L. latine 251.  >
À Johann Georg Volckamer,
le 12 juillet 1663

[Ms BIU Santé no 2007, fo 148 ro | LAT | IMG]

Au très distingué M. Johann Georg Volckamer, à Nuremberg.

Très distingué Monsieur, [a][1]

Je vous écris enfin pour ne pas vous sembler impoli et vous donner avis que M. Nicolas Picques [2] m’a récemment remis votre paquet bien emballé. J’y ai trouvé tout ce qu’il y avait dans votre liste, à l’exception du Cupressus funereus du très distingué M. Dilherr. [3] Je ne sais par quel hasard il n’y est pas ; peut-être l’avez-vous oublié par distraction, tandis que vous aviez l’esprit occupé à autre chose. Je vous prie de réparer cette perte par l’achat et l’envoi d’un autre exemplaire. Je salue son très distingué auteur et le remercie beaucoup pour le livre des Electi ; [1] ainsi que M. Richter pour les Epistolæ de son très illustre père. [4][5] Quand je serai moins occupé, je lui écrirai pour le remercier comme je dois ; mais en attendant, vous annoncerez à ce très distingué monsieur que M. Claude Sarrau, conseiller au Parlement de Paris, [6] excellent et très savant homme, est mort ici en l’an 1652, la veille de la Pentecôte, [7] d’une fièvre et d’une triple dose de vin préparé, pour ne pas dire empoisonné avec de l’antimoine, [8] que lui avaient fait prendre deux médecins calvinistes en qui il avait trop confiance. Je le connaissais très bien et il était fort mon ami. [2][9] Charles Spon, médecin de Lyon, [10] a depuis longtemps reçu le livre de portraits qui vous est destiné ; il devait vous l’envoyer et j’espère que vous le recevrez bientôt, si vous ne l’avez déjà reçu ; [3] tout comme le second paquet que M. Picques doit vous porter. Par votre lettre datée du 20e d’avril, j’apprends que vous me préparez un autre colis, je souhaite que de bons augures l’accompagnent. J’ai depuis longtemps entendu ce que vous dites du Pétrone complet qu’on a trouvé en Dalmatie ; [11] mais Dieu veuille qu’il ne soit pas apocryphe. [4] J’ai deux décades des Orationes de Richter ; s’il y en a d’autres, envoyez-les-moi, je vous prie. Je prise fort ce genre d’opuscules académiques, discours, lettres et thèses ou disputations, curieux et savants. Vous m’avez gratifié d’un très grand présent quand vous m’avez envoyé la thèse du très distingué Conring de Scorbuto[5][12] et la thèse de Christoph Nicolaï de Hoplochrismate, contre Paracelse. [6][13][14][15] N’est-ce pas celui qui est récemment mort chez vous d’une apoplexie ? si c’est ainsi, je prie bien pour son âme.

[Ms BIU Santé no 2007, fo 148 vo | LAT | IMG] M. Felwinger n’a-t-il pas publié une Metaphysica ? [7][16][17][18] si elle est en vente, achetez-la, s’il vous plaît, et envoyez-la-moi. Qu’est-ce qu’a écrit Kristen contre Johann Agricola ? [19][20] Si ces deux livres étaient rédigés en latin, je voudrais que vous me les procuriez. Je ne recherche aucun livre écrit en allemand, mais j’en ai récemment reçu quatre de vous, dont je n’ai pas besoin : Teutscher Nation Apophtegmata, etc. [8][21] À la page 4 de la thèse de M. Nicolaï de Hoplochrismate[6] qui est ce Dan. Clasen, auteur d’un Commentarius in Plutarchi Symposio ? [9][22][23] Ne puis-je pas l’avoir s’il est en latin ? Je vous en rembourserai très simplement la dépense. Je vous en dis autant pour les livres de Tidicæus de Theriaca[24][25] et de Laurentius Forerus de Viridario philosophico[10][26] Dans cette même thèse, page 13, qui est ce Mart. Biermann in Oratione de magicis actionibus, etc.[11][27] et cet autre Petrus Holtzemius de Essentia hellebori ? [12][28][29] ainsi qu’Abd. Trew dans sa Disputatio physica circulationis[13][30][31] Laurentius Forerus dans sa Disputatio de Magnete[14] le Memorabilium et le Chrysoscopion de Caspar Amthor, le Nymanni Oratio de Imaginatione[15][32][33][34] les Saturnalia de Francesco Pona, [16][35][36] la Disputatio de sanguine de Christoph. Nic., [17][37] les Dissertationes physicæ medicæ, etc. de Tobias Tandler, Wittemberg, 1613, in‑8o[18][38] Tous ces titres sont cités dans cette thèse de M. Nicolaï de Hoplochrismate[6][39] et je recommande chacun d’eux à votre bon vouloir. Vale, très distingué Monsieur, et aimez-moi.

Votre G.P.

De Paris, le 12e de juillet 1663.


a.

Brouillon autographe d’une lettre que Guy Patin a écrite à Johann Georg Volckamer, ms BIU Santé no 2007, fo 148 ro et vo ; Patin en a dicté les six dernières lignes.

1.

V. notes :

2.

V. notes [1] et [3], lettre latine 237, pour les « Lettres » de Georg Richter (Nuremberg, 1662) éditées par son fils Johann Georg, et pour la mort de Claude Sarrau, conseiller au Parlement (avec nouveau lapsus de Guy Patin sur l’année de sa mort, qui survint en 1651).

Patin ne critiquait pas les prescriptions de ses confrères en prétextant leur appartenance à la Religion réformée (à laquelle Sarrau était resté fidèle toute sa vie), sauf s’ils s’étaient convertis au catholicisme (tels Théophraste Renaudot, François Guénault, Élie Béda des Fougerais ou Lazare Meyssonier) : c’est ici la seule attaque antistibiale qu’on lise dans sa Correspondance contre des « médicastres calvinistes » [medicastri calvinisti, sans aucune doute sur l’exactitude de ma transcription] ; sans doute s’agit-il d’un autre lapsus, calvinisti pour aulici [auliques, c’est-à-dire de la cour, courtisans].

3.

Recueil de portraits d’illustres personnages français (Paris, vers 1661) que Guy Patin avait proposé d’envoyer à Johann Georg Volckamer dans sa lettre du 25 février 1661 (note [5]).

4.

V. note [11], lettre 792, pour ce Satyricon découvert en Dalmatie qui contenait un fragment inédit et a été publié en 1664 à Padoue (par Pierre Petit) et à Paris (par Jacques Mentel).

5.

V. notes [1], lettre latine 237, pour les trois décades de « Discours » de Georg Richter (Nuremberg, 1638, 1644 et 1651), et [4], lettre latine 162, pour la thèse d’Hermann Conring « sur le Scorbut » (Helmstedt, 1659).

6.

Disputatio medica de pernicioso Paracelsistarum Hoplochrismate, quam Divina Favente Gratia sub præsidio viri Nobilissimi experientiss. et excellentiss. D. Christoph. Nicolai, Med. D. ejusdemque P.P. celeberrimi, Norimbergens. Reipubl. Medici Ordinarii felicissimi… Publice examinandam proponit Jacobus Bürlein Norimberg. Ad d. 22. M. Juni A.O.R. m. dc. lxi.

[Disputation médicale sur le pernicieux Hoplochrisme {a} des paracelsistes que, par la grâce de Dieu, Jakob Bürlein, natif de Nuremberg, a proposée à l’examen public le 22 juin 1661, sous la présidence du très noble, expérimenté et excellent M. Christoph Nicolaï, {b} très célèbre docteur et professeur public de médecine, très valeureux médecin ordinaire de la République de Nuremberg…]. {c}


  1. Autrement nommé Hopliatrie, v. note [28] de L’homme n’est que maladie.

  2. Mort en 1662, v. note [19], lettre latine 29.

  3. Altdorf, Gœbelianus, 1661, in‑8o.

Cette thèse est composée de 88 articles qui dénigrent le traitement magique d’une plaie par celui de l’arme qui l’a provoquée ; l’avant-dernier conclut sur une citation de René Moreau (tirée d’une lettre écrite à Thomas Bartholin au sujet de la laryngotomie, v. note [14], lettre 301) :

Explorata et experta dicuntur, quæ ne quidem tentata, sed soli famæ pervia sunt.

[Sur leur seule réputation, on dit avérés et éprouvés des faits qui n’ont pas même été soumis à la vérification expérimentale].

7.

Ernesti Soneri Professoris Norici, Philosophi et Medici olim celeberrimi, in libros xii Metaphysicos Aristotelis Commentarius ; editus a M. Johanne Paulo Felwinger, Norimbergensi, Polit. Metaph. et Log. Altdorphii, Prof. Publ..

[Commentaire de Wilhelm Ernst Soner, {a} professeur bavarois, philosophe et médecin jadis très célèbre, sur les 12 livres métaphysiques d’Aristote ; édité par M. Johann Paul Felwinger, natif de Nuremberg, professeur public de politique, de métaphysique et de logique à Altdorf]. {b}


  1. V. note [17], lettre latine 154.

  2. Iéna, Samuel Krebsius, 1657, in‑4o.

8.

Georg Kristen (Stettin 1613-ibid. 1660, médecin polonais) : Adversaria et animadversiones in Joannis Agricolæ commentarium in Poppium et chirurgiam parvam… [Oppositions et animadversions contre le commentaire de Johann Agricola sur Poppius et contre sa Petite Chirurgie…] (Stettin, Georg Göble, 1648, in‑4o, en latin et allemand).

Johann Agricola (1589-1643), docteur en médecine et philosophie de Leipzig a entre autres écrit (en allemand avec surtitres latins) :

Johannes Poppius (Johann Popp), auquel renvoient deux de ces trois références, est un médecin chimiste de Cobourg, né en 1577.

V. note [31], lettre latine 35, pour les Teutscher Nation Apophthegmata [Apophthegmes de la Nation allemande] de Julius Wilhelm Zincgref Amsterdam, 1653), que Guy Patin avait demandés à Johann Georg Volckamer en avril 1655 (mais seulement s’ils étaient en latin).

9.

Dan. Classen, Comm. in Plutarch. Sympos. pag. 46 seqq [Dan. Classen, Commentaire sur le Banquet de Plutarque, pages 46 et suivantes] est l’une des références à laquelle la thèse de Christoph Nicolaï (v. supra note [6]) renvoie pour appuyer cette assertion (page 4, article vi) :

Quantum ob luxuriam odoriferis unguentis studuerit antiquitas.

[Combien l’Antiquité s’est attachée à l’abus de l’onguent odoriférant].

Le Septem Sapientum Convivium [Banquet des sept Sages (de la Grèce, v. notule {e}, note [24] du Borboniana 9 manuscrit)], ou Symposiaques (Propos de table, v. note [22] de la Thèse sur la Sobriété), est une fiction morale de Plutarque (v. note [9], lettre 101) où non pas sept, mais dix-sept philosophes dialoguent sur une grande diversité de thèmes. Daniel Clasen (1623-1678, juriste allemand) en a donné un Commentarius [Commentaire] (Magdebourg, Johannes Mullerus, 1649, in‑4o). Les pages 46 et suivantes sont consacrées à la coutume de se laver et parfumer. Le début en donne le ton :

Postquam his sermonibus ad cœnaculum pervenerant, Thaleti offertur aqua, se ut lavet. Qui tamen id facere recusavit, unctum se esse dicens. Mos fuit veteribus ante cœnam manus, interdum etiam pedes, sæpequoque totum corpus abluere. Imo inter cœnandum non nunquam postulabant aquam, et discedentes ab epulis corpora proluebant. […]

Athenæus refert : Veteres in compotationibus caput suum pinguibus unguentis madefecisse, quod vim vini imbecilliorem fieri crederent, si eo pacto veluti dilueretur. Apud Homerum Achivi et una Ulysses primum bene loti, postea uncti sunt pingui oleo
.

[Sur ces discours, ils pénétrèrent dans la salle à manger, et on offrit à Thalès {a} de l’eau pour qu’il se lavât. Il refusa pourtant de le faire, disant qu’il s’était parfumé. Avant de passer à table, les anciens avaient coutume de se laver les mains et parfois les pieds aussi, et souvent même tout le corps. Pendant le repas, ils demandaient fréquemment de l’eau, et se lavaient le corps en quittant la table. (…)

Athénée {b} raconte que quand ils buvaient ensemble les anciens s’huilaient la tête avec des onguents, croyant que la force du vin s’en trouverait atténuée, comme s’il avait été dilué. Dans Homère, les Grecs en compagnie d’Ulysse sont d’abord bien lavés, puis on leur oint le corps d’huile grasse].


  1. Thalès de Milet, v. note [26], lettre latine 4.

  2. Athénée de Naucratis, v. note [17], lettre de Charles Spon, datée du 6 avril 1657.

10.

Ce sont deux autres références citées dans la thèse de Christoph Nicolaï (v. supra note [6]).

11.

L’article xxx (pages 12‑13 ) de la thèse de Christoph Nicolaï sur le traitement des plaies par l’onguent hopliatrique (v. supra note [6]) renvoient à ce propos :

Herm. Conringius vir certe fide dignissimus, similem non unam historiam sese recensere posse, gloriatur, plurimosque alios posse non dubitat l.c. de Herm. Medic. p. 228. Et Martin. Biermannus Orat. de Magic. action. contra Bodin. testari quodam Scripto Thom. Erastum tradit, se in multis chirurgis periculum fecisse, qui sine superstitione hoc fecerint ; sed nihil profecerint.

[Page 228 de sa Médecine hermétique, l.c., Hermann Conring, homme qui est sûrement tout à fait digne de foi, se glorifie de pouvoir recenser bien plus d’une observation semblable, et ne doute pas que de très nombreux autres le peuvent aussi. {a} Et Martin Biermann, dans son Discours sur les actions magiques contre Bodin, {b} rapporte que dans un de ses écrits, Thomas Erastus atteste en avoir fait l’expérience chez de nombreux chirurgiens, qui ont fait cela sans superstition, mais sans succès].


  1. V. note [3], lettre latine 34, pour ce livre d’Hermann Conring (Helmstedt, 1648), où se lisent ces deux phrases (chapitre xix, page 228, loco citato [passage précédemment cité par Nicolaï]) :

    Similem non unam historiam possum ipse recensere : plurimas alios posse, non dubito. Hinc sane fit ut ratio ipsi Paracelsici aliique Unguenti istius laudatores ausint vulneris paulo majoris, cui contusio adjuncta est, sanationem uni illi unguento concredere.

    [À moi tout seul, je puis recenser plus d’un succès, et je ne doute pas que d’autres en ont vu plusieurs. J’en conclus raisonnablement que les laudateurs de cet onguent, qu’il soit celui de Paracelse ou d’un autre, oseraient souvent se fonder sur sa seule action pour traiter une blessure un peu plus grave, à laquelle s’est ajoutée une contusion].

  2. Martin Biermann (1539-1595), professeur de médecine à Helmstedt : De magicis Actionibus εκστασις succincta. Sententiæ Johannis Bodini iure-consulti Galli opposita : doctissimo philosophantium consessui in Illustri Iulia ad disputandum publice proposita : a Martino Biermanno Ascaniensi : Respondente Iohanne a Petrum Hamburgensi [Examen succinct des pratiques magiques, opposé au jugement de Jean Bodin (v. note [25], lettre 97), jurisconsulte français, proposé pour être disputé publiquement par la très docte assemblée des philosophants de l’illustre Julia (l’Université d’Helmstedt) par Martin Biermann, natif du duché d’Anhalt ; répondant Johannes a Petrus, natif de Hambourg] (Henricopolis [Wolfenbüttel], Conradus Corneus, 1590, in‑4o).

12.

Renvoi à la page 13, article xxxi de la thèse de Christoph Nicolaï (v. supra note [6]) :

Ansam, ulterius rejiciendi hoc unguentum, authoritas dedit, ubi horum aliqui Diabolum authorem constituunt, inter quos Petr. Holtzemius, Med. D. et P.P. Acad. Colon. l. 2. de Essent. Hellebor. c. 2.

[L’autorité juridique a donné le moyen de bannir cet onguent, quand quelques-uns ont établi que le diable en était l’auteur, parmi lesquels Petr. Holtzemius, docteur et professeur public de médecine de l’Université de Cologne, au livre 2, chapitre 2 de la Nature de l’ellébore].

Le livre cité est intitulé :

Essentia Hellebori rediviva, secundo extracta, sive rectificata, et aucta, in gratiam novorum huius patriæ et sæculi Medicorum, non minus faceta qua necessaria, mais non moins élégante qu’il n’est nécessaire. Per Cl. V. Petrum Holtzemium, in Alma Ubiorum Academia Medicinæ Professorem, et Serinissimor. Principum, Ferdinandi, Electoris Coloniensis, etc. et Wolfgangi Wilhelmi Comitis Palatini ad Rhenum, etc. Medicum.

[L’Essence d’ellébore remise en vigueur, publié pour la seconde fois, à la fois corrigé et augmenté, pour le bénéfice des nouveaux médecins de ce pays et de ce temps. Par Petrus Holtzemius, {a} professeur de médecine en la bienfaisante Université des Ubiens, {b} et médecin des princes sérénissimes Ferdinand, électeur de Cologne, etc. et Wolfgang Wilhelm, comte palatin du Rhin, etc.] {c}


  1. Petrus Holtzemius (Deventer 1570-Cologne 1651).

  2. Anciens riverains du Rhin dont la capitale était Cologne.

  3. Cologne, Officina Birckmannica, 1623, in‑8o.

L’ouvrage n’est pas divisé en livres, mais en neuf chapitres, dont le iie contient cette virulente attaque (pages 11‑12) :

Aliud genus quoque hominum est, qui anicularum deliramenta, res superstitiosas, a secretioribus philosophiæ, ut loquuntur, consultis, à Magis, et Sagis rectius dixeris, repertas, pro veris medicamentis, editis in publicum libris, pomposis titulis, obliti famæ melioris, quod Deum immemorem fraudis sperent, toti mundo obtrudere non formidant, lampadem scilicet vitæ, quam potius mortis, et animæ tenebras ; Achillem quoque redivivum, quem potius Cornelium Agrippam redivivantem dixeris. Unguentum armarium, a Dæmone inventum, et a Mago propagatum ; quid non magnetica cura, aut fraternitas rosæcrucis, Charontis illa ianua ? Africa quondam produxit nova monstra, nunc, eheu, Germania, religionis licentia, et rebus publicis perniciosa, sed hæc extra forum nostrum, nova pectore versant consilia, unde :

Scinditur incertum studia in contraria vulgus.

O miseri, quæ tanta insania cives.

[Il existe encore un autre genre d’individus : par les livres aux titres pompeux qu’ils publient, ceux-là ne craignent pas d’imposer au monde entier, comme étant d’authentiques remèdes, des délires de petites vieilles, des superstitions découvertes par de très secrètes recherches de la philosophie, comme ils disent, mais vous diriez mieux par des mages et par des sorcières. Espérant que Dieu soit oublieux de leurs duperies, ils appellent flambeau de la vie ce qui est plutôt celui de la mort et les ténèbres de l’âme. Vous diriez qu’ils ressuscitent Achille, quand il s’agit plutôt de Cornelius Agrippa. {a} Qu’y a-t-il d’autre dans leur onguent hopliatrique, inventé par le diable et propagé par un magicien, {b} qu’un remède magnétique ou la confrérie de la Rose-Croix, ce chemin qui mène à l’enfer ? {c} Jadis, l’Afrique a produit des monstres nouveaux ; aujourd’hui, hélas, c’est le tour de l’Allemagne, la liberté de religion est pernicieuse pour les affaires publiques ; mais ces choses dépassent notre entendement, nova pectore versant consilia : {d}

Scinditur incertum studia in contraria vulgus. {e}

Malheur aux citoyens dont s’empare une si grande folie !]


  1. Heinrich Cornelius Agrippa, médecin et alchimiste du xvie s., v. note [13], lettre 126.

    Tué lors de la guerre de Troie, le héros grec Achille est réputé être ressuscité pour régner sur le Champ d’asphodèle, pré couvert de cette herbe et séjour infernal des âmes mortes.

  2. Paracelse.

  3. V. notule {b}, note [6], lettre 853.

  4. « et font concevoir de nouveaux desseins » ; Virgile (Énéide, chant i, vers 657‑658) :

    At Cytherea novas artes, nova pectore versat
    consilia
    .

    [Mais Vénus conçoit de nouveaux plans, de nouveaux desseins].

  5. « La foule incertaine se partage en avis divergents » (Virgile, Énéide, chant ii, vers 39).

13.

Renvoi à ce passage de la thèse de Christoph Nicolaï (v. supra note [6]) à propos du médiat et de l’immédiat (page 16, article xlii) :

Adi fusius hac de re loquentem, venerandum husjus Lycæi Senem, Ampliss. et Clariss. Dn. M. Abd. Trew, Math. et Phys. P.P. celeberr. Dn. Præceptorem et Fautorem meum laudatiss. in disp. Phys. circul. M.S. 8. quæst. 3.

[Sur ce sujet, je suis beaucoup allé écouter parler le vénérable ancien de ce collège, le très grand et distingué M. Abd. Trew, très célèbre professeur public de mathématique et d’histoire naturelle, mon très estimé maître et soutien, dans la question 3 de sa 8e disputation physique manuscrite sur la circulation].

Abdias Trew ou Treu (Ansbach 1597-Altdorf 1669) n’était pas médecin. Il est principalement connu pour ses travaux en astronomie et en musique. Sa thèse sur la circulation a dû rester manuscrite car elle n’est pas contenue dans le seul ouvrage latin qu’il a consacré à la médecine :

Astrologia Medica quatuor Disputationibus comprehensa quarum Prima : de Absurditatibus Astrolgiæ vulgaris et contra veris cælestium in hæc inferiora operationibus. Secunda : de Respectu corporum naturalium ad sidera in se agentia, ingenere. Tertia : de Homine ejusque Affectionibus et potissimum Morbis quatenus sideribus subiiciuntur. Quarta : de Apllicatione Astrologiæ ad ipsam Medicinam et singulas ejus partes.

[Astrologie médicale comprise en quatre disputations : 1. Absurdités de l’astrologie commune et contre les authentiques opérations des corps célestes ici-bas ; 2. Considération des corps naturels dans leurs interactions avec les astres en général ; 3. l’Homme et ses affections, et en particulier ses maladies, dans la mesure où elle sont soumises aux astres : 4. Application de l’astrologie à la médecine et à chacune de ses parties]. {a}


  1. Altdorf, Georgius Hagen, sans date (1664), in‑4o.

14.

Sur la négation des agents qui exercent leur effet à distance, dans la thèse de Christoph Nicolaï (v. supra note [6]), renvoi (page 15, § xli) à Forer. l.c. [loco citato] disp. de Magnet. § 31 :

Disputatio philosophica de Magnete sive Herculeo lapide. Quam in celeberrima catholica Universitate Ingolstadiensi, Præside Laurentio Forer Societatis Iesu Philosophiæ Professore ordinario publice disputabit Joannes Marius Landishutanus Bavarus Metaphysicus. Die […] Iunii Anno Christi 1618.

[Disputation philosophique sur l’Aimant, ou pierre d’Hercule, que Joannes Marius Landishutanus, métaphysicien natif de Bavière, aura soutenue le (…) {a} juin 1618 en la très célèbre Université catholique d’Ingolstadt, sous la présidence de Laurentius Forerus, jésuite, {b} professeur ordinaire public de philosophie]. {c}


  1. Quantième laissé en blanc.

  2. V. supra note [10].

  3. Ingolstadt, Gregor Hænlin, 1618, in‑fo.

    Le § xxxi, page 25, est une attaque conre Rodolphus Clocenius, médecin calviniste et parcelsiste allemand (v. notule {e}, note [28] de L’homme n’est que maladie 1643).


15.

Page 17, article xliv de la thèse de Christoph Nicolaï (v. supra note [6]) :

Huc etiam plurimum facere possunt, persuasio et fiducia vulneratorum ; quantum hæc possint in morbis, vide […] Nymannum orat. de imagin. Casp. Amthor in suo Chrysiocop.

[Ici, la conviction et la confiance des blessés peuvent aussi faire beaucoup ; sur leur pouvoir dans les maladies, voyez (…) Nymannus dans son Discours sur l’imagination, {a} Caspar Amthor dans son Chrysoscopion]. {b}


  1. Hieronymus Nymannus (Nymmann ou Nymann, Torgau 1554-Wittemberg 1594), professeur de médecine à Wittemberg : Oratio de Imaginatione [Discours sur l’Imagination] (v. infra note [18], pour une de ses quatre éditions répertoriées).

  2. Caspar Amthor, licencié en médecine, professeur de physique (histoire naturelle) du collège de Schleusingen en 1594 :

    Chrysoscopion, sive Aurilogium. Potissima, et Nobilissima auri arcana ανευ δολου repandens, et quomodo vitæ husjus nostræ demensum, deo volente, per id physice sanum, et incolume propagari, ac prolongari queat, edocens, una cum aliiis scitu, ac notatu dignissimis novem capitibo…

    [Chrysoscopion, ou le Chercheur d’or. Répandant sans aucune tromperie les très puissants nobles les secrets de l’or, et enseignant de quelle manière, si dieu veut, ce métal sain et inoffensif est capable d’étendre et prolonger naturellement la durée de notre vie, avec un neuvième chapitre {i} contenant d’autres faits tout à fait dignes d’être conus et remarqués…] {ii}

    1. Intitulé De Auri usu Chymico-Medico [L’emploi médico-chimique de l’or].

    2. Iéna, Johannes Reiffenbergerus, 1632, in‑4o.

16.

Renvoi à ce passage de la thèse de Christoph Nicolaï (v. supra note [6]), article xlviii, pages 18‑19 :

Sic videmus canes, sola remotione puris per linguam, maxima vulnera curare, non tamen audeo negare eorum salivam ad sanationem nihil conferre, deprehendimus enim, salivam humanam pluribus in casibus prodesse. Vide […] Francisc. Ponæ Saturnal. Academico Med. prolus. 8. p. 136.

[Ainsi voyons-nous les chiens se soigner de grandes plaies en en retirant seulement le pus avec leur langue ; je n’ose pourtant nier que leur salive ne contribue en rien à la guérison, car nous découvrons que la salive humaine est utile dans de nombreuses circonstances. Voyez (…) les Saturnalia academico-medica de Francesco Pona, prélude 8, page 136].

Les Academico-Medica Saturnalia [Saturnales (ouvrage où tous les sujets sont permis) académico-médicales] (Vérone, sans nom, 1652, in‑4o) de Francesco Pona (Vérone 1595-1655), philosophe, poète satirique et docteur en médecine de Padoue, sont composées de neuf Prolusiones [Préludes]. Chacun d’eux est un dialogue entre un vieux [Senior (Sen.)] et un jeune [Junior (Jun.)] médecin. La thèse renvoie à ce passage (pages 136‑137), aujourd’hui sidérant, du huitième prélude, intitulé Farrago [Pot pourri], portant sur les remèdes qu’on tire du corps humain :

Sen. Vix credi possit, quam magna sit Humani corporis partium facultas. Cranium Epilepticis præstantissimum esse remedium, quis nesciat ? At vel Capillorum suffitus, matricis, sedat vitia, aliisque morbis opitulatur ; Unguium, Serpentes fugat. Aurium sordes impositæ, contumacissimos tumores ad suppurationem perducunt. Saliva Lychenes sistit, hordeolos sanat, variolarum vestigia abolet, et mammarum scyrrhos, et cancros non raro corrigit, lambente lingua, oculorum nebulæ discutiuntur. Demortui hominis molari dente, si dolentes attingas, præsens est auxilium. Ossium polline hausto sanantur fracturæ. Pinguedo sideratis conducit, Lotium Hydropem vincit epotum ; eiusque sal Chymicum suppressam ciet urinam, frangitque calculos. Lapides ex cysti felleo delent auriginem, Stercora denique, Bubones pestilentes feliccissime curant ; aliaque non desunt huiusmodi.
Jun. Quis hæc invenit remedia ?
Sen. Sors, et ratio.
Jun. Marium ne, et Fœminarum corpora indiferenter ad ista faciunt ?
Sen. Mulierum partibus diversa vis inest. Argenti spuma, capillorum admixta cineribus, oculorum pruritum tollit. Lacte sedantur dolores atque inflammationes : et cum hordei farina, mulcentur. Podagræ etiam cruciatus. Hectici quoque ipsius usu restituuntur. Nuda si prodeat mulier, grandinum creditur iniurias abigere : sique menstruata, animalia segeti infesta enecare. Strumas quoque eradicat menstruus, illitu : verrucas facilius : gestatum monili aureo, sanare quartanas perhibetur ; imo et menstruatæ concubitus. Hidrophobiam pellit menstruus, pellui subditus ; quemadmodum et Magicas artes vincit, postes si tingantur ex nonnullorum sententia. Dementat tamen miseros, quibus illum Scortorum obscænitas propinarit.

[Le vieux. L’immensité des facultés que possèdent les parties du corps humain est à peine croyable. Qui ignore que le crâne est un très éminent remède pour les épileptiques ? La fumigation de cheveux {a} apaise les vices de matrice et s’avère secourable dans d’autres maladies ; celle d’ongles fait fuir les serpents. Les tuméfactions les plus opiniâtres évoluent vers la suppuration quand on y applique de la cire d’oreilles. La salive arrête les lichens, {b} guérit les orgelets, {c} efface les cicatrices de la variole ; souvent, en les léchant avec la langue, les squirres et les cancers du sein guérissent, et les opacités des yeux se dissipent. Tu procureras un soulagement efficace à ceux qui ont mal en les touchant avec une dent molaire prélevée sur un homme mort. On consolide les fractures en faisant absorber de la fine poudre d’os. La graisse est avantageuse à ceux qui ont subi une insolation. En la buvant, l’urine chasse l’hydropisie, et son sel chimique résout la suppression d’urine et brise les calculs. Les pierres de la vésicule biliaire chassent la jaunisse. Les matières fécales, enfin, viennent très heureusement à bout des bubons pesteux. {d} Il ne manque pas d’autres remèdes de ce genre.
Le jeune. Mais qui donc les a inventés ?
Le vieux. Le hasard et la raison.
Le jeune. Les corps masculins et féminins ont-ils des propriétés différentes ?
Le vieux. Les parties des femmes possèdent des pouvoirs distincts. L’écume d’argent {e} mêlée de leurs cheveux soulage le prurit oculaire. Leur lait calme les douleurs et les inflammations ; {f} mêlé à de la farine d’orge, il les adoucit, même chez celui que torture la goutte ; en en consommant, les hectiques {g} reprennent des forces. Si une femme se montre nue, elle fera, croit-on, disparaître les blessures provoquées par la grêle ; et si elle a ses règles, elle fera périr les petits animaux nuisibles à la récolte. Les écrouelles {h} guérissent en les oignant de sang menstruel, et les verrues plus efficacement encore. On guérit les fièvres quartes en couchant avec une femme qui porte un collier d’or, {i} ou mieux encore, qui a ses règles. Appliqué sur la peau, le sang menstruel combat l’hydrophobie ; {j} de même, au jugement de certains il contrarie les maléfices si on en baigne les yeux. Toutefois, il rend fous les malheureux à qui l’obscénité des prostituées en a fait boire].


  1. Exposition aux fumées émanant des cheveux brûlés.

  2. V. la triade 74 du Borboniana manuscrit, notule {c}, note [39].

  3. Petits furoncles siégeant au bord libre des paupières.

  4. V. note [6], lettre 5.

  5. Scorie rejetée par l’argent en fusion.

  6. V. note [6], lettre latine 412.

  7. V. note [8], lettre 98.

  8. V. note [10], lettre 274.

  9. Pour la traduction, j’ai pris l’accusatif masculin gestatum [qui est porteur] pour un féminin gestatam [qui est porteuse].

  10. La rage, v. note [2], lettre de Hugues ii de Salins, datée du 16 décembre 1656. Pour la traduction, j’ai pris pellui pour pelli (datif singulier de pellis, la peau).

17.

Renvoi à ce passage de la thèse de Christoph Nicolaï (v. supra note [6]), page 19, article l :

Hinc Chirurgus vulnus obligaturus, de sanguine, imprimis si copiosius fluat, sistendo, solicitus esse debet, ne unâ eâdemque via sanguisque animusque feratur. Sanguis enim est animæ sedes, et cujus beneficio solius vivimus, non Medicorum plurimum, sed et Sacrarum paginarum consensu. Vide […] M. Hoffmann Dn. Præceptorem meum colendissim. disp. de Sanguin. § l et p.

[Le chirurgien qui pare une plaie doit être attentif à arrêter l’hémorragie, surtout si elle est abondante, pour éviter que le sang et les esprits ne soient emportés par une seule et même voie. Le sang est en effet le siège de l’âme, c’est à lui seul que nous devons de vivre, comme en conviennent non seulement de nombreux médecins, mais aussi les Écritures Saintes. Voyez (…) M. Hoffmann, mon très honoré maître au paragraphe l et ailleurs de sa Disputatio de sanguine]. {a}


  1. Theses Medicæ de Sanguine, eius que Observatione quas contra vulgarem de quibusdam opinionem […] sub Præsidio […] Mauritii Hoffmanni […] publice defendere conabitur Gottlieb Frentag Ratisbon… [Thèses médicales sur le Sang et son observation, que (…), sous la présidence de Moritz Hofmann (…), Gottlieb Frentag, natif de Ratisbonne, entreprendra de défendre publiquement contre l’opinion vulgaire de certains…] (Altdorf, Imprimerie universitaire Hageniana, 1660, in‑4o).

    Moritz Hoffmann a correspondu avec Guy Patin, qui s’était mépris sur l’attribution de ces thèses.

    Le paragraphe cité par Nicolaï (avec un doute typographique sur son renvoi) ne m’a pas paru avoir un intérêt suffisant pour mériter traduction.


18.

Dissertationes physicæ-medicæ : i. De Spectris, quæ vigilantibus obveniunt, ii. De Fascino et incantatione, iii. De Melancholia et hujus amolitione, iv. De Melancholicorum vaticiniis, aliisq. mirandis operibus, v. de Noctisurgio, publice propositæ ac discussæ αγαθης τυχης à Tobia Tandlero, Philos. et Med. Doctore ac P.P. Witebergæ : Quibus accesserunt non minus desiderata D. Hieron. Nymanni vi. De Imaginatione, Oratio : et D. Martini Biermanni vii. De Magicis actionibus εξετασις. Cum Indice quæstionum plurimarum scitu dignisimarum.

[Dissertations physiques et médicales : i. Des Spectres qui apparaissent à ceux qui sont éveillés ; ii. Du Maléfice et de l’enchantement ; iii. De la Mélancolie et de sa suppression ; iv. Des Oracles des mélancoliques et autres accomplissements admirables ; v. Du Somnambulisme ; publiquement proposées et discutées heureusement par Tobias Tandlerus, docteur et professeur public de philosophie et médecine à Wittemberg. {a} On y a ajouté les non moins désirés vi. Discours de M. Hieronymus Nymannus sur l’Imagination, {b} et vii. Recherche de M. Martin Biermann sur les actions magiques. {c} Avec un index de nombreuses questions tout à fait dignes d’être connues]. {d}


  1. Tobias Tandler (Dresde 1571-Wittemberg 1613).

  2. V. supra note [15].

  3. V. supra note [11].

  4. Leucoreis Athenis (Wittemberg), Zachar. Schurer, 1613, in‑8o.

s.

Ms BIU Santé no 2007, fo 148 ro.

Clariss. viro D. Io. Georgio Volacamero, Noribergam.

Tandem, Vir Cl. ne fiam malum nomen apud Te, ecce scribo, ut
per me intelligas me nuper accepisse tuum fasciculum per D. Nic. Picques, bene
compactum, in quo singula quæ habentur in tuo Indiculo deprehendi, præter
viri Cl. Domini Dilheri Cupressum funereum : quæ abest nescio quo fato : et
fortasse per oblivionem fuit à Te omissa, dum ad aliud attenderes. Iacturam
hanc rogo resarcias alterius emptione et missione. Ejus Authorem Cl. virum
saluto, eiq. gratias ago amplissimas, pro libro Electorum : ut et D. Richtero,
pro Epistolis Clarissimi Parentis : ad quem aliàs scribam, minùs occupatus, pro
debita gratiarum actione ; interea v. Cl. viro renuntiabis, D. Claudium
Sarravium
, Senatorem Paris. virum optimum atque doctissimum, hîc obijsse
anno 1652. vigilia Pentecostes, ex febre triplicique dosi vini ex stibio
medicati, ne dicam intoxicati, à duobus medicastris Calvinistis ei exhibiti, quibus
nimium fidebat vir optimus mihi notissimus et amicissimus. Librum Iconum Tibi
destinatum jamdudum accepit Tibi mittendum Car. Sponius, Med. Lugd.
quem spero Te brevi accepturum nisi jam acceperis : ut et alterum fasciculum
per D. Picques. Ex tuis datis 20. Aprilis, agnosco Te alium mihi adornare
fasciculum, qui utinam bonis avibus ad nos perveniat. Quod dicis de Petronio
integro in Dalmatia reperto, jampridem illud audivi ; sed utinam non sit fab-
fabulosum. Orationum Richteri unam duas Decademes habeo : si quæ sint aliæ, mitte
quæso. Ejusmodi Opuscula Academica, Orationes, Epistolas et Theses sive Dispu-
tationes
curiosas ac eruditas plurimum diligo. Maximo me beasti munere,
quum misisti Cl. Conringij Thesim de Scorbuto : et Christ. Nicolaï Thesim
de Hoplochrismate, adversus Paracelsum.
Nónne ille est qui nuper apud vos
obijt ex apoplexia ? si ita est, ejus manibus bene precor.

t.

Ms BIU Santé no 2007, fo 148 vo.

Dominus Felwingerus deditne Metaphysicam : si prostet, eme mihi
sodes, et mitte. Quid scripsit Kirstenius contra Io. Agricolam ? si
fuerit uterque liber Latine scriptus, utrumque mihi emas velim. Libros
Germanica lingua conscriptos nullos requiro : de quo genere nuper à Te 4.
accepi, quib. non indigeo, de Apophthegmatis nationis Germanicæ, etc.
In Disput. de Hoplocrysmate, D. Nicolaï, pag. 4.
quis ille Dan. Classen,
Comment. in Plutarchi Symposo
si Latinus fuerit, potestne haberi ? pre-
tium totum lubentissimè refundam : idem dictum velim de Tidicæi libro
de Theriaca : et de Laur. Foreri Viridario philos. In eadem Disputat.
pag. 13. quis ille Mart. Biermannus, in Oratione de magicis actionib. et cæt.
Quis alter ille Petrus Holtzemius de essent. hellebori ? ut et Abd. Trem,
in Disput. Phys. circul.
Laur. Forerus in disp. de Magnete. Gaspar
Amthor Memorabilium : et Chrysocopion.
Nymanni Oratio de Ima-
ginatione. Francisci Ponæ Saturn.
Christophori Nic. Disput. de sanguine.
Tobiæ Tandleri Dissertationes Physicæ Medicæ, etc. Witebergæ,
1613. in 8. Singula isthæc nomina citantur in illa thesi
D. Nicolaï, de Hoplochrismate : quæ singula Tibi
commendo de tuo commodo. Vale, Vir Cl. et me
ama.

Tuus G.P.

Parisijs, 12. Iulij, 1663.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Georg Volckamer, le 12 juillet 1663

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(Consulté le 23/04/2024)

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