L. latine 259.  >
À Johann Georg Volckamer,
le 6 septembre 1663

[Ms BIU Santé no 2007, fo 152 vo | LAT | IMG]

Au très distingué M. Johann Georg Volckamer, à Nuremberg.

Très distingué Monsieur, [a][1]

Je n’ai encore eu aucune nouvelle de ce dernier paquet que vous avez mentionné, et ne connais ni son contenu ni son prix ; quand je le connaîtrai, je le réglerai à M. Picques [2] qui vous en remboursera ; mais j’aimerais savoir ce qui s’y trouve car vous ne me l’avez pas encore écrit. J’espère que tout cela sera excellent. Je me réjouis fort que vous ayez enfin reçu les portraits d’hommes illustres que je vous ai envoyés par M. Picques ; je ne veux pas me soucier de leur prix. Je vous remercie pour le Cupressus funerea, ainsi que pour les deux chapitres que vous m’avez indiqués. Je les avais trouvés dans les deux livres avant même d’avoir reçu votre lettre. La seule chose qui m’avait trompé était de penser que ce Cupressus funerea était un livre à part. Je vous demande instamment, et de nouveau avec force, de saluer très obligeamment de ma part le très distingué M. Dilherr, [3] dont les écrits non seulement me plaisent beaucoup, mais me sont merveilleusement utiles ; tout comme le très distingué M. Richter, [4] à qui je dois de très grands remerciements pour m’avoir fait parvenir les Epistolæ de son très distingué père. [1][5] Je lui écrirai plus tard à leur sujet ; mais en attendant, je voudrais lui faire savoir qu’il y a quelques points à corriger dans la vie de Georg Richter.

Page 24, ligne 4, au sujet de Jean-Baptiste de Croisilles, je l’ai fort bien connu, il n’a guère été savant, mais le malheureux est mort en prison vers l’an 1642. [2][6][7]

À la page suivante, qui est la 25e, 5e ligne avant la fin, il faut lire : In Collegio Lexoveo [Ms BIU Santé no 2007, fo 153 ro | LAT | IMG] (ou Lexoviensi, Lisieux en français, c’est une ville de Normandie qui, sur ses propres revenus, nourrit quelques étudiants de Paris qui en sont originaires), [8] Io. Brissæum, de La Brisse en français, qui nuper e Vasconia, etc[3] Ce Brissæus, jadis jésuite, était très savant ; je l’ai très bien connu et il a été fort mon ami pendant de nombreuses années. Je me souviens parfaitement des leçons d’éloquence qu’il donnait devant un très nombreux auditoire dans ce Collège de Lisieux ; encore fort jeune, j’avais coutume d’y assister consciencieusement. J’ai vénéré ce Brissæus, comme étant un très distingué personnage et qui a bien mérité de la république des lettres jusqu’à son décès : voilà quatre ans qu’il est mort d’une apoplexie, presque octogénaire. [4][9][10]

Page 26, ligne 3, lisez : Petrum Valentem, Frisium, linguæ Græcæ Professorem regium in aula regia Cameracensi, et primi Ordinis Præfectorem in Becodiano gymnasio ; [5][11][12][13] chaire dans laquelle il avait succédé au très distingué Nic. Borbonius Baralbulanus, dont j’avais à l’époque suivi les cours au Collège royal[6][14][15]

Page 27, à propos de la Pucelle d’Orléans, [7][16][17][18] je voudrais vous dire que toute cette affaire a été une pure fiction et un stratagème politique, imaginé par des gens de la cour, pour que le roi Charles vii[19] qui était encore fort jeune, s’écartât des amours passionnés d’une maîtresse et se dressât avec plus de vigueur contre les Anglais qui pillaient la France ; on a donc inventé la vision miraculeuse de la Bienheureuse Marie, pour émouvoir promptement et aisément les peuples, sous ombre de religion. Denis Lambin, [20] Étienne Pasquier, [21] Lipse, Bernard du Haillan [22] et d’autres savants hommes, dénués de toute superstition, ont sainement jugé de cette affaire. [8] Dieu fasse que je puisse voir, même pour peu de temps, cette thèse inaugurale que le très distingué Georg Richter a disputée à Bâle pour obtenir le grade de docteur. [9]

Page 624 des Epistolæ, ligne 3, lisez Renato Moreau Idem[23] et page suivante, qui est la 625e, lisez Renatus Moreau Eidem ; et la lettre de la page 625 devait précéder celle qui est page 624. [10]

Je suis profondément peiné du décès de M. Nicolaï, [24] qui a disputé de Hoplochrismate ; [25] Dieu fasse que cet honnête homme repose in sinu Abrahæ[11][26] Je souhaite que le grand recueil de portraits, [1] que j’ai envoyé à notre ami Spon, [27] vous soit remis rapidement, sûrement et heureusement. Notre roi est rentré hier de Lorraine. [28] Le pape [29] n’est pas revenu en faveur auprès de nous et je pense que jamais nous ne lui rendrons le Comtat d’Avignon. [30][31] Beaucoup de gens estiment que votre Allemagne n’a cette année rien à craindre du tyran des Turcs[32] et cela est fort probable. Beaucoup ont bon espoir qu’une paix sera conclue entre lui et les Vénitiens, [33] Dieu veuille qu’il en soit ainsi ! [12] Vale, très distingué Monsieur, et aimez-moi.

De Paris, ce 6e de septembre 1663.

Vôtre de tout cœur, Guy Patin.


a.

Brouillon autographe d’une lettre que Guy Patin a écrite à Johann Georg Volckamer, ms BIU Santé no 2007, fos 152 vo‑153 ro.

1.

V. notes :

2.

Renvoi à cette phrase, page 24 de la Georgii Richteri Vita [Vie de Georg Richter] (au début de ses Epistolæ), où la transcription de la 4e ligne est ici mise entre chevrons :

Inter Convictores Parisienses Virum Doctissimum habuit, Johannem Baptis<tam > Crosillem, Professione Theologum, cum quo singulis fe>re diebus de controversiis nonnullis Religionis disputans, alter alteri hanc simul legem dixit, ut, si ex Novo Testamento sententia aliqua probanda veniret, Græcus semper textus peteretur.

[Parmi ses compagnons parisiens, il a eu un très savant homme, Jean-Baptiste de Croisilles, théologien de profession, disputant presque tous les jours avec lui de quelque controverse religieuse, partageant l’un avec l’autre cette règle que, si se présentait quelque phrase du Nouveau Testament à vérifier, le texte grec devrait toujours prévaloir].

Tallemant des Réaux a écrit une historiette (tome i, pages 478‑484) sur Jean-Baptiste Croisilles (ou Crosilles), abbé de la Couture, prêtre, littérateur et théologien, né à Béziers vers 1593, qui fut longtemps emprisonné pour s’être marié clandestinement en 1633 ; il mourut à Paris en 1651 (et non vers 1642), un an après avoir été libéré.

Michel de Marolles, abbé de Villeloin a aussi parlé de lui dans ses Mémoires (première partie, année 1651, pages 189‑190) : {a}

« Étant de retour à Paris, on me dit la mort de M. l’abbé de Crosilles, que j’avais tant aimé, et j’assistai à son enterrement qui se fit dans l’église de Saint-Sulpice. Il n’avait pas laissé de bien pour payer ses créanciers, ni même les frais de ceux qui vendirent ses livres et le peu de meubles qu’il avait. Ses écrits, qui furent saisis, sont entre les mains d’un commissaire, où ils sont en grand danger d’être perdus ; et nous ne verrons peut-être jamais ce qu’il nous avait tant fait espérer de la démonstration de la Divinité et de l’immortalité de l’âme, dont il avait fait quelques traités. Les ouvrages que nous avons de lui ne sont pas dignes de la réputation qu’il avait acquise à son avènement à la cour ; aussi faut-il avouer que ses principaux avantages étaient dans la conversation, et surtout parmi les gens de qualité, où il débitait ses connaissances fort agréablement. Il ne survécut que de six mois sa prison de dix années et sa justification du crime de s’être marié étant prêtre, dont il fut accusé. » {b}


  1. Édition de Paris, 1656, v. notule {a}, note [26], lettre 989.

  2. « L’accusation dont parle ici l’abbé de Marolles obligea le sieur de Crosilles à publier son Apologie, vol. in‑4o imprimé en 1643 à Paris et dédié au maréchal de Guiche, dans lequel on apprend plusieurs circonstances de la vie de l’auteur » (note de l’éditeur).

3.

« qui était récemment arrivé à Paris venant de Gascogne » : v. note [2] du Borboniana 9 manuscrit pour ce passage sur Jean de La Brisse (v. infra note [4]), dans la Vita de Georg Richter, qui est au début de ses Epistolæ.

4.

Guy Patin et Johann Georg Richter (avec sa citation dans la Vita de son père) ont écrit presque tout ce qui est connu sur Jean de La Brisse (Brissæus) : Patin se souvenait des renseignements que Nicolas Bourbon lui avait confiés en 1638, et qu’il avait consignés dans ses cahiers, dont de nombreux fragments, manuscrits et imprimés, nous sont parvenus, v. notes [2] et [3] du Borboniana 9 manuscrit. En dépit de ses talents oratoires et de sa charge d’historiographe auprès de Gaston d’Orléans, La Brisse ne figure pas dans les autres chroniques et biographies de son époque que j’ai consultées.

5.

« Pierre Valens, originaire de Frise, principal au Collège de Boncourt, {a} et professeur royal de langue grecque au Collège de Cambrai » ; Guy Patin corrigeait et complétait l’information contenue dans la Vita de Georg Richter (haut de la page 26) sur Jean de La Brisse :

ita æmulum suum passus est Johan. Valentem, Præceptorem primæ Classis in Collegio, quod vocant, Boncour.

[à tel point qu’il s’est permis de rivaliser avec Pierre Valens, {b} régent de la classe de première dans le Collège qu’on appelle Boncourt]. {c}


  1. V. note [24], lettre 106.

  2. Pierre Stark ou Sterk, dit Petrus Valens (Groningue 1561-Paris 1641), a été professeur royal de grec de 1619 à sa mort. Il a publié une vingtaine d’ouvrages didactiques ou philologiques.

  3. V. notes [7] du Borboniana 7 manuscrit pour Jean Vaillant (Valens) de Gelis, président au mortier du Parlement de Paris, avec qui Johann Georg Volckamer avait pu confondre Pierre Valens, et [2] du Borboniana 9 manuscrit pour une plus longue citation de ce passage, qui en éclaire le contexte.

6.

« Nicolas Bourbon, natif de Bar-sur-Aube », dit le Jeune, professeur royal de grec de 1611 à 1620, puis père de l’Oratoire (v. note [2], lettre 29). Guy Patin n’avait pas dû être fort assidu aux cours de grec que Bourbon donnait au Collège de France, car il maîtrisait mal cette langue.

7.

Page 27 (au milieu) de la Vita de Georg Richter :

Quinquennium eo ipso tempore, quod Johannes Hordal, Serenissimi Lotharingiæ Ducis Consiliarius et in Academia Ponti Mussana Professor Publicus, Historiam suam edidit de prodigiosæ et Mavortiæ illis Virginis, quam vulgo Puellam Aurelianensem dicebant, rebus contra Anglos inclyte gestis publicè edidit, quæ ipsa Historia contra Lipsium argumentis non spernendis egregiè defensa, ansam Richtero suggessit, ut de ea postmodum in Disputatione sua inaugurali, Basilæ pro Gradu habita, παρεργον publicum proposuerit.

[Cinq ans après que Jean Hordal, conseiller du sérénissime duc de Lorraine et professeur public en l’Université de Pont-à-Mousson, eut publié son Historia des illustres actions contre les Anglais de cette prodigieuse vierge guerrière, qu’on appelait communément la Pucelle d’Orléans, {a} où il l’a remarquablement défendue contre Lipse, {b} à l’aide d’arguments qu’on ne doit pas dédaigner, ce livre a fourni l’occasion à Richter d’en faire un corollaire à la thèse inaugurale qu’il a soutenue à Bâle pour obtenir son diplôme]. {c}


  1. Heroinæ Nobilissimæ Ioannæ Darc Lotharingæ vulgo Aurelianensis Puellæ Historia, ex variis gravissimæ atque incorruptissimæ fidei scriptoribus excerpta. Eiusdem Mavortiæ Virginis innocentia a calumniis vindicata. Authore Ioanne Hordal Serenissimi Ducis Lotharingiæ Consiliario et I.V. Doctore ac Professore publico in alma universitate Ponti-Mussana [Histoire de la très noble Jeanne d’Arc, native de Lorraine, communément appelée la Pucelle d’Orléans, extraite de divers auteurs tout à fait sérieux et intègres. L’innocence de cette même Vierge guerrière est vigoureusement défendue contre ses calomniateurs. Par Jean Hordal, conseiller du sérénissime duc de Lorraine, et docteur et professeur public des deux droits (civil et canonique) en la salutaire Université de Pont-à-Mousson] (Pont-à-Mousson, Melchior Bernard, 1612, in‑4o).

    Jean Hordal (1542-1618) était petit-neveu de Jeanne d’Arc.

  2. Une attaque de Juste Lipse contre Jeanne d’Arc se lit dans ses Politiques (v. note [22], lettre 177), notes sur le livre i, chapitre iv, page 12 de la 2e partie (édition d’Amsterdam, 1632), commentant une citation de Quinte-Curce, Nulla res multitudinem efficacius regit, quam superstitio [Rien ne gouverne plus puissamment les esprits de la multitude que la superstition] (Histoire d’Alexandre le Grand, livre iv, chapitre x) :

    Virguncula fuit Johanna Lotharinga, (a Deo ne instincta an humana aliqua fraude subornata ?) quæ palam ad Regem venit, et mira constantia asseruit divinitus se missam, pellendis e Gallia Anglis. Res relata ad consilium, suasa, dissuasa. Regi admittere visum, et prudenter. Ejus sane opera, imo et ductu (nam arma gerebat, et viris præibat) Aurelianum arcta obsidione liberatum, et pleraque alia fortiter ac feliciter gesta. Ad exrtremum tamen vacillavit vaticinii fides cum Johanna capta ab Anglis et Rhotomagum ducta, igne exusta est ut præstigitatrix.

    [Jeanne de Lorraine fut cette Pucelle (était-elle inspirée par Dieu, ou subornée par quelque fourberie humaine ?) qui vint voir le roi et soutint avec une remarquable constance qu’elle était un émissaire divin chargé de chasser les Anglais hors de France. Le roi ayant examiné l’affaire, son Conseil se partagea entre l’en persuader et l’en dissuader ; il la reçut donc, mais avec prudence. Ce fut vraiment grâce à elle, et même sous son commandement (car elle portait les armes et dirigeait les hommes) que le siège d’Orléans fut levé et que bien d’autres actions furent menées avec autant d’énergie que de succès. À la fin pourtant, la croyance en l’oracle vacilla quand Jeanne fut capturée par les Anglais et menée à Rouen pour y être brûlée comme sorcière].

  3. Neuvième et dernier corollaire, à propos de Hordal, dans la Disputatio inauguralis in qua proponuntur quæstiones nobiliores de veteri iudiciorum forma et hodierna, de quibus […] pro honore et priviligeiis Doctoralibus in utroque jure consequendis, publice respondebit Georgius Richter Noribergensis. Die xxx Octobr. horis locoque solitis, Anno mdcxviii [Thèse inaugurale où sont soumises de très sérieuses questions sur la forme ancienne et moderne des jugements, auxquelles (…) Georg Richter, natif de Nuremberg, aura publiquement répondu, le 30 octobre 1618, aux heure et lieu usuels, pour bénéficier de l’honneur et des privilèges conférés par le doctorat en double droit (civil et ecclésiastique)] (Bâle Johann Jakob Genath, 1618, in‑4o) :

    Historiam de puella Aurelianensi Joanne Darcia Lotharinga (vulgo la pucelle d’Orléans) ab acutissimi ingenii et singularis doctrinæ Viro Justo Lipsio in dubium vocatam, et vel fabulis, vel exemplis magicis annumeratam, versissimam esse et pro singulari Dei O.M. beneficio habendam, virginemque contra omnia divina et humana jura furore Anglorum Rothomagi combustam, vere atque solide Cl. ille Pontamussanæ Doctor demonstravit.

    [Ce très distingué docteur de l’Université de Pont-à-Mousson a démontré avec force et conviction que l’histoire de Jeanne d’Arc, native de Lorraine (en français la Pucelle d’Orléans), que Juste Lipse, homme d’intelligence très acérée et de singulier savoir, a révoquée en doute, et attribuée à des contes ou à des sortilèges, est parfaitement véridique et à tenir pour une faveur de Dieu, qui est très grand et très bon, et qu’à Rouen, la fureur des Anglais a condamné cette vierge au bûcher, contre toutes les lois humaines et divines].

    Il est surprenant de voir de tels propos défendus dans une université protestante.

8.

V. note [13], lettre 407, pour Denis Lambin, dont je n’ai pas trouvé les propos sur la Pucelle d’Orléans.

Les deux autres témoignages cités par Guy Patin n’attestent que de son parti pris (qui rejoignait celui de Gabriel Naudé, v. note [17], lettre 925).

9.

V. supra notule {c}, note [7].

10.

Remarques sur les « Lettres » de Goerg Richter concernant les pages :

11.

« dans le sein d’Abraham » ; Luc, 16:22 (Le mauvais riche et le pauvre Lazare) :

Factum est autem ut moreretur mendicus et portaretur ab angelis in sinum Abrahae. Mortuus est autem et dives et sepultus est in inferno.

[Or le pauvre mourut et les anges l’emportèrent dans le sein d’Abraham. Le riche mourut aussi et on l’enterra en enfer].

V. notes [6] et suivantes de la lettre latine 255, pour la thèse de Christoph Nicolaï « sur l’Hoplochrisme » (ou onguent hopliatrique) des paracelsistes (Altdorf, 1661), que Guy Patin avait fort appréciée.

12.

V. notes :

s.

Ms BIU Santé no 2007, fo 152 vo.

Cl. viro D. Io. G. Volcamero, Noribergam.

Vir Cl. De posteriore illo quem commemoras fasciculo nihil adhuc audivi :
neq. ejus Indicem habeo, neque pretium, quod ubi cognovero, reddam D. Picques,
ut Tibi restituatur : sed in ipso posteriore quid contineatur scire velim, neq.
enim adhuc scripsisti : utinam in illo deprehendam optima singula. Quod Icones Il-
lustrium virorum à me missas per D. Picques, tandem acceperis, seriò lætor :
de eorum pretio noli satagere. De Cupresso funerea gratias ago : ut et de alijs
Capitibus à Te indicatis, quæ in duob. libris deprehenderam, priusquam Tuam
accepissem. Hoc unum me deceperat, quod putarem esse librum peculiarem, de
Cupresso funerea.
Te a. enixè rogo, ac iterum fortiter rogo, ut nomine meo
velis officiosissimè salutare Cl. virum Dominum Dilherum, cujus scripta mihi non dum-
taxat valdè placent, sed etiam mirificè prosunt : ut et Cl. D. Richterum, cui
summas debeo gratias pro Epistolis Cl. Parentis ad me missis, et de quib. posthac
scribam ad illum : interea v. sciat velim aliquid esse emendandum in vita Georgij
Richteri :
v<erbi;>. gr<ratia>. pag. 24. linea 4. Io. Bapt. de Croisilles : apprime novi illum,
vix fuit eruditus, sed infelix, obijt enim in carcere, circa annum 1642. Seq.
pagina quæ est 25. linea v. ante finem, sic legendum. In Collegio Lexoveo,

t.

Ms BIU Santé no 2007, fo 153 ro.

(vel Lexoviensi, vulgo de Lisieux, urbs est in Normania, quæ proprijs reditibus
aliquot alit studiosos inde oriundos,) Io. Brissæum, vulgo de la Brisse, qui nuper è
Vasconia, etc
. Brissæus ille vir erat eruditissimus, olim Iesuita : fuit
mihi notissimus, et per multos annos amicissimus. Apprime memini ejusmodi
Declamationum, quas in summa auditorum frequentia habebat in illo Collegio
Lexoveo : sedulo aderam ejusmodi inter quib. sedulo interesse solebam adhuc valde juvenis.
Brissæum illum colui tanquam virum Cl. et de literaria Rep. bene meritum usq.
ad obitum : à 4. annis dumtaxat obijt ex apoplexia, fere octogenarius.
Pag. 26. linea 3. lege. Petrum Valentem, Frisium, 2 linguæ Græcæ Professorem
regium, et primi Ordinis Præfectorem in Becodiano gymnasio,
et 1 in aula regia
Cameracensi : in qua provincia gerenda successerat Cl. Viro Nic. Borbonio, Bar-
albulano,
cujus tunc temporis auditor eram in Schola regia. Pag. 27. ubi de puella
Aurelianensi : scias velim totum istud negotium fuisse merum figmentum et stratagema
politicum, à quibusdam Aulicis excogitatum, ut rex adhuc junior Carolus 7. à libidi-
nosis amorib. cujusdam amasiæ revocaretur, et validiùs insurgeret adversus Anglos
Galliam deprædantes : ideóq. fictum fuit miraculum de visione B. Mariæ, quia
nomine religionis statim et facilè populos commovetur : ideóq. rectè sensuerunt de illa
re Dion. Lambinus, Steph. Pascasius, Lipsius, Bernardus du Haillan, et alij viri erudi[ti,]
nullatenus superstitiosi : et utinam possem videre, vel ad exiguum tempus, istam
inauguralem Disputationem inauguralem Basileæ propugnatam pro gradu Doctorali à Cl. viro G. Richtero.

Epistolarum, pag. 624. lin. 3. lege Renato Moreau Idem. et pag. seq. quæ
est 625.
ante finem lege Renatus Moreau eidem : et illa, paginæ 625.
debebat præcedere eam quæ est in pag. 624. De obitu D. Nicolai, qui
de Hoplocrissmate disputavit, seriò doleo : utinam vir bonus quiescat in sinu
Abrahæ : utinam citò, tutò et ac jucundè Tibi reddatur iste liber multarum
effigierum, quem misi ad Sponium nostrum. Rex noster heri reversus est
ex Lotharingia. Papa nondum in gratiam nobiscum reversus est : nec puto ad
eum unquam reversurum Comitatum Avenionensem. A Turcarum Tyranno nihil
hoc anno esse metuendum vestræ Germaniæ multi existimant : quod est valde
probabilis. De pace cum eo componenda inter Venetos multi bene sperant : quod
utinam contingat. Vale, Vir Cl. et me ama. Parisijs, die 6. Sept. 1663.

Tuus ex animo, Guido Patin.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Georg Volckamer, le 6 septembre 1663

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(Consulté le 25/04/2024)

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