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Au très distingué M. Thomas Bartholin, professeur royal de médecine, à Copenhague.
Ô que vos lettres sont toutes emplies de miel ! Evangelium narras [1] quand vous m’écrivez et m’annoncez que vous êtes en vie. J’ai fort souvent pensé à vous ces quatre dernières années, [2] durant lesquelles Bellone [2] a furieusement exercé ses folies dans votre pays. Gloire et louange à Dieu dont la bienveillance fait que vous soyez en vie et vous portiez bien ! Votre tout-puissant adversaire, mais mauvais voisin, le roi de Suède, est enfin parti dans l’au-delà ; sa mort semble promettre à votre royaume une paix durable et des jours profondément calmes. [3][3] Puisse-t-il donc vraiment en être ainsi. Je tiendrai pour tout à fait recommandé votre ami M. Henrik von Möinichem. [4] Je vous ai écrit sur la mort de Riolan le mois même où il a trépassé ; il a subi la dure loi du destin le lundi 19e de février 1657. [5] Depuis lors, il a paru une nouvelle édition de son Encheiridium anatomicum et pathologicum, in‑8o, avec des additions peu nombreuses et de bien faible importance. [4][6] Je déplore profondément la mort de votre cousin, M. Fuiren ; je me rappelle l’avoir ici vu jadis. [7] Je vais préparer un nouveau paquet et le remettrai à M. Henrik von Möinichem. Quant à vous, pensez à m’envoyer vos livres dès que possible. En attendant, je vous salue, ainsi que vos excellents frères. [8] Vivez donc et aimez-moi.
De Paris, ce vendredi 20e de mai 1660.
Votre Guy Patin de tout cœur.
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Brouillon autographe d’une lettre que Guy Patin a envoyée à Thomas Bartholin, Ms BIU Santé 2007, fo 85 ro ; imprimée avec quelques très mineures modifications dans Bartholin b, Centuria iii, Epistola vi, Riolani mors [La Mort de Riolan] (pages 20‑21). |