L. latine 242.  >
À Johannes Antonides Vander Linden,
le 4 mai 1663

[Ms BIU Santé no 2007, fo 145 vo | LAT | IMG]

Au très distingué M. Johannes Antonides Vander Linden, à Leyde.

Très distingué Monsieur, [a][1]

Le 28e d’avril. Je vous ai écrit hier, [1] à la hâte et en ayant un peu l’esprit ailleurs, pour vous avertir que M. Le Rebours [2] m’a acquitté la somme de mille deux cents livres tournois, dont nous étions convenus, et que vous aviez remise à son frère, le trésorier royal : i. quatre cents écus à M. Le Rebours, maître des comptes à Paris[2][3] J’ai cet argent ici entre les mains et l’y conserverai scrupuleusement jusqu’à la venue de votre fils, [4] sauf si vous changez d’avis là-dessus. Je crois que je dispose d’une voie sûre et sans danger pour les six exemplaires des de Scriptis medicis que vous me destinez. [3][5] Si un navire de transport et de commerce quitte un port de votre pays pour Rouen, envoyez votre paquet bien emballé à Rouen avec l’adresse suivante : À M. Baron, docteur en médecine, devant Saint-Amand, à Rouen, pour faire tenir à M. Guy Patin, docteur en médecine et professeur du roi à Paris, dans le carrefour du Chevalier du Guet à Paris[4][6][7] L’excellent M. Baron recevra le paquet du batelier, lui paiera les frais de transport maritime, puis me l’enverra en toute assurance. Indiquez-moi qui est ce M. Le Vasseur à qui vous avez destiné le sixième exemplaire car en effet, je ne le connais pas : il y a plusieurs personnes de ce nom en cette ville. [5][8] Dieu fasse que votre Hippocrate soit bientôt achevé et réponde aux souhaits de tous, et aux vôtres en tout premier. [9] Pierre Petit se porte bien et vous salue, [10] ainsi que mes deux fils. [11][12] Je vous adresse à nouveau mes plus vifs remerciements pour la somme d’argent que M. Le Rebours m’a apportée, comme je le demandais, et pour votre singulière munificence. La reine mère, non sans la profonde affliction des siens, est au lit en raison d’une fièvre double tierce ; [13][14] pour l’éteindre, les médecins auliques l’ont saignée six fois ; [15][16] mais elle n’est toujours pas sauve.

[Ms BIU Santé no 2007, fo 146 ro | LAT | IMG] Le 29e d’avril. Vous me renverrez quand vous voudrez cette quittance de M. Le Rebours, que vous avez en mains ; ou bien vous la remettrez à à la personne de votre choix, de sorte qu’elle pourra percevoir de votre argent que j’ai ici chez moi ; sinon, remettez-la à votre fils, qui me la rendra et recevra en échange ladite somme de mille deux cents livres tournois, selon que vous l’aurez jugé bon. [6] Deux rumeurs courent ici : la première est le mariage de l’empereur [17] avec l’infante espagnole, [18] sœur puînée de notre reine qui jouit du droit de propriété sur la Flandre espagnole ; [7][19] la seconde concerne la paix de l’empereur avec le tyran ottoman, [20] mais à des conditions infamantes pour le monde chrétien puisque l’empereur laisse ou abandonne à la Turquie ce qu’elle veut prendre en Hongrie et en Roumanie.  Si vous en êtes surpris, très distingué Monsieur, j’en suis pour ma part véritablement frappé de stupeur : je ne puis me satisfaire d’être simplement surpris par la sotte arrogance de cette nation autrichienne, quand elle conclut un traité avec le Turc en vue de dévorer plus aisément la Pologne, à condition que ses nobles souffrent de se voir ensuite imposer le joug de la présomptueuse famille des princes autrichiens. [8][21][22] Mais que diront les honnêtes gens si l’empereur chrétien s’accorde si bien et si aisément avec ce tyran byzantin ? Ne pensez-vous pas qu’il ne reste plus aux chrétiens à espérer ut ante paucos annos redeant Saturnia regna ? [9][23] Pour moi, je crains certainement que le Coran ne nous assomme, [24] au lieu des Saints Livres, par la lâcheté et la mésentente des princes chrétiens, et la perversité de tant de moines ; [25] et après se réalisera la prophétie de Virgile, qui jadis a dit :

Iungentur jam gryphes equis, ævóque sequenti,
Cum canibus timidi venient ad pocula damæ
[10][26]

On disait que la maladie de la reine s’était atténuée, et qu’un écoulement hémorroïdal [27] avait fort adouci sa fièvre double tierce ; mais son oppression a, prétend-on, tout ravivé : il se dit en effet maintenant que les paroxysmes sont revenus, les pieds sont tuméfiés et les jambes œdémateuses, ce qui suscite la crainte d’une ascite. [28][29] Et voilà les bruits que les médecins auliques répandent par la ville ; eux qui, comme disait Cicéron, quod solent mercatores, vix unquam quidquam proficiunt, nisi admodum mentiantur, et adulentur Magnatibus, qui volunt decipi[11][30] Tels sont aussi les médecins qui mentent effrontément quand ils provoquent sciemment la maladie afin de gagner plus d’argent et de renom en la guérissant. De là sont intentés contre eux des procès devant notre Cour ; mais l’honneur de toute la médecine tient pourtant bon, ainsi que sa réputation et sa constance, en faisant fi de la médisance des hommes. Mais plus une autre fois. Vale très distingué Monsieur, et aimez-moi.

De Paris, ce vendredi 4e de mai 1663.

Votre G.P. de tout cœur.


a.

Brouillon autographe d’une lettre que Guy Patin a écrite à Johannes Antonides Vander Linden, ms BIU Santé no 2007, fos 145 vo‑146 ro.

1.

Lettre que Guy Patin a mentionnée pour mémoire à la suite de celle du 27 avril 1663 à Adolf Vorst (v. sa note [6]), mais dont le ms BIU Santé no 2007 n’a pas conservé le brouillon.

2.

La fin de la phrase, en italique, est en français dans le manuscrit.

Appartenant à une grande famille de la noblesse de robe, Jean Le Rebours, seigneur de Prunelé, avait été reçu maître ordinaire en la Chambre des comptes [rationarius regius dans le manuscrit latin] en 1653. Il était marié à Isabelle Compain, fille de Louis Compain de l’Estang, maître des Eaux et Forêts à Montlhéry. Le Rebours mourut en 1680 (Popoff, no 1000). La même année, leur fille unique, Élisabeth-Thérèse, épousa Michel Chamillart, futur conseiller général des finances et secrétaire d’État à la guerre (Popoff, no 2097). La lettre du 24 mai 1663 à Christiaen Utenbogard établit que Le Rebours voyageait alors en Hollande et servait d’intermédiaire financier à Guy Patin.

V. notes :

3.

Troisième édition des deux livres de Johannes Antonides Vander Linden « sur les Écrits médicaux » (Amsterdam, 1662, v. note [3], lettre latine 26) : l’auteur remerciait Guy Patin pour son aide à leur mise à jour.

4.

Passage en français dans le manuscrit.

Pour son adresse, Guy Patin a distinctement écrit Carfour du Chevalier du Guet à Paris, en utilisant le mot « carrefour » dans son ancienne orthographe et dans son sens primitif de « lieu où aboutissent plusieurs rues ou chemins » (Furetière), c’est-à-dire une « place » entourée de maisons (et non pas un simple croisement de rues). La place (ou carrefour) du Chevalier du Guet, au fond de laquelle se trouvait la maison de Patin, était située à la confluence des rues Perrin Gasselin (à l’est), du Chevalier du Guet (à l’ouest) et de la Vieille Harangerie (au nord). Dans le vie arrondissement de Paris, par exemple, le vaste Carrefour de l’Odéon perpétue la synonymie entre « place » et « carrefour ».

Saint-Amand est une ancienne abbaye de religieuses bénédictines de Rouen, sur la rive droite de la Seine, dont il ne reste aujourd’hui qu’une tourelle, qu’on a déplacée.

Le catalogue d’Hyacinthe-Théodore Baron recense un Pierre Baron Stempanus [natif d’Étampes] qui avait été reçu docteur régent de la Faculté de médecine de Paris en 1604 ; mais rien ne permet d’affirmer qu’il s’agissait ici de lui ou d’un de ses apparentés. V. note [5], lettre 761, pour un autre Pierre Baron (1574-1661), poète qui avait été maire d’Étampes.

5.

Louis Le Vasseur, natif de Paris, docteur en médecine de Montpellier en 1658, combattait les opinions de Frans Sylvius de Le Boë {a} sur l’acidité du suc pancréatique. Il avait alors publié un ouvrage intitulé :

Ludovici Le Vasseur Medicinæ Doctoris, de Sylviano humore triumphali, Epistola. Ad Amplissimum et Eruditissimum Virum D.D. Petrum Augustinum Rompfium, Celsissimi Arausiensium Principis Archiatrum, et in Fœderato Belgio Equestris Militiæ Medicum Campestrem.

[Lettre de Louis Le Vasseur, docteur en médecine, sur l’humeur triomphale de Sylvius. Adressée au très éminent et savant M. Petrus Augustinus Rompf, {b} archiatre de l’excellentissime prince d’Orange, et médecin de campagne de la cavalerie militaire des Provinces-Unies]. {c}


  1. Sylvius (v. note [13], lettre 759) était un antagoniste académique de Johannes Antonides Vander Linden à Leyde (v. note [9], lettre d’Adolf Vorst, datée du 4 septembre 1661).

  2. Petrus Augustinus Rompf a correspondu avec Guy Patin.

  3. Leyde, 1663, in‑12 ; réédition Paris, Robertus de Ninville, 1668, in‑12 de 89 pages ; avec une citation de Ménandre en exergue du titre :

    Μη [παντα] πασι πειρω πιστευειν αει.

    [Garde-toi de croire toujours tout le monde (en toutes choses)].

La querelle a rebondi plus tard avec la publication de deux ouvrages :

Le Vasseur ne pouvait pas figurer dans les deux livres de Scriptis medicis de 1662, mais ses deux opuscules sont recensés dans le Lindenus renovatus de 1686, page 769.

6.

Guy Patin hébergeait en principe gratuitement les jeunes frères ou les enfants de ses amis pendant leurs séjours d’études à Paris. Les 1 200 livres tournois que lui confiait ici Johannes Antonides Vander Linden n’étaient destinées qu’à être remises à son fils Hendrik pour couvrir ses autres dépenses.

Le transfert d’une telle somme, de Hollande en France, n’avait pu se faire en toute sécurité, mais non sans frais, que par l’entremise des frères Jean et Thierry Le Rebours (v. supra note [2]), qui étaient officiers royaux (respectivement maître des comptes et maître des requêtes).

7.

L’infante Marguerite d’Espagne (v. note [4], lettre 837), fille de Marie-Anne d’Autriche et du roi Philippe iv, et demi-sœur de Marie-Thérèse, femme de Louis xiv, allait se marier en 1666 avec Léopold de Habsbourg, empereur germanique.

En 1660, Léopold s’était opposé au mariage de Louis xiv et avait lui-même prétendu obtenir la main de Marie-Thérèse qui, comme aînée, détenait le droit de dévolution sur la Flandre espagnole (v. note [3], lettre 883).

8.

Préparatifs de la 4e guerre austro-turque visant à empêcher l’invasion de la Transylvanie par les Ottomans : commencée pendant l’été 1663, elle se termina par la victoire impériale à la bataille de Saint-Gothard (21 juillet 1664) suivie par la paix de Vasvár (1er août suivant).

Le motif des hostilités était la mainmise des Turcs sur la Transylvanie et la menace qu’elle faisait peser sur l’Autriche et la Pologne. L’ordinaire no 46 de la Gazette (21 avril 1663) faisait état de ces menaces dans ses nouvelles venues de Zatmar, Presbourg, Vienne, Ratisbonne. De curieuses rumeurs devaient courir à Paris car rien, dans ce numéro comme dans les suivants ou ailleurs, ne se lit à propos du pacte qui scandalisait Guy Patin, alliant l’empereur au Grand Turc pour s’emparer de la Pologne. C’était tout le contraire qui se passait.

La pitoyable expédition française de Gigeri (v. note [2], lettre 799) fut la principale contribution française à ce conflit.

9.

« que le règne de Saturne soit bientôt de retour ».

Redeunt Saturnia regna vient de Virgile (Bucoliques, églogue iv, vers 6) et évoque le légendaire âge d’or que connut l’Italie quand Saturne (v. note [31] des Deux Vies latines de Jean Héroard) chassé par Jupiter vint y établir un royaume fondé sur la paix, la justice, l’égalité et le partage entre tous les hommes, à qui rien ne pouvait manquer.

10.

« On va voir les griffons s’unir aux chevaux, et bientôt les daims craintifs iront avec les chiens se désaltérer à la même source » (Virgile, v. note [31], lettre 477).

11.

« comme les marchands en ont l’habitude, ne peuvent faire de gain sans mentir effrontément ni sans flatter les grands qui veulent être trompés. »

Cicéron (Des Devoirs, livre i, chapitre 42) :

Sordidi etiam putandi, qui mercantur a mercatoribus, quod statim vendant ; nihil enim proficiant, nisi admodum mentiantur, nec vero est quicquam turpius vanitate.

[Doivent aussi être réputés vils les trafics des marchands qui achètent pour revendre aussitôt ; ils ne peuvent faire de gain sans mentir effrontément, et rien n’est plus bas que la duperie].

s.

Ms BIU Santé no 2007, fo 145 vo.

Clar. viro D. Io. Ant. Vander Linden, Leidam.

28. Aprilis. Heri ad Te scripsi, Vir Cl. festinante calamo, et penè aliud agendo, ut Te
monerem à Fratre D. le Rebours mihi satisfactum fuisse pro summa
mille duocentarum libellarum Turonensium, quas mutuo debebas nomine meo,
D. le Rebours, Rationario regio : i. quatre cens escus à M. le Rebours,
Maistre des Comptes à Paris :
quam summam hîc habeo penes me, eámque
cautè servabo, usque in Filij tui adventum, vel usque quo aliter decreveris.
Pro sex tuis exemplaribus de Scriptis Medicis à Te mihi destinatis, puto
me habere viam tutam et securam. Si quæ navis oneraria et mercatoria
discedat à vestro portu pro Rothomago, fasciculum illum tuum bene compactum
mitte Rothomagum cum sequenti Inscriptione. A Monsieur Monsieur Baron,
Docteur en Medecine,
devant S. Amand, à Roüen ; pour faire tenir à M. Guy Patin,
Docteur en Med. et Professeur du Roy à Paris, dans le Carfour du Chevalier
du Guet à Paris.
Dominus Baron, vir optimus fasciculum accipiet à naviculario,
cui vecturæ marinæ pretium persolvet, et ac 2 ad me transmittet 1 per viam tutam. Quis sit
ille D. le Vasseur, cui sextum Exemplar destinasti, indica mihi, neq. enim illum
novi : plures sunt in hac Urbe sic cognominati. Hippocrates tuus utinam citò ad
umbilicum perveniat, omniumque voto, et præsertim tuo respondeat. Petrus
Petitus bene se habet, Teque salutat, ut et ambo Filij mei. Pro illa
summa argentea, et singulari tua munificentia, me rogante, D. le Rebours
collata, gratias iterum ago Tibi quam maximas. Regina Parens, non absque
suorum mærore summo, hîc decumbit ex febre duplici tertiana, pro qua
extinguenda sexies illa ei venam secuerunt Medici aulici : necdum res ejus in tuto sunt.

t.

Ms BIU Santé no 2007, fo 146 ro.

29. April. Acceptilationem illam tuam D. le Rebours, quam habes penes Te, remittes ad me
quum volueris, vel eam trades cui volueris, ut inde pecuniam tuam accipiat,
quam hîc habeo : sin minus, trades eam Filio tuo, qui eam mihi reddet, et prout
jusseris, dictam summam accipiet mille duocentarum libellarum Turonensium.
Hîc agitur duplex rumor : unus de connubio Cæsaris cum virgine Hispana, junioris
nostræ Reginæ Sorore minore natu, et dominio Belgij Hispanici : alter de pace Cæsaris
cum Turcarum tyranno
, sed pudendis Orbi Christiano conditionibus, ea nempe lege ut
Cæsar Turcæ tradat aut relinquat ex Hungaria et Dacia quidquid voluerit. Miraris,
Vir Cl. certè ego stupeo : nec satis mirari possum gentis illius Austricæ infrunitam
superbiam ; dum fœdè paciscitur cum Turco, ut postea faciliùs Poloniam devoret, si tot
nobiles Poloni patiantur sibi imponi jugum superciliosæ gentis familiæ Austriacorum Principum.
Sed quid dicent viri boni, si tam bene et tam facilè conveniat Cæsari Christiano cum isto Rege tyranno
Byzantino ?
nónne putas inde Christianis viris sperandum superesse, ut ante paucos
annos redeant Saturnia regna ? certè ego metuo ne tandem pro sacris Biblijs, per
Christianorum Principum socordiam et discordiam, et tot Monachorum improbitatem,
Alcoranus nobis obtundatur : et postea Virgilius fiet Propheta, qui olim dixit :

Iungentur jam gryphes equis, ævóque sequenti,
Cum canibus timidi venient ad pocula damæ.

Reginæ Parentis morbus dicebatur imminutus, et febris duplex tertiana longe
lenior facta per fluxum hæmorrhoïdalem : sed ab ejus suppressione dicitur omnia recru-
duisse : nunc enim dicitur paroxysmi esse catastrophici, pulmoneique pedes, et œdematosa
crura, quæ metum ascitis incutiunt : et hi sunt rumores qui per Urbem sparguntur,
à Medicis aulicis, qui quod solent mercatores, ex Cic. vix unquam quidquam pro-
ficiunt, nisi admodum mentiantur, et adulentur Magnatibus, qui volunt decipi.
Turpiter quoque mentiuntur tales Medici dum attolunt morbum, quo pretiosius et
famosius curent : eò enim res Medicorum devenerunt in aula nostra, et totius Medicinæ dignitas
stat tamen fama, et patientia, ne dicam, maledicentia hominum. Sed aliàs plura.
Vale Vir Cl. et me ama. Parisijs, die Veneris, 4. Maij, 1663. Tuus ex animo G.P.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johannes Antonides Vander Linden, le 4 mai 1663

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(Consulté le 20/04/2024)

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