L. latine 171.  >
À Sebastian Scheffer,
le 7 septembre 1661

[Ms BIU Santé no 2007, fo 105 ro | LAT | IMG]

Au très distingué M. Sebastian Scheffer, à Francfort. [a][1]

On m’a remis aujourd’hui votre dernière lettre, tant souhaitée, datée du 9e d’août. J’étais inquiet de vous car je n’avais reçu aucune des vôtres depuis longtemps. Je me réjouis que vous soyez en bonne santé. Dieu fasse que grâce à vous je voie l’Isagoge medica du très distingué Hofmann. [1][2] Je vous enverrai enfin les Commentarii in Scholam Salernitanam du très distingué René Moreau. [3][4] Je ne puis le faire aujourd’hui car ce livre me fait défaut : quelque fripon me l’a furtivement soustrait et il n’est pas facile d’en retrouver un autre, étant donné que tous les exemplaires ont été dispersés par le décès du libraire, à qui il restait peu d’argent en mourant. [2][5] Je chercherai pourtant, et même j’en trouverai un pour vous et vous l’enverrai par voie sûre, avec ce que vous m’avez demandé d’autre ; mais je ne sais ce que c’est car je ne me souviens avoir reçu aucune requête de vous. Il eût été commode pour nous que je connusse à temps la venue de M. Öchs ; [6] on me dit qu’il s’en ira aujourd’hui, écrivez-moi donc par un autre intermédiaire et indiquez ce dont vous avez besoin. Vous pourrez m’écrire le mois prochain par les Tournes. [7] J’ai reçu les Epistolæ de Reinesius et d’Hofmann, et vous en ai déjà remercié. [3][8] Si vous ne recevez pas mes lettres, j’en suis navré, mais ce n’est pas ma faute. Je n’ai rien reçu du commis de Leonardus et n’en ai eu aucune de vos nouvelles ; [4] je m’en enquerrai demain cependant. Si vous avez quoi que ce soit à envoyer, remettez-le aux Tournes, ou à quelque Parisien, s’il s’en présente un. Vale et aimez-moi. Je salue très obligeamment M. votre très distingué père. [9]

Écrit à la hâte le 7e de septembre 1661.

Votre Guy Patin de tout cœur.


a.

Brouillon autographe d’une lettre que Guy Patin a écrite à Sebastian Scheffer, ms BIU Santé no 2007, fo 105 ro.

1.

« Introduction à la médecine » : première des trois Chrestomathies (alors manuscrites), dite Isagogica [Introductive], de Caspar Hofmann. Elle allait être publiée (Apologiæ pro Galeno libri tres… [Trois livres d’Apologie pour Galien…], Lyon, 1668, v. note [1], lettre 929) avec les deux autres (physiologique et pathologique)  ; Guy Patin en possédait le manuscrit original, et était bien sûr vivement désireux de le comparer à la copie que Sebastian Scheffer s’était procurée.

2.

« Commentaires sur l’École de Salerne » (Paris, 1625, v. note [4], lettre 12). Le libraire qui avait imprimé ce livre était Thomas Blaise (mort en 1654, v. note [3], lettre 441).

3.

V. notes [4], lettre 557, pour les « Lettres » (que Guy Patin a ici intitulées literæ au lieu d’Epistolæ) de Thomas Reinesius et Caspar Hofmann (Leipzig, 1660), et [2], lettre latine 147, pour les remerciements qu’en avait adressés Patin à Sebastian Scheffer le 27 octobre 1660.

4.

Seule apparition du dénommé Leonardus dans toute la correspondance de Guy Patin : le commis de ce négociant, sans doute allemand, participait occasionnellement au transport de ses courriers.

s.

Ms BIU Santé no 2007, fo 105 ro.

Cl. viro D. Seb. Scheffero, Francofurtum.

Hodie mihi reddita fuit postrema tua optatissima, 9. Augusti
data : de Te angebar, quum nullum tuarum jampridem accepissem. Quod
valeas gaudeo : utinam Cl. Hofmanni Isagogem Medicam per Te videam :
Cl. viri D. Ren. Moræi Commentarios in Scholam Salernitanam tandem
ad Te mittam, quod hodie præstare non possum, quum liber ipse mihi
desit, cujusdam nebulonis furto ablatus : nec facile est alium recuperare,
utpote cujus exemplaria omnia sunt distracta, ab obitu Bibliopolæ, cui
morienti pauca restabant : quæram tamen, imò inveniam Tibi, et mittam
per viam tutam, et alia quæ petijsti, sed quæ sint illa nescio, nullas
enim à Te memini me accepisse. Commodum nobis fuisset, si maturè
scivissem vestratis Domini Ochs adventum, qui hodie dicitur discessurus : scribe
ergo per aliam viam, et indica quid volueris : requiras : posses scribere proximo mense
per Tornæsios. Reinesij et Hofmanni literas accepi, et gratias egi : literas
meas si non acceperis, ægrè fero, nec sum in culpa. A famulo Leonardi
nihil quidquam accepi, nec audivi de Te : cras tamen inquiram. Quid-
quid habueris mittendum trade Tornesijs, vel alicui Parisino, si
occurrat. Vale et me ama. Cl. D. Parentem tuum officiosissime
saluto. Raptim scriptum die 7. Sept. 1661.

Tuus ex animo Guido Patin.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Sebastian Scheffer, le 7 septembre 1661

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(Consulté le 25/04/2024)

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