L. latine 300.  >
À Christiaen Utenbogard,
le 12 juin 1664

[Ms BIU Santé no 2007, fo 171 ro | LAT | IMG]

Au très distingué M. Christiaen Utenbogard, à Utrecht.

Très distingué Monsieur, [a][1]

Je voudrais vous donner avis que M. Cavelier m’a enfin remis les livres que vous m’avez achetés et que je vous en remercie de toutes mes forces ; il ne vous reste qu’à m’en indiquer le prix, que je prendrai soin de vous faire rembourser.

Le 8e de juin. Notre ami Alexandre More a enfin surmonté tous ses adversaires : [2] les juges l’ont eux-mêmes absous de tout soupçon de crime ; notre roi s’est aussi prononcé en sa faveur, comme j’ai appris et dont je me réjouis, quand il a dit en plaisantant que l’accusation contre More peut être facilement démontée car on pardonne aisément à quantité d’autres, même moines et prêtres, dont un si grand nombre commettent très souvent la même faute. [1][3][4] Mais dites-moi, je vous prie, qui est ce Bernhardus à Doma, qui a récemment écrit contre le savant Anton Deusing : [5][6] qu’a-t-il écrit et pourquoi ? où donc ce nouvel opuscule a-t-il été publié et comment pourrai-je me le procurer ? ne connaissez-vous pas ce Deusing et n’êtes-vous pas son ami, ainsi que de cet autre, Bernhardus à Doma ? Je n’ai encore jamais rien entendu dire de lui, en quel pays vit-il ? [2][7][8]

[Ms BIU Santé no 2007, fo 171 vo | LAT | IMG] M. le duc de Guise, âgé de 50 ans, est ici mort depuis peu[3][9] d’une suppression d’urine, [10] avec de très intenses douleurs de vessie (il avait jadis subi une cystotomie pour en extraire un calcul qui s’y était tapi). [11] Pour les adoucir et apaiser, les médicastres auliques [12] lui ont fait prendre trois fois du poison énétique, que les chimistes appellent vinum emeticum, en français du vin énétique ; [13] il a expédié cet excellent prince au pays des morts, in quam tam multi abierunt, et unde negant redire quemquam[4][14][15] Ce vin est une invention d’hommes agités, chimistes et pharmaciens, [16][17] préoccupés à gagner de l’argent plus qu’il n’est raisonnable. Depuis quelques années, il a pourtant tué en France bien des milliers d’hommes. La multiplicité, la nouveauté et la diversité des remèdes trompent facilement les malades, dit Guénault, [18] ce prince des charlatans ; et en vérité, il en trompe un grand nombre, mais peu importe, dit-il, pourvu qu’on en tire de l’argent : il n’y a rien de bon chez les malades que leur argent ; ce vaurien cacochymique ne s’exprime pas autrement pour la gloire de notre métier, qui est le plus innocent de tous ; mais lui, intoxiqué qu’il est par sa honteuse philargyrie, le rend chaque jour plus moucheur d’argent et plus mendiant. Le prince de Conti, frère du prince de Condé, est ici fort malade d’une fluxion sur la poitrine ; [19][20] il a aussi quelque chose dans la vessie, qui pourrait bien être une pierre. Que Dieu vous conserve, excellent Monsieur. Vale et aimez-moi.

De Paris, ce jeudi 12e de juin 1664.

Vôtre de tout cœur, Guy Patin.

Je voudrais aussi demander que, dès que possible, vous m’achetiez ces quatre articles que je n’ai pas encore pu me procurer : Calendarium Romanum, in‑fo ;[21] le portrait de Henricus Regius et son Explicatio mentis humanæ, sive Animæ rationalis, a notos Cartesii vindicata ; [22][23] Medicina Salernitana, in folio regali ; [24] l’Oratio in obitum Schotani de Voetius. [5][25][26] J’espère qu’à tout cela pourront être ajoutés : la 3e édition de la Dissertatio de Ovo et pullo de notre ami Marten Schoock, [27], son traité de Inundationibus, le Clapmarius complet, [28] l’Oratio funebris pro Io. Borgesio [29] de Schoock, l’Anatomia parvorum naturalium, et toutes les Orationes du même auteur ; Ant. Thysij Tractatus posthumus de usura et fœnore [30] et Bern. à Doma adversus Deus<ingius>. [6]


a.

Brouillon autographe d’une lettre que Guy Patin a écrite à Christiaen Utenbogard, ms BIU Santé no 2007, fo 171 ro et vo.

1.

Guy Patin revenait sur la réhabilitation d’Alexandre More pour dire à Christiaen Utenbogard que Louis xiv y avait personnellement contribué avec un bon mot sur la débauche des religieux.

Depuis des années, synode après synode, les ministres calvinistes français avaient convié More (Morus) à justifier sa conduite jugée libertine et débauchée (v. note [7], lettre 783). Sans doute y avait-il du vrai dans leurs griefs, mais le principal moteur de leur acharnement contre More était l’envie qu’inspiraient ses immenses succès de prédicateur (La France protestante…, volume 7, pages 545‑547) :

« Ce qui charmait son auditoire, c’était la grâce, la chaleur de son débit, et surtout les allusions piquantes, les traits satiriques, les bons mots, dont il semait ses discours. Comme à Genève, ses étonnants succès excitèrent la jalousie, {a} et son orgueil, son humeur caustique froissèrent les susceptibilités de plusieurs membres du consistoire. Il se forma contre lui une cabale […]. On chercha d’abord à l’éloigner sans bruit et on lui conseilla, sous main, de faire un voyage en Angleterre. Ses partisans prétendent que ses adversaires voulaient se donner le temps de dresser leurs batteries, et que Morus tombât dans le piège. Ce qui est certain, c’est que le consistoire lui accorda avec une grande facilité un congé et que, pendant son absence, de sourdes rumeurs se répandirent sur son compte. À son retour, craignant apparemment de voir se renouveler ce qui s’était passé en Hollande, il voulut donner sa démission ; mais un grand nombre de chefs de famille l’ayant supplié de rester, il céda à leurs instances. Déçue dans son espoir, la cabale changea de tactique. Massanes et Le Coq {b} ne rougirent pas de descendre au vil rôle d’espions. Ils s’attachèrent aux pas de Morus, afin de surveiller ses démarches, et il faut avouer que la conduite du pasteur ne prêta que trop aux plus fâcheuses interprétations. Peu habitué à un travail suivi et à une vie sédentaire, il avait pris l’habitude de courir les rues, accompagné de Chapuzeau, {c} qui, sans être “ un homme infâme, un insigne scélérat ”, comme le prétendirent plus tard les défenseurs de Morus, était au moins une espèce d’aventurier d’une moralité fort suspecte. Dans ces courses journalières, il se plaisait à mugueter les jolies femmes qu’il rencontrait. Il leur donnait des rendez-vous, il les suivait même jusque dans des lieux où la présence d’un homme de sa profession ne pouvait être qu’un scandale. Telles sont au moins les accusations formulées contre lui par Chapuzeau, qui, probablement gagné à prix d’argent, finit, au bout de quelques mois, par le trahir. […] Le consistoire […] suspendit le ministre le lundi 10 juillet 1661. {d} […] Le dimanche suivant, 16 juillet, l’église de Charenton fut envahie de bonne heure par quelques mousquetaires de la Religion et une foule de peuple. Daillé fils, {e} qui devait prêcher, fut repoussé avec violence, et Morus porté comme en triomphe dans la chaire. Ce scandale inouï cessa sur les représentations de personnages influents ; mais la cour en prit prétexte pour exclure tous les mousquetaires protestants de ce corps d’élite. »


  1. En France.

  2. Théodore Le Coq, sieur de Saint-Léger, et Antoine de Massanes furent deux des 24 membres du consistoire au moment de la révocation de l’édit de Nantes (1685).

  3. Samuel Chapuzeau, v. note [15], lettre 442.

  4. Dans le calendrier grégorien, le 10 juillet 1661 était un dimanche (remarque de Marie-France Claerebout, relectrice de notre édition) ; ou un mercredi dans le calendrier julien (20 juillet grégorien), mais les calvinistes français ne poussaient pas le zèle antipapiste jusqu’à s’y référer.

  5. Hadrien Daillé, fils de Jean (v. notule {b}, note [7], lettre 783).

Élie Benoist a relaté la suite dans son Histoire de l’édit de Nantes… (tome troisième, première partie, Delft, Adrien Beman, 1695, in‑4o, année 1662, pages 455‑457) :

« Mais quelques-uns des plus déterminés partisans de Morus, voyant que la violence ne leur avait pas réussi ; qu’au contraire elle avait empiré l’affaire de leur ami, qu’on rendait responsable de ce scandale et qu’on soupçonnait d’avoir eu quelque intelligence avec les auteurs, ils crurent le mettre à couvert en s’adressant à la justice, et présentèrent requête à la Chambre de l’Édit, où se faisant forts de cinq cent personnes qui les autorisaient, ils demandaient la cassation des procédures du consistoire et le rétablissement de Morus. Leurs moyens étaient que le consistoire n’avait pas observé les formalités et qu’il avait excédé son pouvoir en prononçant une suspension du ministère. Talon, avocat général, {a} après le plaidoyer des avocats des parties, fit un long discours sur l’affaire. Il récita en abrégé l’histoire de ce procès ; après quoi, il soutint que les consistoires n’étaient point assujettis dans leurs procédures aux formalités de la justice ordinaire ; qu’ils n’étaient point tenus d’en garder d’autres que celles de leur discipline ; qu’ils étaient des compagnies légitimement appelées, pour avoir l’œil sur les scandales qui pouvaient arriver entre les personnes de leur religion ; que les ministres qui les composent, avec les personnes qui les assistent dans les fonctions ecclésiastiques, étaient comme des pères dans leur famille, qui pouvaient aviser ce qu’ils avaient à faire sur la conduite de leurs enfants, qu’ils avaient le droit de suspension et de privation des sacrements sur les particuliers, et par conséquent aussi sur ceux de leurs confrères qui tombaient en faute ; d’autant plus qu’ils étaient plus étroitement obligés à mener une vie exemplaire que les autres ; que quand ils renonçaient à cette obligation, ils étaient bien plutôt sous la correction de la discipline que les particuliers ; qu’il fallait distinguer une suspension définitive et une suspension provisionnelle, qui n’était qu’une espèce d’exhortation et d’avertissement d’éviter la confusion et le scandale ; ce qu’il compara aux ajournements personnels décernés contre quelque officier de justice, qui emportaient interdiction de l’exercice de sa charge jusqu’à ce qu’il eût comparu ; que la suspension de Morus était en ce cas ; qu’il aurait été de sa pudeur et de sa prudence d’y déférer ; qu’il était à présumer que le consistoire ne se serait pas porté à cette extrémité sans de grandes considérations ; que quand le consistoire aurait failli, Morus ne devait pas laisser d’obéir, parce qu’on pouvait tenir un colloque pour revoir le jugement du consistoire ; qu’encore que les synodes ne se tinssent que de deux ans en deux ans, il y avait moins d’inconvénient à tenir un homme suspect éloigné des fonctions du ministère pendant ce temps-là qu’à le rétablir avant qu’il eût détruit les soupçons qu’on avait de sa conduite. Il appela les ministres dans ce discours Ministres de la parole de Dieu, et dit qu’ils étaient constitués dans une fonction pure et sainte. Ses conclusions furent qu’il y avait lieu de mettre, sur la requête, les parties hors de Cour et de procès. Il y eut arrêt en conséquence qui renvoyait l’affaire à un colloque, qu’on assemblerait dans trois semaines et où il assisterait {b} un ministre et un ancien du consistoire de Charenton, non suspects. Et le discours de l’avocat général, et l’arrêt de la Cour étaient également équitables ; et si on avait fait la même justice aux réformés en toute autre chose, leurs églises auraient joui en France d’une longue tranquillité. Mais c’est une chose digne de remarque qu’on a gardé à la Cour, jusqu’à la fin, les mêmes sentiments sur l’observation de la discipline ; et que deux ans avant la révocation de l’édit, des brouillons {c} ayant voulu porter aux parlements ou au Conseil des plaintes contre les censures des consistoires ou des synodes, on ne voulut pas les écouter. Ce qu’il y a de plus admirable est que les mêmes juges qui refusaient de prendre connaissance de ces plaintes, ne laissaient pas de dire que les consistoires et les synodes n’avaient pas le droit de flétrir par leurs censures les sujets du roi ; mais le motif secret de cette conduite n’était pas tant de maintenir la discipline des réformés que d’aigrir les particuliers contre les censures, et de leur faire voir qu’ils obtiendraient en se faisant catholiques la décharge de cette peine qu’ils ne pouvaient éviter en demeurant dans la Religion réformée.

Au reste, puisque j’ai été obligé de parler de cette affaire de Morus, j’ajouterai, pour instruire le lecteur de la manière dont elle fut terminée, que le roi permit de tenir un colloque, où néanmoins elle ne finit pas ; qu’elle fut portée au synode suivant, où Morus succomba ; {d} qu’ayant eu le choix de se pourvoir provisionnellement au synode de Normandie ou à celui de Berri, il choisit celui-ci ; que les commissaires de ce synode le réconcilièrent avec le consistoire de Charenton, où il a depuis exercé paisiblement son ministère jusqu’à sa mort. » {e}


  1. Denis Talon, v. note [10], lettre 358.

  2. Et où assisteraient.

  3. Personne remuante qui tâche de brouiller les affaires.

  4. Cessa de résister.

  5. V. note [5], lettre latine 257, pour le rétablissement de More à Charenton en août 1663.

2.

Anton Deusing venait d’intervenir vivement dans la querelle sur la grossesse extra-utérine (à propos du fœtus pétrifié de Pont-à-Mousson, v. note [9], lettre 662) avec ses :

Antoni Deusingii… Vindiciæ fœtus extra uterum geniti (Contra Tenebrionem, Bernardhum a Doma, sub Blottesandæi Personati Vexillo Larvato Gregarium Stratioten) ; nec non quorundam ipsius scriptorum, fasciculo dissertationum selectarum comprehensorum, de Unicornu, Lapide bezaar, Manna, Saccharo, Agno vegetabili, Anseribus Scoticis, Pelicano, Phœnice (contra ejusdem Bernhardi à Doma furiosos insultus) : ut et aliquarum elegantiarum philologicarum examen (seu Calonum Caterva disjecta : cujus Antesignanus Antonius Rosinus personatus) Index generalis Præfationo subjectus est.

[Revendications par Anton Deusing… du fœtus engendré hors de l’utérus (contre un ami des ténèbres, Bernhardus a Doma, simple fantassin placé sous l’étendard délirant de Blottesand {a} masqué) ; {b} ainsi que de certains de ses écrits réunis en un cahier de dissertations choisies, sur la Licorne, la Pierre de bézoard, {c} la Manne, le Sucre, l’Agneau tartare, {d} les Oies d’Écosse, le Pélican, le Phœnix (contre les furieuses insultes du même Bernhardus à Doma) ; {b} avec l’examen de quelques élégances philologiques (ou la destruction de la bande des palefreniers, dont le chef Antonius Rosinus {a} est vilipendé). {b} Un index général est annexé à la préface]. {e}


  1. Auteur non identifié.

  2. Pour essayer de mieux comprendre le titre du livre, j’ai emprunté les compléments (entre parenthèses) à ceux de ses chapitres.

  3. Plante légendaire censée engendrer des agneaux.

  4. Plante légendaire censée engendrer des agneaux.

  5. Groningue, Johann Collen, 1664, in‑12, préface date du 12 février 1664, jour de la Saint-Julien.

Le contenu du livre et mes recherches bibliographiques ne m’ont pas permis d’identifier, plus sûrement que Guy Patin, l’écrit de ce Bernhardus à Doma qui avait engendré la controverse : Deusing, à la page 3 de son brûlot (et ailleurs), a interprété a Doma comme étant l’acronyme de A Diabolo Os Maledicum Aperitur [bouche médisante que le démon ouvre] ; il pouvait s’agir de son collègue Frans Sylvius de Le Boë, contre qui il avait alors engagé une très vive querelle académique, et qui publia une furieuse Epistola [Épître] à son intention, datée du 6 mai 1664 (v. note [13], lettre 759), mais je n’ai pas trouvé de concordances convaincantes entre elle et les Vindiciæ.

3.

Dans le manuscrit, les passages français en italique sont en cette langue (que Christiaen Utenbogard maîtrisait parfaitement).

V. note [2], lettre 784, pour la mort de Henri ii de Lorraine, duc de Guise, le 2 juin 1664.

4.

« où tant de gens s’en sont allés, mais d’où, dit-on, nul ne revient » (imitation de Catulle, v. note [11], lettre 237).

5.

Les quatre ouvrages cités étaient :

6.

Guy Patin concluait sur sept requêtes supplémentaires.

  1. La « Dissertation sur l’œuf et la poule » {a} et le « Traité des inondations » {b} de Marten Schoock.

  2. Arn. Clapmarii de Arcanis rerum publicarum libri sex iteratò illustrati a Joan. Arn. Corvino JC. Accessit V. Cl. Chr. Besoldi de eadem materia discursus, nec non Arnoldi Clapmarii et aliorum conclusiones de iure publico. Editio nova priore multis locis correctior [Six livres d’Arnoldus Clapmarius {c} sur les Arcanes des affaires publiques, éclairés une seconde fois par Johannes Arnoldus Corvinus, jurisconsulte. Avec le discours du très distingué Christoph Besold {d} sur le même sujet, ainsi que les conclusions d’Arnoldus Clapmarius et d’autres sur le droit public. Nouvelle édition plus correcte que la première en de nombreux endroits]. {e}

  3. Martini Schoockii… Oratio funebris in præmaturum excessum clarissimi et experientissimi viri Dn. Joannis Borgesii, dum viveret, med. Doct. ac mathesios professoris ordinarii, longeque dignissimi, in Acad. illustrium Groningæ et Omlandiæ ordinum : habita in choro templi academici die xxvii. Novembr. anno m. dc. lii [Oraison funèbre de Marten Schoock… pour la mort prématurée du très distingué et très habile M. Johannes Borgesius (1618-1652), de son vivant docteur et professeur ordinaire de médecine et d’astronomie, et de loin le plus digne, en l’Université des illustres Ordres de Groningue et Ommelanden ; prononcée dans le chœur du temple de l’Université le 27 novembre 1652]. {f}

  4. Antonii Deusingii Anatome parvorum naturalium : s. Exercitationes anatomicæ ac physiologicæ, de partibus humani corporis conservationi specierum inservientibus [Anatomie des petites parties naturelles, ou Essais anatomiques et physiologiques d’Anton Deusing sur les parties du corps humain qui assurent la conservation de l’espèce]. {g}

  5. Avant 1664, Deusing avait publié un nombre impressionnant de livres dont quatre portaient le titre d’Oratio [Discours] : de recta Philosophiæ naturalis conquirendæ methodo [sur la bonne méthode pour explorer la philosophie naturelle] (Hardewijk, 1640), qua Medicinæ dignitates perstringuntur [sur ce qui restreint les mérites de la médecine] (ibid. 1642), qua idea Medici adumbratur, seu quod optimus Medicus sit idem Philosophus [sur la manière dont on dépeint l’idée du médecin, ou pourquoi il est mieux qu’un médecin soit aussi philosophe] (Groningue, 1647), de boni Medici officio [sur l’office du bon médecin] (ibid. 1648) ; sans parler de ses autres dissertations ou disputations.

  6. Antonii Thysii… De Usura et Fœnore, ex Antiquitate et Conciliis et Patribus, nec non Reformatæ Religionis publicis privatisque scriptis tractatus posthumus. Accesserunt consentientia aliorum ejusdem Academiæ Theologorum, tum trium Collegarum, tum Prædecessorum et successorum D. Thysii Testimonia, ad consensum Antiquitatis et non solum Ecclesiarum sed etiam Academiarum Belgicarum in controversia de Fœnore Trapezirico ostendendum. Edita per Theologos Academiae Ultrajectinæ [Traité posthume d’Anton Thys {h}… sur l’Usure et l’Intérêt, tiré de l’Antiquité, des conciles et des Pères, ainsi que des écrits publics et privés de la Religion réformée. Avec les témoignages convergents des autres théologiens de la même Université, tant des trois collègues que des prédécesseurs et successeurs de M. Thys, et non seulement des églises mais aussi des universités flamandes pour s’accorder dans la controverse sur l’Intérêt bancaire. Publié par les théologiens de l’Université d’Utrecht]. {i}

  7. « Bernhardus à Doma contre Deusing ». {j}

    1. Utrecht, 1643, pour la seconde édition (v. note [5], lettre latine 179), sans en avoir trouvé de troisième.

    2. Groningue, 1652, v. note [4], lettre latine 215.

    3. Arnoldus Clapmarius (Arnold Klapmeir, 1574-1634), professeur d’histoire et de politique à Altdorf.

    4. V. note [16], lettre latine 35.

    5. Amsterdam, Iacobus Marcus, 1644, in‑16.

    6. Groningue, Edzardus Agricola, 1653, in‑4o.

    7. Groningue, Sas, 1651, in‑4o.

    8. V. note [8], lettre 443.

    9. Utrecht, Gisbert van Zijll et Theodor van Ackersdijk, 1658, in‑4o.

    10. V. supra note [2].

s.

Ms BIU Santé no 2007, fo 171 ro.

Cl. viro Christiano Utenbogardo, Ultrajectum.

Scias velim, Vir Cl. libros à Te mihi emptos, tandem à D. Cavelier mihi
redditos fuisse, pro quib. gratias ago Tibi quam-possum maximas : unum superest,
ut indices eorum pretium, quod Tibi reddi curabo. 8. Iunij. Tandem amicus noster Alex.
Morus
omnes adversarios suos superavit, et ab omni suspicione criminis, à proprijs
Iudicibus fuit absolutus, in quo etiam Regem nostrum, ut audio et gaudeo,
habuit favetem, dum jocosè dixit ejusmodi crimen objectum Moro facilè dilui
posse, quod tot alijs tam facilè condonatur, etiam Monachis et Sacerdotibus, ex quib.
quam-multi sæpissimè delinquunt. Sed dic rogo, quis ille Bernardus à Doma,
qui nuper scripsit adversus Ant. Deusingium, virum eruditum ? quare scripsit
et quid ? ubinam fuit editum novum istud Opusculum ? quomodo poterit haberi ?
Habésne Tibi notum et amicum illum Deusingium ? imò et illum alium, Bern.
à Doma,
de quo numquam adhuc quidquam audivi : Ubinam gentium vivit ?

t.

Ms BIU Santé no 2007, fo 171 vo.

Monsieur le Duc de Guise âgé de 50. ans, est ici mort depuis peu, ex urinæ
suppressione, cum gravissimis doloribus vesicæ : (olim passus erat illius vesicæ
sectionem ad extractionem latentis calculi in ejus fundo :) ad quos leniendos
et mitigandos exhibitum fuit illi venenum eneticum, vulgò vocatur à
Chymistis, emeticum vinum, du vin enetique, quod à medicastris alucis ter
propinatum, demisit optimum Principem in regionem multorum, in quam
tam multi abierunt, et unde negant redire quemquam.
Ejusmodi vinum
est inventum male feriatorum hominum, Chymistarum, et pharmacopœorum
rebus suis plus æquo studentium : quod tamen multa hominum millia jugulavit ab
aliquot annis in Gallia : Multiplicitate, novitate et varietate remedio-
rum ægri facilè decipiuntur
, inquit ille agyrtarum princeps Guenaut :
et ille revera multos decepit, sed nihil refert, inquit, modò inde nummi
proveniant
 : il n’y a rien de bon chez les malades que leur argent : non aliter
loquitur caco-Chymicus iste nebulo, in gloriam Artis nostræ innocentissimæ,
quam ille, turpi sua φιλαργυρια intoxicatus, quotidie facit emunctiorem
et æruscatiorem. Le Prince de Conti, frere du Prince de Condé, est ici fort
malade d’une fluxion sur la poitrine :
habet etiam aliquid in vesica, et
forsan calculum. Deus Te servet vir optime : vale, et me ama. Parisijs,
die Iovis, 12. Iunij, 1664.

Tuus ex animo, Guido Patin.

Te quoque rogatum velim, ut quum fieri poterit, emas mihi 4. illos sequen-
tes quos antehac habere non potuisti, nempe Calendarium Romanum, in fol.
patenti : Effigies Henr. Regij. Ejusd. Explicatio mentis humanæ, sive Animæ
rationalis, à notos Cartesij vindicata. Medicina Salernitana fol. regali pat.
Voetij Oratio in obitum Schotani.
Quibus singulis utinam possisnt addire amici
nostri Mart. Schoockij Dissertatio de Ovo et pullo, tertiæ editionis : Tract.
de Inundationibus : Clapmarius absolutus : Schoockij Oratio funebris
pro Io. Borgesio.
Anatomia parvorum naturalium. Ejusd. omnes Orationes.
Ant. Thysij Tract. posthumus de usura et fœnore. Bern. à Doma adversus Deus.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Christiaen Utenbogard, le 12 juin 1664

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1333

(Consulté le 25/04/2024)

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