Thura, piper, vestes, argentum, pallia, gemmas,
Vendere Milo soles, cum quibus emtor abit :
Conjugis utilior merx est, quæ, vendita sæpe,
Vendentem nunquam deserit aut minuit. [7]
Urbs felix, si vel dominis urbs illa careret,
Vel dominis esset turpe carere fide. [9] [page 3]
Un dévolutaire priait un conseiller de le favoriser en sa cause et alléguait pour son droit que sa partie avait acheté ce bénéfice : le conseiller lui dit qu’il avait tort car, dit-il, puisqu’il l’a acheté, c’est à lui ; et vous, vous le voulez avoir pour rien. [26]
1. |
V. notes :
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2. |
V. note [8], lettre 584, pour le Dialogus Ciceronianus [Dialogue cicéronien] (Paris, 1528, plusieurs fois réédité depuis), où Érasme s’attaquait notamment au style latin de Christophe de Longueil (Christophorus Longolius, v. note [53] du Naudæana 2), comme le montre l’extrait transcrit dans la note [3] de la lettre latine 331. En écrivant ad Tulliane convitiandum [pour injurier dans le style de Tullius] (c’est-à-dire de Cicéron, Marcus Tullius Cicero), le Borboniana manuscrit renvoie à un autre passage du Dialogus où Bulephorus répond à Nosoponus qui lui vante les ouvrages de Longueil (Leyde, 1643, page 199) : Adversus Martinum Lutherum rem agit et seriam et gravem. Ubi qui potuit esse Tullianus, de rebus disserens, quas M. Tullius prorsus ignoravit ? At oratio non potest esse Tulliana, id est, optima, quæ nec tempori, nec personis, nec rebus congruit. Satis quidem Tulliane conviciatur. Ubi tandem ventum ad errorum capita recensenda, subobscurus est, et vix ab illis intelligitur, qui Lutheri dogmata tenent. Les Philippiques (contre Marc-Antoine, v. note [8], lettre 655) et les Verrines (contre Verres, v. note [17] du Borboniana 8 manuscrit) sont deux recueils des discours politiques les plus virulents de Cicéron. |
3. |
« la Bibliothèque des pauvres ». Guy Patin a utilisé cette expression (en français) dans sa lettre à Charles Spon datée du 12 septembre 1645 (v. sa note [6]), où il a repris plusieurs autres éléments de cet article du Borboniana manuscrit. |
4. |
« Le livre de Pline est un trésor, aucun n’est plus digne d’être usé par les mains des rois, car la connaissance de toutes choses ne se peut puiser plus vite d’un autre, etc. Pline enseigne le monde, mais qu’y a-t-il donc de plus absurde que de régner sur le monde sans savoir ce qu’est le monde ? » Ces deux phrases sont extraites de la deuxième page de l’épître dédicatoire {a} qu’Érasme a adressée à Stanislaus Thurzo. {b} Datée de Bâle le 8 février 1525, Johann Froben {c} a mise en tête de son édition de Pline l’Ancien, {d} dont le frontispice décrit ainsi le contenu : Ioannes Frobenius lectori S.D. Guy Patin a cité ce texte d’Érasme dans sa lettre latine du 27 juillet 1656 à Vopiscus Fortunatus Plempius (v. sa note [6]). En voici la partie que le « etc. » du Borboniana a éludée (15‑23es lignes) : Quid autem magis decet orbis monarchas, quam cæteris antecellere prudentia ? Prudentia vero quæ rebus periclitandis colligitur non solum misera est, quemadmodum vere scripsit ille, propterea quod magno multorum malo paratur, verum etiam dispendiosa, ut plerunque sero contingat. At istas moras, nihilo magis fert Republica, quam navis in mari prericlitans nauclerum imperitum donec proficiat. Præsens enim periculum artificem iam promptum requirit. Itaque Monarchas non vacat ullam vitæ portionem amittere, nec pueros esse licet, etiam si sint imberbes, animi canicies adsit oportet : ea non aliunde rectius colligitur, quam ex hoc opere, quod tanto compendio rerum docet universitatem. |
5. |
« qu’il faut préférer à tout autre ». V. note [2], lettre 75, pour l’Histoire naturelle de Pline éditée par Jacques Daléchamps (Lyon, 1587). Claude i Saumaise était un fin connaisseur de Pline l’Ancien, mais n’a publié, de son vivant, que les Plinianæ exercitatones [Essais pliniens] (Paris, 1629, v. note [6], lettre 52) sur le Polyhistor de Solin (qui est essentiellement un commentaire de Pline). Pour ce qui a paru après sa mort, v. notes :
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6. |
« il occupe la chaire de Scaliger » Juste Lipse (de 1579 à 1590), Joseph-Juste Scaliger (1593-1609) et Claude i Saumaise (1631-1650) ont successivement fait briller l’érudition et les belles-lettres à l’Université de Leyde, où leur chaire a primé sur toutes les autres. V. notes :
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7. |
« Tu ne fais, Milon, que vendre de l’encens, du poivre, des vêtements, de l’argenterie, des manteaux, des pierres précieuses, et tout cela s’en va avec l’acheteur ; mais ta meilleure marchandise est ta femme : vendue souvent, jamais elle ne quitte ni ne lèse son vendeur. » Achalander : « mettre une boutique, une maison en réputation d’avoir de bonne marchandise, et à bon prix : toute la fortune d’un marchand consiste à bien achalander sa boutique » (Furetière) ; ce qui revient ici, pour l’épouse du marchand, à dire qu’elle se prête volontiers aux galanteries des clients de son mari. « Elle retient tout » signifie qu’elle ne laisse rien échapper, qu’elle tire profit de tout. |
8. |
« rien d’autre que poudre aux yeux et tromperie. » La « Cour romaine » était la curie pontificale, ou ensemble de l’administration, répartie en dicastères, qui gouverne temporellement et spirituellement l’Église catholique, depuis le xie s., sous la direction du pape. Les cardinaux y occupaient les charges les plus éminentes ; mais le Borboniana y associait sans doute le Collège cardinalice, composé de tous les cardinaux, assemblés périodiquement en consistoire, bien qu’il ne fît pas partie de la curie. |
9. |
« tant est vrai ce distique d’Hildebert, archevêque de Tours : Rome serait heureuse si cette cité n’avait pas de maîtres, Le Mystère d’iniquité, c’est-à-dire l’Histoire de la papauté. Par quels progrès elle est montée à ce comble, et quelles oppositions les gens de bien lui ont fait de temps en temps. Où sont aussi défendus les droits des empereurs, rois et princes chrétiens contre les assertions des cardinaux Bellarmin et Baronius. {a} Par Philippe de Mornay, {b} chevalier, seigneur du Plessy Marly, etc., conseiller du roi très-chrétien {c} en ses Conseils d’État et privé, capitaine de cinquante hommes d’armes de ses ordonnances, gouverneur de la ville et sénéchaussée de Saumur, et surintendant de ses Maison et Couronne de Navarre. Deuxième édition accrue d’indice et d’apostilles, {d} contient ce paragraphe intitulé Hildebert {e} dépeint Rome (pages 303 vo‑304 ro) : « Mais sur les entreprises de ces papes, il n’y avait pas aussi faute de gens qui criassent au larron ; Hildebert, évêque du Mans, célèbre en ce temps, en une sienne épître, parlant de la Cour romaine, < écrivait > : Leur propre fonction c’est inferre calumnias, deferre personas, affere minas, auffere substantias, “ c’est d’imposer des calomnies, déférer les personnes, avoir leurs biens par menaces ” ; {f} leur louange est de chercher occupation en leur repos, butin en pleine paix, victoire dans les festins. Employez-les en vos causes, ils les retardent ; non employés, ils les empêchent ; sollicitez-les, ils vous dédaignent ; enrichissez-les, ils vous oublient ; ils achètent les procès, ils vendent leurs intercessions, vous députent des arbitres, leur dictent les jugements prononcés, qu’ils les ont, {g} les renversent, etc. Ils dénient aux clercs la révérence ; aux nobles, l’extraction ; aux supérieurs, la séance ; aux égaux, l’accointance ; à tous, justice. Ils n’aiment aucun genre d’homme, aucun ordre, aucun temps. Au Palais, Scythes ; {h} en la Chambre, vipères ; en festin, bouffons ; en exaction, harpies ; en devis, statues ; {i} en questions, bêtes ; en traités, limaces ; en contrats, banquiers. Pour entendre, ils sont de pierre, pour juger, de bois ; s’il faut brûler, tout feu ; s’il faut pardonner, tout fer ; en amitié, onces, {j} en facéties, ours, en tromperies, renards, en orgueil, taureaux ; s’il faut dévorer, minotaures. Leurs plus fermes espérances sont aux remuements, et cependant, c’est alors qu’ils tremblent, et de poltronnerie et de conscience. Lions aux conseils, lièvres aux armées, ils craignent la paix de peur qu’on fasse discussion d’eux, la guerre, de peur d’en venir aux mains. Sentent-ils le vent d’une escarcelle rouillée, aussitôt vous apercevez et les yeux d’Argus et les mains de Briarée, et l’esprit d’un Sphinx. {k} |
10. |
« fils de Guillaume, jurisconsulte » : après une digression sur son épouse, le Borboniana revenait à l’écrivain franco-britannique Jean (ou John) Barclay (v. note [20], lettre 80), auteur du célèbre Euphormion (Paris, 1605 et 1607). La vie de Guillaume i Barclay (Aberdeen 1541-Angers 1605), fondateur de la Faculté de droit de l’Université de Pont-à-Mousson est détaillée dans la note [12] infra. La note C de Bayle sur Jean Barclay (né en 1582) cite les Remarques sur la vie de Pierre Ayrault, par Gilles Ménage, qui suivent ses Vitæ Petri Ærodii quæstoris Adegavensis, et Guillelmi Menagii advocati regii Andegavensis [Vies de Pierre Ayrault, trésorier d’Angers, et de Guillaume Ménage, avocat du roi à Angers], {a} à l’endroit où il parle de la mort de Guillaume i Barclay, à Angers, à la fin de 1605 (page 230) : « Après sa mort, son fils vint à Paris, où il épousa Louise Debonnaire, fille de Michel Debonnaire, trésorier des vieilles bandes, {b} et d’Ursuline Denisot. Ce Michel Debonnaire et cette Ursuline Denisot, quoiqu’habitant à Paris, étaient de la province du Maine. {c} Il passa ensuite en Angleterre avec sa femme, où il eut d’elle deux garçons et une fille. {d} Il était à Londres dès l’année 1606. » Antoine Lefebvre de La Boderie (1555-1615), diplomate français natif de Normandie, avait été nommé ambassadeur de France à Londres de 1606 à 1611 et a laissé des mémoires sur cette période de sa vie, où il a pris la défense des catholiques anglais auprès du roi Jacques ier. Après son veuvage en 1590, il avait épousé Madeleine Motier de La Fayette ; elle donna naissance en 1598 à une fille prénommée Catherine qui devint en 1613 l’épouse de Robert Arnauld d’Andilly (v. note [4], lettre 845), l’aîné de la fratrie janséniste des Arnauld. |
11. |
En 1589, le jésuite Jacques Commolet s’était ardemment engagé dans la Ligue et avait plaidé pour qu’on vengeât l’assassinat des deux frères de Guise sur l’ordre du roi Henri iii, le 23 décembre 1588. {a} Antoine i Arnauld, l’avocat, {b} a parlé de Commolet dans son plaidoyer contre les jésuites, prononcé devant le Parlement les 12 et 13 juillet 1594 (Histoire universelle de Jacques-Auguste i de Thou, livre cx, Thou fr, volume 12, page 251) : « Les jésuites leur ressemblent d’autant mieux {c} qu’ils regardent aussi comme martyrs de la religion chrétienne tous ceux qui se dévouent à la mort pour assassiner les princes. {d} Une preuve de ce que j’avance, c’est qu’à la fête de Noël dernière, leur Père Commolet, ayant pris pour texte de son sermon ce passage du Livre des Juges où il est rapporté qu’Aod tua le roi des Moabites et s’enfuit, {e} se mit à crier en pleine chaire : Il nous faut un Aod, fût-il moine, fût-il soldat, fût-il goujat, fût-il berger, il n’importe ! » {f} |
12. |
« Voyez-en plus sur Barclay dans la Censura Euphormionis, pages 10, 11 et suivantes, publiée à Paris en 1620 » (note écrite dans la marge de gauche).
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13. |
« imprégné par le vinaigre italien ».
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14. |
V. note [19], lettre 34, pour Maffeo Barberini, pape de 1623 à 1644 sous le nom d’Urbain viii. Gilles Ménage a dit quelques mots sur l’attachement de Barberini pour Barclay à la page 232 de ses Remarques sur la vie de Pierre Ayrault (v. supra note [10]) : « Jean Barclay […] était des amis particuliers du cardinal Maffée Barberin, qui fut depuis pape sous le nom d’Urbain viii, et ce fut lui qui procura la première édition qui se fit à Paris, en 1621, de la première partie des Poèmes de ce cardinal. » |
15. |
Bref article du Borboniana manuscrit que j’ai transféré depuis la page 4.
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16. |
« Voyez les Essais de Casaubon contre le cardinal Baronius, page 29. »
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17. |
« Isaac Casaubon n’a jamais vu Joseph Scaliger, […] (ainsi le nommait-il). » Cette remarque fournit l’un des innombrables arguments qui permettent d’attribuer le Borboniana manuscrit à Guy Patin, car on retrouve le même propos au début de sa lettre à André Falconet datée du 6 octobre 1665 : « Votre compliment et votre courtoisie me font souvenir de ce que me racontait autrefois feu M. Nicolas Bourbon de Bar-sur-Aube, qui mourut l’an 1644 […]. C’était un homme qui savait tout et qui était d’un admirable entretien. Il me disait donc qu’Isaac Casaubon n’avait jamais vu Joseph Scaliger et néanmoins, ces deux grands hommes s’entre-écrivaient toutes les semaines. Casaubon eut plusieurs fois envie d’aller en Hollande pour y embrasser son bon ami, mais il arriva toujours quelque chose qui l’empêcha. Il avait mis dans une bourse de velours 200 écus d’or pour faire son voyage. » En l’appelant « Monsieur de Scaliger », Casaubon flattait les prétentions nobiliaires (v. note [4] du Grotiana 1) de son grand ami (purement épistolaire). |
18. |
V. notes : |
19. |
J’ai transféré le second paragraphe de cet article depuis la page 5 du Borboniana manuscrit. Thomas Pelletier a connu son heure de célébrité au début du xviie s. (ses dates de naissance et de mort sont incertaines), mais n’a guère laissé de trace dans les biographies. Seules deux sources me semblent procurer des informations intéressantes et fiables à son sujet. J’y ai du moins trouvé les pistes qui m’ont permis de comprendre qui fut cet obscur mais fort intéressant personnage.
Dans la correspondance d’Isaac Casaubon (édition de Rotterdam, 1709, v. la fin de la note [16] supra) je n’ai pas trouvé le propos que Pintard lui prête ; mais cinq de ses lettres montrent qu’il a eu sérieusement maille à partir avec Pelletier (qu’il appelait Peleterius ou Pellio).
Pour conclure ma longue analyse de cette dispute, voici le paragraphe de la Réfutation de Thomas Pelletier, intitulé Le Sieur de Casaubon, dans le chapitre iv du Livre troisième où sont réfutées plusieurs autres impudentes calomnies et fausses suppositions, tant contre le Saint-Siège que contre les principaux points de la foi et religion catholiques (pages 213 vo‑218 ro) : « Car pour tout ce que les ennemis de l’Église peuvent calomnier, c’est chose qu’on donne à l’esprit d’erreur et d’étourdissement qui les agite, ainsi que nous voyons de nouveau en ce livre qu’un de leur étoffe a mis au jour contre les jésuites {a} où, les dépeignant de tout autre crayon qu’ils ne méritent, ce serait autant d’encre mal employée de réfuter les reliefs des vieilles calomnies qu’il est allé mendier, pensant se rendre par ce moyen plus recommandable en la cour d’Angleterre : {b} “ Mais, grand roi, si quelque jésuite a autrefois péché contre votre service, n’enveloppez pas, s’il vous plaît, l’innocent avec le coupable. Si un Garnet a confondu {c} la cause de la religion dans l’intérêt de l’État, il n’y a nul jésuite, nul catholique, de quelque nation qu’il soit, qui le voulût excuser. Si un Garnet, dis-je, a été convaincu d’avoir attenté contre la sacrée personne de Votre Majesté, on a aussi justement épandu son sang qu’il y eût eu de commisération (pour ne point dire de cruauté) si on lui eût ôté la vie pour la seule créance dont il faisait profession. Arrière donc, ô grand roi ! arrière de vos oreilles ces faux discours qui, abusant de votre bonté vous voudraient persuader que les jésuites ou autres catholiques avouent ce qu’un Mariana a insolemment écrit au désavantage des rois, {d} la vie desquels est chère et précieuse aux yeux du pape : rois, les sceptres et la couronne desquels le pape désire conserver, tant s’en faut qu’il ait dessein de les donner en proie comme on figure à votre Majesté ; mais il n’y a que les rois qui vivent tranquilles dans le sein de l’Église, qui savent proprement quelle est et jusqu’où s’étend l’autorité spirituelle du pape, laquelle on vous rend odieuse sous le masque d’une juridiction temporelle sur les rois, pour les dégrader injustement, chose que le pape ne s’attribue pas et que nul prince, vrai enfant de l’Église, n’a aussi à redouter. Et sur ce que ce nouvel antijésuite d’outre-mer {e} nous veut persuader par ses écrits que vous traitez les catholiques de vos États avec beaucoup plus de grâces et de faveurs que ne faisait la feu reine Élisabeth, {f} Dieu vous inspire et accroisse sans fin ce saint mouvement, dont le salaire vous sera réservé là-sus {g} au ciel, avec l’amour, la continuelle obéissance et éternelle bénédiction de vos pauvres sujets catholiques, qui attendent et soupirent toujours après leur restauration. Dieu ne vous a pas aussi doué de tant de vertus, sans les rapporter un jour à leur principale fin, laquelle consiste à redresser ses autels, à rétablir son service, à suivre et imiter la foi et religion de tant de bons rois catholiques, vos prédécesseurs ; {h} rois qui n’ont si longtemps assuré ni fortifié leur trône que de l’humilité et soumission qu’ils ont religieusement témoignées envers l’Église et le souverain chef qui la gouverne. ” |
20. |
V. notes :
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21. |
Brève leçon de vocabulaire administrée par Nicolas Bourbon, professeur royal de grec :
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22. |
V. note [8], lettre 97, pour Apollon, que les Romains nommaient Phébus. Je n’ai trouvé aucun poème correspondant à ce titre latin ou grec d’Apollon dépouillé (même sous son surnom de Cynthius) dans les : Nicolai Bornonii Professoris et Interpretis Regii, Opera omnia. Poemata, Orationes, Epistolæ. Versiones e Græco. Toutefois, en feuilletant ce recueil et son Appendix [Appendice], sous-titré Poematia exposita [Poèmes délaissés] (Paris, Robert Sara, 1633, in‑12 de 169 pages, relié sous la même couverture que les Opera), je me suis consolé en dénichant cette épigramme Ad præstantissimum virum G. Patinum Bellovacum, Doctorem Medicum Paris. [Au très éminent M. G. Patin, natif du Beauvaisis, docteur en médecine de Paris] (Appendix, page 153) : Quod tibi curatur rursus Fernelius edi, Ma digression ne résout pas l’énigme de l’Apollon dépouillé. |
23. |
Phrase ajoutée dans la marge de gauche par le transcripteur du Borboniana (qui a probablement recopié, avec la fidélité d’un excellent scribe, une mise à jour du texte faite par Guy Patin). V. notes [46], lettre 216 (4 février 1650 à Charles Spon), pour Claude-Gaspard Brachet de Méziriac et son édition des six livres des Arithmétiques de Diophante d’Alexandrie, et [30] du Patiniana I‑1 pour son travail inachevé (entrepris en 1626) sur les œuvres de Plutarque, que Jacques Amyot avait traduites du grec en français (1565, v. note [6], lettre 116). |
24. |
« contre les lois de la nature. » V. notes :
On donne le nom de Seconds Analytiques ou Analytiques postérieurs d’Aristote (ici abrégés en Postérieures) au livre iv de son Organon, qu’on rattache ordinairement à sa Logique. Cette savante allusion ne servait ici qu’à faire sourire en évoquant à mots à peine couverts la pédérastie de l’indélicat pédagogue écossais… plaisante manière de dire l’infâme qui devait courir dans les couloirs des collèges. |
25. |
V. note [60] du Naudæana 1 pour la triste histoire et la courte vie de Jacques Criton (qui donne James Crichton pour fils légitime d’un gentilhomme écossais). |
26. |
Dans le droit canonique, un dévolut (ou dévolu) est la « provision du pape d’un bénéfice qu’on lui expose être vacant par nullité de titre, ou incapacité de la personne du titulaire, qui le rend impétrable [cessible] suivant les canons […]. Les dévoluts ne s’obtiennent qu’en Cour de Rome. » Un dévolutaire est « celui qui est pourvu d’un bénéfice par dévolut » (Furetière). |
27. |
« ne niait pas l’existence du Christ, mais niait qu’il fût dieu : il tenait la Cabale pour la source de tous les miracles attribués à la toute-puissance de Jésus-Christ et le tenait pour le meilleur des cabalistes ; mais c’était pure impiété de la part de ce juif, car les cabalistes n’ont jamais accompli aucun miracle. »
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28. |
« comme il se plaignait d’être moins vaillant dans les joutes amoureuses ». Le marquis François-Annibal de Cœuvres, maréchal-duc d’Estrées, né en 1572 (v. note [7], lettre 26), était sexagénaire au moment où Guy Patin recueillait le Borboniana. |
29. |
V. note [4], lettre 721, pour un extrait particulièrement scabreux du livre « sur le Mariage » (Gênes, 1602, pour la première de multiples éditions) du casuiste jésuite espagnol Tomas Sanchez, que Guy Patin surnommait (ironiquement) le « docteur virginal ». Trois colonnes et demie de l’Index rerum [Index des matières] de son livre (édition de Venise, 1612) sont dévolues aux mots Impotens et Impotentia [Impuissant et Impuissance], incluant ses causes et les remèdes de la défaillance virile. Le Borboniana faisait allusion à cet échange entre le moine Conrad (Conradus) et l’aubergiste (pandocheus) dans le colloque d’Érasme intitulé Πτωχοπλουσιοι ou Ptochoplusii Franciscani [Les Mendiants ou les Franciscains mendiants] (Familiarum Colloquiorum opus… [Recueil des Colloques familiers…], sans lieu ni nom, 1526, in‑8o, page 300), à propos du curé de l’endroit : Conradus. Est ne peritus sacrarum literarum ? |
30. |
« le patrimoine des rois d’Écosse ne fut jamais important. » V. note [29], lettre 390, pour Adam Blacvod (Blackwood), ses fonctions, ses ouvrages et sa famille. |
31. |
« voyez son livre pages 250, ligne 5, et 283, ligne 37. » V. note [24], lettre 317, pour les Historiæ de rebus Hispaniæ libri xxx [Trente livres d’Histoire sur les affaires d’Espagne] (Mayence, 1605) de Juan Mariana (v. note [30], lettre 307).
Conditæ civitati ius et honorem Episcopatus dedit. Sacerdotum coniugia Froilæ iussu sunt dirempta, quæ consuetudo Witiziæ olim lege suscepta, et Græciæ dein exemplo firmata, in mores abierat. |
32. |
« étaient pourvus d’une puissance virile hors du commun ; peut-être avaient-ils trois testicules, comme ce prince allemand, landgrave de Hesse, dont parle de Thou, sur le règne de Charles ix, page 447. » Cet article du Borboniana fait état de la même anomalie (polyorchidie) et l’attribue aux mêmes hommes que celui qu’on lit dans le Naudæana 1 (v. sa note [11]) : y manquent néanmoins Jean Fernel et Franciscus Philelphus. Dans le livre xli de son Histoire universelle (année 1567, règne de Charles ix), Jacques-Auguste i de Thou a terminé son récit sur la mort de Philippe ier, landgrave luthérien de Hesse, par ces remarques (Thou fr, volume 5, page 306) : « J’ajouterai une chose que plusieurs ont regardée comme une plaisanterie, et que je n’ai pas cru devoir omettre ; c’est que ce prince avait un tempérament très inépuisable pour les plaisirs de l’amour ; en sorte qu’étant d’ailleurs très chaste, n’ayant point de maîtresses et ne voyant que son épouse, qui ne pouvait le souffrir si souvent, il conféra avec ses ministres ou pasteurs, {a} qui consentirent, avec la permission de la princesse, qu’il prît une seconde femme ou concubine, dont la fréquentation le mît en état d’en user plus modérément avec son épouse. {b} Enfin, cette année, qui était son année climatérique, {c} il mourut le lendemain de Pâques. Les médecins ayant fait l’ouverture de son corps lui trouvèrent trois testicules. » |
33. |
« né d’une union condamnée ». V. note [2], lettre 423, pour le bienheureux carme Baptista Mantuanus. Son histoire et son portrait figurent aux pages 117‑118 des Elogia [Éloges] de Paul Jove, {a} avec cette phrase introductive : Baptista Carmelitani ordinis princeps, Mantuæ ex Hispaniola gente honesta, verum ex damnato coitu natus naturam ad carmen attulit, verum instiabili Hebraicorum studiorum cupiditate ita occupatam, ut cum magnus et admirabilis in omnibus videri contenderet, in excolendis Musis curam ac diligentiam remittere cogeretur, quibus unis non dubius ad æternitatem gradus parabatur, si certa laude contentus, in reliquis inane nomen tempestive contemptisset. |
34. |
V. note [67] du Naudæana 2 pour ce qu’on peut penser des bâtardises de Jérôme Cardan et d’Érasme. |
35. |
« L’Asie a été soumise au joug des tyrans parce qu’on n’y pouvait prononcer la syllabe ouk, {a} pour refuser avec force et détermination. » La citation est spécieuse car Plutarque a écrit le contraire dans son traité « De la mauvaise honte » (Dusôpias en grec), au tout début du chapitre 10 : {b} « Celui qui a prétendu que tous les peuples de l’Asie sont sous la domination d’un seul homme parce qu’il y a une syllabe qu’ils ne peuvent pas prononcer, à savoir la syllabe non, celui-là ne parlait pas sérieusement : il voulait plaisanter. » {c} |
36. |
Les critiques ont entre autres reproché aux 138 livres des Historiarum sui temporis [Histoires de son temps], ou Histoire universelle, de Jacques-Auguste i de Thou (Genève, 1620, première partie publiée en 1604, v. note [4], lettre 13) l’abondance des emprunts qu’il y a faits sans citer ses sources. V. notes :
L’érudit Ubertus Folieta (Oberto Foglietta, Gênes 1518-Rome 1581) a publié de nombreux ouvrages de philosophie, de politique et d’histoire, dont :
V. note [10] du Borboniana 3 manuscrit pour l’hommage que de Thou a rendu à Folieta dans son Histoire, en convenant s’être généreusement inspiré de lui. |
37. |
« Page 32, “ Mieux vêtu qu’un oignon de Gascogne ” » : annotation ajoutée dans la marge de gauche, qui est expliquée par un vers français extrait de la quatrième référence de la liste qui suit (v. troisième notule {d} infra). Le Borboniana cite ici trois des pamphlets (auxquels j’en ai greffé deux autres) attribués au P. François Garasse. {a}
En 1624, parut La Suite du Rabelais réformé. Sur les impertinentes réponses du M. Pejus aux demandes de M. Durand. Avec la Coupelle mystique des ministres au sieur de La Pierre déministré (Au Palais, jouxte la copie imprimée à Mer, in‑8o en 2 parties de 594 et 60 pages), contre Samuel Durand, pasteur calviniste, confrère de Du Moulin à Charenton. Charles Nisard a fourni un commentaire détaillé de ces ouvrages dans la Notice (pages vii‑xii) qui introduit son édition des Mémoires de Garasse (François) de la Compagnie de Jésus publiés pour la première fois (Paris, Amyot, 1860). V. note [47] du Borboniana 3 manuscrit pour un retour féroce sur les méchancetés et l’impiété du R.P. Garasse. |
38. |
Phrase écrite dans la marge de gauche.
|
39. |
« Ce Typhœus, etc. » (avec ille pour iste) : v. note [38], lettre Patiniana I‑3 pour cette épigramme complète de Dominicus Baudius (v. note [30], lettre 195) contre François Pithou (v. note [2], lettre 50). |
40. |
« Comment pourrais-je donc être joyeux quand l’aînée des Furies est couchée à mes côtés ? (Énéide, chant vi). » La référence au chant vi (vers 605‑606) de Virgile est ajoutée dans la marge de gauche : …Furiarum maxima juxta Bayle (note K) s’est très longuement épanché sur la vie déréglée de Baudius. Son épouse se prénommait Sophie, et il lui en fit voir de toutes les couleurs. |
41. |
V. notes :
Le « président du pays » était celui d’un des trois conseils, dits collatéraux, qui administraient les Pays-Bas méridionaux au nom du roi d’Espagne : Conseil d’État, Conseil privé et Conseil des finances. Dans sa note C sur Dominicus Baudius, Bayle a parlé de son séjour parisien et des relations amicales qu’il entretint alors avec Jacques-Auguste i de Thou. |
42. |
« qui triche en vin, triche en confiance. » Vincentius Obsopœus (ou Opsopœus, Vinzenz Heidecker, Passau, Bavière vers 1485-Ansbach 1539), médecin et philologue, fut recteur luthérien du gymnasium d’Ansbach. L’expression se trouve en effet dans ses De Arte bibendi libri tres… [Trois livres sur l’Art de boire…], {a} avec ces vers du livre troisième (bas de la page m vo) : Quamvis laudo minus factas in nectare fraudes : |
43. |
« rameurs de coupes [en latin et en grec] […] Voyez les adages de Josephus Langius, page 40 ; voyez les décades des lettres de Lipse qui ne sont pas dans les centuries, page 49, lettre à Monavius ». Ce qui suit « ils l’ont haï » est ajouté dans la marge.
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44. |
Nicolas Bourbon n’était jamais allé à Stockholm. {a} Ce qu’il en savait pouvait lui venir de son ami Charles Ogier, dit l’avocat ou le Danois, {b} qui, de juillet 1634 au début de 1636, avait accompagné Claude de Mesmes comte d’Avaux {c} dans ses ambassades successives au Danemark, en Suède et en Pologne, voyage dont il a publié les Ephemerides [Journaux]. {d} Il n’y a pas comparé Stockholm à Meaux, capitale de la Brie, {e} mais la découverte qu’il en fit, le 14 décembre 1634, lui a laissé un souvenir peu avenant (Iter Suecicum [Voyage en Suède], pages 143‑144) : Ille certe Stockholmi situs, inæqualesque viæ non admodum facilem triumphalibus rhedis decursum permittunt : Est enim illa urbs inter scopulos, ac salebras ædificata, quod, ut ipsimet narrant, non ex hominum delectu, qui hunc locum optaverint, sed ex fortunæ casu, cui se permiserant, factum est. Aiunt enim, cum sua Metropolis, vel incendio, vel aliis casibus sæpius diruta, ac instaurata fuisset, concilium cepisse maiores suos, ut aliam, ubicunque sors ferret, ædificarent ; baculumque in profluentem iccisse, ut quocumque in loco adhæresceret, ibi se sisterent. Cumque ille tandem baculus his scopulis, inter maris aufractus substitisset, urbem ibi suam statuisse, infelicemque urbis situm hac excusatione defendunt. Verumtamen quæ terræ commoditas deest, tanta maris opportunitate, et utilitate compensatur, ut nullibi fortasse securior sit, ac tranquillior portus : Maximæ enim, et onustissimæ naves tam adhærescunt urbi, ut domos ipsas contingant, ac sine anchoris, et funibus in portu quietissimæ sint. Quod quidem ea ratione sit, quia Stockholmum ab alto mari duodecim aut amplius milliaribus abest : tortuosisque fretis, ac divertigiis, quæ a variis insulis ac promontoriis teguntur, ad illud naves appellunt : quarum benefico per æstatem omnia illis ad victum necessaria importantur, vicissimque illi terræ suæ dotes exteris communicant, atque commutant. Ampla satis est illa urbs, nec paucis habitatoribus constat, quorum tamen per plateas, ac vias frequentiam vidi nunquam, adeo frigota per quæ ibi morabamur, universos in hypocaustis concluserant : Neque enim tam sunt imprudentes opifices ulli, aut venalitiarii, ut per hyemem in patentibus officinis, ac tabernis laborent. Rarus vero est fœminarum in publicum egressus, vixque illæ comparent, nisi cum ad templum se conferunt. Adscribo ego importunissimæ anni tempestati, quod tam rarum fuerit nobis cum civibus illis commercium : per enim quinque ipsos menses, viguit intensissimum frigus, indurati lacus, solidata flumina, constrictum mare : impalluerant omnia nive, torpebantque quasi in profundo naturæ veterno. Et vero statim atque intepuit, necdum bene liquatis nivibus profecti sumus in Borussiam. |
45. |
« ce n’est pas un homme qui pendra [au bout de sa corde], mais une amphore » ; sans manquer de sens, la phrase devient plus conforme à l’histoire qui suit en y remplaçant pendet (« pendra », indicatif futur actif) par pensus est (« s’est pendu », indicatif parfait passif). Tout ce qui est connu de l’empereur Bonosus vient de l’appendice à l’Histoire Auguste (v. note [31], lettre 503) intitulé Quadrigæ tyrannorum [Le Quadrige des tyrans] et écrit par Flavius Vopiscus de Syracuse (pages 1127‑1131, édition d’André Chastagnol, Paris, 1994, v. notre Bibliographie) : né en Espagne d’une mère gauloise, il gravit un à un les échelons militaires ; mais en 280, au cours d’une campagne en Germanie, il se proclama empereur ; il ne régna que quelques mois, le temps d’être défait par Probus, l’empereur légitime, et Bonosus choisit alors de se pendre. Ce Bonosus était connu pour un grand ivrogne, ce qui lui vaut la mention du Borboniana, dont voici la source exacte (chapitre xv, § 2, avec la traduction de Chastagnol) : Nam longo gravique certamine a Probo superatus laqueo vitam finivit, cum quidem iocus exstitit amphoram pendere, {a} non hominem. |
46. |
« le malheur seul fait les tyrans. […] ».
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47. |
V. notes :
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48. |
« Le monde s’éteindra-t-il un jour ? Sur cette question, {a} voyez Balth. de Vias, Sylvæ Regiæ, page 395, {b} et les Quæstiones physologicæ de Campanella, page 8. » {c}
Les notes [49] infra et [37] à [44] du Borboniana 2 manuscrit reviennent longuement sur les dilemmes de l’ancienneté du monde. |
49. |
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50. |
Limité à la ville de Zutphen et à ses environs, le comté homonyme avait été rattaché au xiie s. au comté puis duché de Gueldre, que Charles Quint avait incorporé à ses états en 1543. Dans les années 1630, il n’existait donc plus de comté de Zutphen à proprement parler. Daventria est le nom latin de Deventer (v. note [28], lettre 418), ville située à 16 kilomètres au nord de Zutphen, mais qui appartient à la province d’Overijssel, et non à celle de Gueldre. Les biographies de Théodore Marcile (v. note [12], lettre 564) le disent natif d’Arnhem (Gueldre), à 32 kilomètres au sud-ouest de Zutphen. On appelait patin un « soulier de femme qui a des semelles fort hautes et pleines de liège, afin de paraître de plus belle taille : cette femme en quittant ses patins perd une bonne partie de sa taille. Borel [v. note [35], lettre 387] dérive ce mot du grec pateo, d’où il dérive aussi pate, qui signifie “ un grand pied ” » (Furetière). Pour ne pas laisser une raillerie tentante à un autre que moi, une méchante langue pourrait dire que les patins de Guy Patin étaient sa plume : ôtez-la-lui, il perd une bonne partie de sa valeur. Des escarres fessières de compression (v. note [2] de la Consultation 17) ne surviennent guère chez les personnes saines qui restent longtemps assises ou alitées : Marcile devait aussi souffrir d’une paralysie par atteinte de la moelle épinière (paraplégie ou tétraplégie) ou du cerveau (hémiplégie). |
51. |
« disait Rutgers, auteur de ce petit vers sur Marcille : “ Que Carmilius ne vienne pas me provoquer, quelle punaise ! ” (parodie d’Horace, Satires, livre i, lettre x) ». Le contenu de ma parenthèse est ajouté dans la marge de gauche du manuscrit ; il renvoie au vers 78 du poème cité (dans une édition que je ne suis pas allé chercher) : Men’ moveat cimex Pantilius… Jan Rugers (Janus Rutgersius, v. supra note [41]) donnait ici à Marcile le surnom de Carmilius ; en tolérant les variations orthographiques (Carnulius, Carnilius, Carvilius) cela peut correspondre à trois personnages de l’Antiquité romaine, selon diverses sources :
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52. |
« Les Anglais ne perçoivent pas ce genre de subtilités. » En dépit de son nom, qu’on pouvait confondre avec Rogers, Rutgers (Rutgersius) était un Hollandais de noble ascendance, natif de Dordrecth. Il devait suivre les cours de latin de Marcile au Collège de France (où il a professé à partir de 1602). |
53. |
« avant le repas » : expression latine médicale consacrée pour prescrire un remède à prendre avant de manger (v. note [24], lettre 332, pour les pilules ante cibum, dites gourmandes) ; mais la subtilité ou la drôlerie m’en échappe ici (sauf à prendre le passage à la selle pour un repas, mais cette grossièreté me semble fort improbable). |
54. |
En langue gasconne (variété de l’occitan), « oie » se dit auca, sans lien avec le latin (anser) ou le grec (khên), mais proche de l’espagnol (oca). Leucate {a} voudrait dire « l’oie ». Dans la même ligne, la légendaire reine Pédauque {b} était ainsi nommée à cause de ses « pieds d’oie », comme a dit Rabelais dans son Quart Livre (chapitre xli) en décrivant un monstre volant qui avait : « les pieds blancs, diaphanes et transparents, comme un diamant ; et étaient largement pattés, comme sont des oies, et comme jadis à Toulouse les portait la reine Pédauque. » {c} |
55. |
Le second tome de l’Histoire généalogique de la Maison de France… des frères Scévole ii et Louis de Sainte-Marthe, {a} livre xxviii, La Descente et postérité des reines et princesses sorties du roi saint Louis, chapitre viii, Catherine de Bourbon, comtesse de Harcourt, section consacrée aux Seigneurs de Clermont, marquis de Galerande, donne la descendance de Charles de Clermont d’Amboise, seigneur de Bussy (second § 25 de la pages 839, et non 838) : « a eu un fils de Jeanne de Monluc de Balagny, son épouse, laquelle est remariée avec Henri de Mesmes, chevalier, seigneur d’Irval, conseiller du roi en ses Conseils et président en sa Cour de Parlement de Paris. {b} Elle est fille de Jean de Monluc, seigneur de Balagny, maréchal de France, {c} et de Renée d’Amboise, ci-dessus mentionnée. » {d} Au début du livre cxiii de son Histoire universelle (règne de Henri iv, Thou fr, volume 12, pages 412‑437), Jacques-Auguste i de Thou a détaillé les événements survenus à Cambrai en 1595 : défaite sans gloire de Jean ii de Montluc (ici nommé Balagny), et conduite héroïque et mort de son épouse, Renée de Clermont d’Amboise.
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56. |
« Voyez de Thou, page 701, tome 4. » V. notes :
Un logement avait sans doute été attribué à Vignier dans le Collège de Clermont temporairement désaffecté. Les jésuites y reprirent leurs activités en 1606. |
57. |
V. note [2], lettre 21, pour Jean Passerat, professeur royal d’éloquence latine, qui profita apparemment du même logis vacant que Nicolas Vignier (v. supra note [56]). |