur la difficile affaire de cet anatomiste et attendrai leur sentence. {ad} Je n’ai encore assisté à aucune consultation des médecins, et ne crois pas que j’obtiendrai facilement cela de Patin, quoiqu’il me le promette souvent : ils ont honte de leur manière d’agir et répugnent à la pratiquer en présence d’un étranger ; dans toute affection, tant hydropisie que pleurésie, ils ne prescrivent à peu près rien d’autre que la phlébotomie. J’ai vu hier à l’hôpital de La Charité un asthmatique moribond à qui on a tiré du sang vingt-trois fois en l’espace d’une huitaine, bien que ses forces fussent toujours défaillantes et déjà brisées par la maladie. Ils emploient la saignée en lieu et place d’un remède cordial ; et, chose effrayante à dire, la plupart du temps (il s’en est fallu de peu que je dise toujours), ils font couler la vie en même temps que le sang !] {ae}
- Ces lettres de garantie provenaient d’influentes relations de Johann Caspar i Bauhin ; l’éminentissime duc était Leopold Friedrich de Wurtemberg-Montbéliard (1624-1662), dont Bauhin était le premier médecin. Je n’ai pas identifié M. Seibert.
- Johann Wepfer était le compagnon de voyage de Hieronymus Bauhin. Notre biographie de Wepfer donne un extrait de la lettre qu’il a écrite à Johann Caspar i Bauhin, le 29 novembre 1659, pour le remercier de l’avoir recommandé à Patin.
- Le Collège des Trésoriers (ou du Trésorier) était l’un des établissements de l’Université, fondé au xiiie s., rue de la Harpe, par Jean-Guillaume de Saânne, grand trésorier de l’église cathédrale de Rouen, pour loger 24 écoliers. Il était alors situé rue des Trésors, voie que le cardinal avait fait percer vers 1640 devant le parvis de la chapelle de Sorbonne (où il fut inhumé) ; devenue plus tard rue Neuve-de-Richelieu, c’est l’actuelle place de la Sorbonne. Le marquis de Belbeuf a publié une riche Notice sur le Collège du Trésorier (Paris, Ch. Lahure, 1861, in‑8o).
- En les appelant Gage et Dalie, le jeune Bauhin a ici écorché les noms de deux pasteurs qui officiaient alors au temple de Charenton (v. note [18], lettre 146) : Raymond Gaches (v. note [12], lettre 851) et Adrien (ou Jean) Daillé (Paris 1628-Zurich 1690), fils unique de Jean Daillé (v. note [15], lettre 209), qui exerçait aux côtés de son père depuis 1657 (La France protestante).
- L’absence de civilité laisse penser que Hieronymus tenait Patin et Jacques Mentel (v. note [6], lettre 14) pour deux intimes de son père.
- Probablement Étienne ii d’Aligre (v. note [10], lettre 480) qui menait alors une brillante carrière de magistrat et de conseiller à la cour. Les allusions épistolaires de Hieronymus révèlent son intérêt pour la numismatique et les livres anciens.
- Jean Banneret, prêtre et docteur de Sorbonne, natif de Reims, mort en 1673, devint professeur royal de langue hébraïque en 1664.
- Le matin du jeudi 20 novembre 1659, sous la présidence de Jean Maurin (v. note [37], lettre 117), le bachelier Denis Puilon (natif de Paris, v. note [16] du Diafoirus et sa thèse), avait disputé une thèse quodlibétaire intitulée An ex sanguinis concretione in corde παλμος [sic pour ψαλμος] ? [La vibration du corps vient-elle d’une concrétion de sang dans le cœur ?] (conclusion affirmative). V infra note [2], pour la prestigieuse élection de Charles Patin à la charge biennale de professeur de la Faculté de médecine de Paris.
- Ce chevalier pouvait être (ou avoir un lien avec) Fernand de Salis qui avait commandé l’une des armées espagnoles lors du siège d’Arras en 1654 (v. note [8], lettre 359).
- V. notes [5], lettre latine 347, pour le botaniste Vespasien Robin (alors âgé de 80 ans), et [12] de la consultation 16 pour le chirurgien Séverin Pineau (mort en 1619) qui avait été ami de Caspar Bauhin, père de Johann Caspar i.
V. note [1], lettre latine 17, pour l’impérial ou thaler, monnaie de compte allemande équivalant à 3 livres tournois.
- Compatriote de Hieronymus Bauhin, Tobias Baumgartner était à Paris depuis la fin de 1658, où il étudiait la chirurgie auprès du chirurgien lithotomiste Gervais Jamot (v. note [18], lettre 455), qui opérait à l’hôpital de La Charité (v. note [4], lettre latine 71).
- V. note [7], lettre 608, pour le peu que Guy Patin a écrit du procès qui opposait Henri Gras à l’un de ses frères. Gras avait fait une partie de ses études de médecine à Bâle.
- V. note [12], lettre 399, pour Annibal Barlet et son Vrai et méthodique cours de la physique résolutive ou chimie (Paris, 1657, avec cette précision sur la page de titre : « Et se distribue par l’auteur, au Collège des Trois-Évêques »). Hieronymus Bauhin le disait ici docteur en médecine de Montpellier (ce dont je n’ai pas trouvé la confirmation dans Dulieu). Il était l’un des rares chimiatres qui trouvaient grâce aux yeux de Patin (v. note [3], lettre 730).
- Peut-être Aimard Le Cocq, conseiller au Parlement (v. note [145], lettre 166). Hieronymus avait parlé de lui plus haut dans sa lettre :
Dominum le Coq heri inveni, qui perquam humaniter me excepit, gratiasque habet quam maximas pro constanti Tuo erga se affectu
[J’ai hier rendu visite à M. Le Cocq, il m’a accueilli avec immense gentillesse et vous sait très profondément gré de votre fidèle affection].
- V. note [7], lettre 921, pour Louis Gayan, chirurgien de Saint-Côme, ami de Patin.
- V. supra notule {m} pour les cours de chimie donnés par Vespasien Robin au Collège de France ; Patin, qui l’aimait bien, pouvait avoir facilité l’accès de Hieronymus à ses leçons.
- V. note [3], lettre 253, pour Jacques Sarrasin, médecin parisien natif de Genève. Je n’ai pas identifié Vailleconte (qui pouvait être botaniste), Leibertus et Cronerus.
- Traduction et commentaire latins, par Leonardus Lessius (v. note [31], lettre 195), du livre de Luigi Cornaro « sur les avantages d’une sobre vie » (v. note [18], lettre 294) : Hygiasticon seu vera ratio valetudinis bonæ et vitæ una cum sensuum, iudicii, et memoriæ integritate ad extremam senectum conservandæ : Auctore Leonardo Lessio Societatis Iesu Theologo. Subiungitur Tractatus Ludovici Cornari Veneti, eodem pertinens, ex Italico in Latinum sermonem ab ipso Lessio translatus [Hygiasticon, ou la véritable manière de demeurer en vie et en bonne santé, avec une intégrité des sens, du jugement et de la mémoire, jusqu’à l’extrême vieillesse. Par Leonardus Lessius, théologien de la Compagnie de Jésus. Il y a joint le traité du Vénitien Luigi Cornaro, sur le même sujet, qu’il a traduit de l’italien en latin] (Anvers, Plantin, veuve et fils de Io. Moretus, 1613, in‑8o de 108 pages ; rééditions en 1614, 1615 et 1626).
- v. supra notule {r} pour l’édition latine, par Lessius, du traité d’hygiène de Cornaro. La version française était intitulée Le vrai régime de vivre pour la conservation de la santé du corps et de l’âme, et du parfait usage du jugement, de la mémoire et de tous les sens jusqu’à une extrême vieillesse, sans l’usage d’aucune médecine. Avéré par l’expérience de plusieurs personnes et confirmé par l’autorité de très savants médecins. Composé en latin par le R.P. Léonard Lessius de la Compagnie de Jésus. Ensemble un traité de Louis Cornaro, noble Vénitien, sur le même sujet. Le tout traduit en français par Sébastien Hardy, Parisien. Revu, corrigé et augmenté d’annotations en marge, et de la vie admirable dudit Cornaro, et des témoignages des auteurs qui en ont parlé (Paris, Gervais Clousier, 1646, in‑8o).
- V. note [22], lettre 6, pour la « pathologie externe » (plaies, fractures, maladies de la peau et des yeux) qui formait le domaine de compétence des chirurgiens.
- V. note [3], lettre 595.
- Hieronymus Bauhin avouait, avec une désarmante candeur, moins admirer les talents anatomiques du médecin (qui professait du haut de sa chaire, avec un joli coup de griffe à Charles Patin) que ceux du chirurgien (qui disséquait au centre de l’amphithéâtre, v. note [10], lettre 8).
- V. note [13], lettre 549, pour le Dionysii Joncquet Hortus [Jardin de Denis Joncquet] (Paris, 1659), avec son supplément intitulé Stirpium aliquot paulo obscurius denominatarum officinis Arabibus, aliis, per Casparum Bauhinum explicatio [Explication, d’après Caspar Bauhin, de certaines plantes auxquelles les écoles arabes et d’autres ont donné des noms quelque peu obscurs].
- V. note [15], lettre 280, pour le médecin et anatomiste Jean Pecquet.
- V. supra notules {r} et {s} pour l’Hygiasticon de Leonardus Lessius, « sur les avantages d’une vie sobre », dont je n’ai trouvé aucune édition in‑12.
- V. notes [17], lettre 573, pour le mariage de Louis xiv avec l’infante Marie-Thérèse d’Espagne, qui ne fut conclu qu’en juin 1660, et [19], lettre 508, pour Felipe Prosper (1657-1661), seul fils alors en vie du roi Philippe iv d’Espagne.
- V. supra notules {m} et {p} pour le cours privé de chimie d’Annibal Barlet que Hieronymus Bauhin était fort désireux de suivre.
- V. notes [7] et [13], lettre 549, pour Denis Joncquet, docteur régent de la Faculté de médecine de Paris, expert en botanique qui entretenait un jardin dans le faubourg Saint-Jacques, et pour le catalogue qu’il en avait dressé (Index onomasticus, Paris, 1659). Je n’ai identifié ni Forgeus ni Vailleconte.
- La « première apologie de ceux de Montpellier » était la vindicative Oratio de Siméon Courtaud contre la Faculté de médecine de Paris (Montpellier, 1645, v. note [19], lettre 128), à laquelle avaient répondu les Curieuses recherches de Jean ii Riolan (Paris, 1651, v. note [13], lettre 177). V. note [54], lettre 348, pour la Seconde Apologie (Paris, 1653, dont l’auteur présumé était Isaac Cattier), qui ne déclencha pas de riposte parisienne.
- Un apographe (terme opposé à autographe) est la copie d’un écrit original : la suite (v. notule {b}, note [1], lettre 594) donne le motif de cette querelle anatomique sur laquelle Johann Caspar i Bauhin souhaitait un avis parisien.
- Le jeune Hieronymus ne manquait pas de discernement quant à l’usage immodéré de la saignée qu’on faisait à Paris (et bien ailleurs en France).
V. note [1], lettre 594, pour les extraits de sept autres lettres que Hieronymus Bauhin a écrites à son père pendant la seconde moitié de son séjour d’apprentissage à Paris. L’ensemble fournit un journal, unique dans notre édition, des activités d’un étudiant en médecine étranger qui venait se perfectionner dans la capitale. On y voit notamment que ces sagaces jeunes gens, même dorlotés par Patin, exerçaient leur sens critique, sans se laisser entièrement duper par les préjugés et les querelles de sa fameuse et arrogante Faculté de médecine.
« professeur de pathologie aux Écoles de médecine, par décret solennel de la Faculté » : v. note [13], lettre 587.
V. note [9], lettre 557, pour le « Miroir de la médecine pratique » de Melchior Sebizius (Strasbourg, 1659).
V. notes [29], lettre 925, pour la 3e édition des deux livres bibliographiques « sur les Écrits médicaux » de Johannes Antonides Vander Linden (Amsterdam, 1662), et [16], lettre 557, pour ses « Exercices pratiques de médecine [hippocratique] » (Leyde, 1660), dont le livre iii est consacré à la « Médecine pathologique ».
L’unique ouvrage que le prolifique naturaliste Ulisse Aldrovandi (v. note [13], lettre 9) ait écrit « sur les Plantes » est sa Dendrologia [Traité des arbres…] (Bologne, 1668, v. note [4], lettre 758).
Dans cette dernière proposition, « il » est sans doute à prendre pour Dieu plutôt que pour Caspar Bauhin, le père de Johann Caspar i. S’il s’agissait de rééditer des ouvrages de Caspar ou d’en publier d’inédits, ce dessein de Johann Caspar i n’a pas abouti.
V. note [8], lettre 577, pour l’Humanitas theologica du R.P. Pierre Lescalopier sur le traité de Cicéron « de la Nature des dieux », publié à Paris en 1660.