L. latine 368.  >
À Sebastian Scheffer,
le 29 août 1665

[Ms BIU Santé no 2007, fo 195 ro | LAT | IMG]

Au très distingué M. Sebastian Scheffer, à Francfort.

Très distingué Monsieur, [a][1]

Tandis que j’attendais que vos marchands, M. Öchs [2] ou Sebastian Switzer, [3] m’apportent une lettre de vous (mais ni l’un ni l’autre n’en ont eu une à me remettre), voici que, hors de toute espérance, il m’arrive quelque chose de tout nouveau et d’inattendu : on me rapporte celle que je vous avais envoyée il y a trois mois ; [1] je l’avais personnellement confiée au jeune Horst [4] pour qu’il la fît parvenir à son père, [5] lequel vous l’eût remise de ma part. Je ne sais absolument pas où elle a pu être arrêtée pendant tout ce temps, mais qu’importe ! [2][6] Ce jeune Horst m’a dit adieu il y a trois jours, s’en allant [Ms BIU Santé no 2007, fo 195 vo | LAT | IMG] à Bâle. Celui qui m’a rendu ma lettre est un jeune homme allemand, intelligent et de bonnes mœurs, qui est l’un de mes auditeurs ; [7] mais puisque vous ne l’avez pas reçue pendant tout ce temps, ayez-la maintenant enfin, et usez-en ou même abusez-en. Je vous demande aussi de m’indiquer ce que vous avez fait des manuscrits d’Hofmann, [8] de Humoribus, de Partibus, etc. que je vous ai naguère envoyés. [3] Vale, très distingué Monsieur, et ne cessez pas de m’aimer.

De Paris, le 29e d’août 1665.

Vôtre de tout cœur, G.P.


a.

Brouillon autographe d’une lettre que Guy Patin a écrite à Sebastian Scheffer, ms BIU Santé no 2007, fo 195 ro et vo.

1.

Par respect du contexte, j’ai traduit le temps présent du manuscrit, quam ad te mitto [que je vous envoie], par un plus-que-parfait, quam ad te miseram [que je vous avais envoyée].

2.

Cette lettre égarée qui revenait à son expéditeur était :

Malgré tout, la lettre ne fut pas perdue : Sebastian Scheffer finit bien par recevoir la liste de Patin, puisqu’il a pris en compte presque toutes les corrections qu’elle contenait dans la réédition du livre d’Hofmann qu’il a fait paraître en 1667 à Francfort (v. note [14], lettre 150).

3.

V. note [1], lettre latine 344, pour l’expédition à Francfort, en mars 1655, des trois précieux traités manuscrits de Caspar Hofmann que possédait Guy Patin, mais dont il n’était pas parvenu à obtenir l’impression en France : « des Humeurs », « des Parties » (semblables du corps humain) et de Calido innato [de la Chaleur innée].

s.

Ms BIU Santé no 2007, fo 195 ro.

Cl. viro D. Seb. Scheffero, Francofurtum.

Dum literas à Te expectarem, Vir Cl. per vestros Mercatores, Dominum
Ochs, vel Seb. Switzerum,
(neuter a. habuit mihi reddendas) ecce quid
mihi contigit præter spem meam et valdè novum, aut insperexpectatum. Ecce enim
mihi redditur Epistola mea quam ad Te mitto, ante tres menses à me ipso
tradita junioro Horstio, quam mitteret ad Parentem, qui eam meo nomine Tibi
redderet. Ubinam hæserit per totum illud spatium, certè nescio : nec
admodum curo : junior ille Horstius à triduo mihi valedixit, Basileam

t.

Ms BIU Santé no 2007, fo 195 vo.

abiturus. Ipsam mihi reddidit quidam juvenis Germanus, ingenuus quidem
et bene moratus, auditor meus : sed quoniam tunc temporis eam non accepisti,
nunc tandem habeas illam, eáq. vel utere, vel abutere. Te quoque
rogo, ut indices mihi quid facies de MS. Hofmanni, de humoribus, de
partib. etc.
quæ antehac ad Te misis. Bene vale, Vir Cl. et me
amare ne desine. Parisijs, 29. Aug. 1665.
Tuus ex animo, G.P.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Sebastian Scheffer, le 29 août 1665

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(Consulté le 25/04/2024)

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