L. latine 414.  >
À Sebastian Scheffer,
le 10 novembre 1666

[Ms BIU Santé no 2007, fo 212 ro | LAT | IMG]

Au très distingué M. Sebastian Scheffer, docteur en médecine à Francfort.

Très distingué Monsieur, [a][1]

Je vis dans l’extrême inquiétude de savoir si vous êtes en vie et vous portez bien, car voilà un an que je n’ai reçu ni lettre ni nouvelles de vous, bien que je vous aie fort souvent écrit. Je ne comprends pas la raison de votre si persistant et durable silence. Faites donc en sorte de m’aviser de vos affaires et écrivez-moi ce qu’il est advenu des livres de feu notre ami Caspar Hofmann, tant de Medicamentis officinalibus, que de ses traités de Humoribus, de Calido innato, etc. [1][2][3] Je suis aussi inquiet de ce que m’a écrit M. Johann Theodor Schenck, [4] à savoir qu’il vous a envoyé il y a plusieurs mois un paquet qui m’était destiné ; mais aussi de ce que fait votre graveur et s’il persiste dans son dessein. Tout ce que vous voudrez m’écrire ou m’envoyer, vous le pourrez en toute sûreté par l’intermédiaire de M. Du Clos, médecin de Metz. [2][5] J’insiste vivement pour que vous me mandiez ce que vous faites, ce qui sera pour moi la plus agréable des nouvelles. Dans cette attente, très distingué Monsieur, je vous adresse mes salutations, comme je fais à l’intention de votre très tendre épouse et de votre petit garçon. [6] Vale et aimez-moi.

De Paris, le 10e de novembre 1666.

Vôtre de tout cœur, Guy Patin.


a.

Brouillon autographe d’une lettre que Guy Patin a écrite à Sebastian Scheffer, ms BIU Santé no 2007, fo 212 ro.

1.

Guy Patin avait pour la dernière fois accusé réception d’une lettre de Sebastian Scheffer le 4 décembre 1665. Il lui avait depuis écrit le 17 décembre 1665, puis les 9 avril et 9 mai 1666.

Scheffer tardait à faire paraître les Opuscula medica [Opuscules médicaux] de Caspar Hofmann (Francfort, 1667, v. note [14], lettre 150), ce qui plongeait Patin dans une profonde inquiétude. Ils allaient contenir la réédition des deux livres « des Médicaments officinaux », et deux traités inédits, « sur la Chaleur innée » et de Partibus similaribus [des Parties similaires (du corps humain, v. note [7], lettre 270)]. Le troisième, « des Humeurs », n’a jamais été imprimé.

2.

V. notes :

s.

Ms BIU Santé no 2007, fo 212 ro.

Cl. Viro, D.D. Sebast. Scheffero, Med. Doct. Francof.

An vivas et valeas, Vir Cl. supra modum anxius vivo, quum
ab anno nullas à Te acceperim literas, nec de Te quidquam audiverim,
licet et sæpius ad Te scripserim : tam contumacis et diuturni silentij
tui causam non intelligo : fac igitur ut sciam de Te rebúsq. tuis,
et scribe quid factum sit libris Amici olim nostri, Casp. Hofmanni, tum
de Medicamentis officinalibus, tum de Humoribus, de calido innato, etc.
Anxius quoque sum de ijs quæ ad me scripsit D. Io. Theod. Schenkius,
se nempe ad Te misisse aliquid mihi destinatum, ante multos
menses : ut et quid agat vester Chalcographus, et an perseveret
in proposito. Quidquid volueris scibere vel mittere, tutò poteris
per D. du Clos, Med. Metensem : sed rogo Te atque iterum rogo,
ut scribas, et sciam quid agas dulcissime rerum. Interea, Vir Cl.
Te saluto, cum carissima uxore tuóq. Filiolo. Vale, et me ama.
Parisijs, x. Nov. 1666. Tuus ex animo, Guido Patin.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Sebastian Scheffer, le 10 novembre 1666

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(Consulté le 19/04/2024)

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