L. française reçue 47.  >
De Charles Spon,
le 28 août 1657

De Lyon, ce mardi 28e d’août 1657.

Monsieur, [a][1][2]

J’ai reçu les deux vôtres dernières, l’une du 10e par M. Fourmy [3] et l’autre, du 21e du courant, par M. Robert, [1][4] procureur de notre Collège. [5] Je ne saurais vous exprimer avec quels sentiments de joie j’ai reçu l’une et l’autre, les voyant toutes remplies de marques visibles de votre affection dont je vous demeurerai obligé toute ma vie, sachant bien que quand j’aurais fait plus que mes forces ne portent, ce serait toujours au-dessous de ce que je vous dois et dont je ne m’acquitterai jamais. Je mets au rang de tant d’obligations les lettres et écrits derniers qui m’ont été délivrés de votre part par ledit sieur Fourmy, dont j’ai baillé sa part à M. le médecin Gras, [6] mon collègue, qui vous en remercie très affectueusement. Ce sont des pièces mémorables et élaborées qui méritent d’être conservées soigneusement. Quant à l’in‑fo intitulé Asiæ nova descriptio[2] que vous adressez à M. Volckamer [7] de Nuremberg, [8] je l’ai baillé au même marchand auquel j’avais remis, il y a trois semaines, les deux livrets in‑8o que vous m’aviez envoyés pour le même. Ce marchand, qui est facteur du sieur Fermond de Nuremberg, [3] fait balle cette semaine (à ce qu’il m’a assuré), dans laquelle il mettra tous les trois susdits livres. Je me suis amusé à visiter un peu ce dernier et ai reconnu par quelques passages, entre autres aux pages 40 et 58, que l’auteur qui l’avait compilé était jésuite. [4][9] Je ne sais si vous savez son nom, c’est bien merveille que l’auteur l’ait celé ; cette modestie est rare à ceux de cette Société, qui sonnent ordinairement la trompette pour peu de chose. [10] Demain doit partir de cette ville pour Paris un brave écolier en médecine allemand de Strasbourg nommé M. Dinckel, [11] auquel je viens de bailler un petit mot de lettre pour vous, lui ayant aussi remis un paquet qu’il m’a promis de mettre dans sa valise pour vous le rendre étant par delà ; comme aussi une feuille de l’Heurnius [12] qu’on imprime, que le sieur Huguetan [13] m’a baillée pour vous servir d’échantillon pour tout le reste de l’ouvrage. [5]

Vous trouverez dans ledit paquet vos manuscrits du sieur Hofmann [14] que j’avais entre mes mains depuis quelques années en çà[6] i. Il y a une copie, que j’ai faite, du traité de Calido innato et Spiritibus, dont je vous renvoyai l’autographe il y a quelque temps ; ii le traité de Humoribus, dont j’ai transcrit seulement les deux premiers cahiers que je vous envoie ; si j’eusse eu le loisir, je l’aurais tout transcrit afin qu’une si excellente pièce ne se vienne à perdre ; [15] iii le traité de Partibus similaribus. Outre lesquels manuscrits, je vous envoie encore un petit livret de Obsidione Fontirabiæ[7][16] fait par un jésuite. [17] Et voilà le contenu du dit paquet, lequel Dieu veuille préserver d’infortune, aussi bien que celui qui s’en charge, qui souhaite fort de vous voir, y ayant très longtemps qu’il vous connaît de réputation. Il est disciple du docteur Melchior Sebizius, [18] parent de feu le sieur Saltzmannus, [8][19] autre professeur de Strasbourg. Il vient depuis peu d’Italie, ayant le plus séjourné à Vérone [20] chez le sieur Petrus à Castro. [21] Il a eu lettres depuis quelques jours de ce pays-là, par lesquelles on lui donne avis de la mort du bonhomme Fortunius Licetus, [22] professeur de Padoue, [23] qui était en un âge décrépit. On lui mande aussi qu’un autre professeur du dit lieu, nommé Guido Anton. Albanesius, [24] âgé de 46 ou 47 ans, avait été malheureusement assassiné à la porte d’une église par un certain écolier en médecine auquel il avait refusé sa voix en quelque rencontre[9] Ô l’abominable pays où l’on ne fait pas plus de difficulté de tuer un homme qu’une mouche ! Gardez-vous bien, mon cher ami, de penser d’aller jamais là, quelque belles offres que l’on vous fasse. Dites-leur, comme fit saint Pierre à Simon le Magicien, [25] Pecunia tua tecum sit in perditionem[10][26] pour parler aux termes de la Vulgate, [27] ou, pour parler avec Bèze, [28][29] Pecunia tua tecum pereat ! [11] Heu fuge crudelis terras ! [12][30] Mais vous êtes bien à Paris, grâces à Dieu, n’en bougez point ; mais vous êtes trop sage pour faire autrement et mes conseils sont hors de saison sur ce point-là. Toutefois, vous permettrez bien, s’il vous plaît, que je vous témoigne par là l’affection que je vous ai vouée. Res est solliciti plena timoris amor ! [13][31] Je tremble quand je pense à la barbarie qui règne en ce climat-là, et nous trouve encore heureux en France au prix de ces lieux-là, nonobstant toutes les autres misères que nous y voyons. Non obtusa adeo gestamus pectora Galli, Nec tam aversus equos nostris Sol iungit ab oris, Speramusque Deum memorem fandi atque nefandi[14][32] Je ne doute point qu’un jour la vengeance divine ne se réveille pour faire périr toute cette maudite nation, avec d’autant plus de sévérité qu’elle l’a plus attendue à repentance. Consuevere nimirum, (disait César) dii immortales interdum hominibus diuturniorem impunitatem concedere, quos pro scelere eorum ulcisci parant[15][33] Malis (disait Lactance) quanto serius, tanto vehementius mercedem scelerum exolvit Deus[16][34] Mais trêve de lieux communs, avez-vous point encore reçu votre Sennertus [35] que M. Devenet [36] a envoyé à Paris dans une de ses balles ? [17] Si cela n’est fait, il ne doit guère plus tarder. Je soupai le 20e du courant chez M. Gonsebac, [37] mon compère, où était un marchand de Marseille [38] nommé M. David [39] qui a longtemps demeuré à Gênes [40] et qui en partit seulement au commencement de la peste [41] de ladite ville. Je lui demandai s’il ne connaissait point M. Musnier, [42] le médecin, et qu’est-ce qu’il était devenu. Il me dit qu’il le connaissait fort bien, qu’il avait appris que mademoiselle sa femme était morte de la contagion ; [18][43] mais que pour sa personne, il n’en avait rien pu apprendre. Je crains fort que le pauvre homme n’ait passé le pas s’il ne s’est sauvé de bonne heure, comme ont fait la plupart des meilleurs bourgeois de cette pauvre ville qui est dans une désolation épouvantable. J’estime bien fort avec vous la générosité de ceux de Rotterdam [44] de vouloir faire imprimer à leurs dépens toutes les œuvres de leur compatriote, le grand et incomparable Érasme. [45] J’ai su de ceux qui y ont été qu’ils lui ont érigé, il y a longtemps, une statue de bronze dans une place publique. [19][46] À ce que je recueille de votre lettre, nous ne manquerons pas de Celse [47] à l’avenir puisque le sieur Vander Linden, [48] le sieur Rhodius [49] et le sieur Mentel [50] en promettent chacun une édition. [20][51][52]

La reine de Suède [53] est toujours en notre voisinage, au faubourg de la Guillotière, [54] où elle < est > visitée de diverses personnes de toutes conditions. [21] Je n’ai pas eu la curiosité d’y aller perdre quelque heure de temps, crainte de revenir de là tout aussi savant que j’y serais allé. L’on croit ici qu’elle a envie de retourner encore à Paris et qu’elle n’attend là-dessus que la volonté des puissances. Le sieur Meyssonnier [55] m’a fait présent de son livret intitulé Medicina spiritualis, aussi bien qu’à vous ; [22] mais je suis comme vous, je le trouve trop long et ennuyeux, tout court qu’il paraisse, et crois qu’il ferait beaucoup mieux s’il s’abstenait de tant gratter et gâter le papier. Je vous remercie de ce que vous avez tâté le pouls à notre partie, le sieur B. < Basset >, [56] touchant quelque accommodement entre notre Collège et lui. Je crois que si, au lieu de faire offre de faire son acte de pratique, il offrait de faire un autre acte de théorie comme le Collège le lui ordonnait, et qu’il témoignât être marri de ce qu’il a publié contre le Collège et qu’il remboursât au Collège de bonne grâce les frais auxquels il l’a mis de gaieté de cœur, que son affaire serait tantôt vidée et que, tout bien compté, il trouverait d’avoir plus gagné à en user de la façon qu’à obtenir un arrêt à sa poste, [23] qui ne lui causerait un jour que des déplaisirs continuels et une haine implacable de tout un Corps considérable et (si j’ose dire) formidable à tout particulier. [24] Si vous lui en voulez encore toucher quelque chose et continuer à lui offrir votre entremise envers le Collège pour le mettre bien avec lui, vous le pouvez faire ; et je sais que, s’il se relâche de son orgueil, le Collège fera pour lui tout ce qu’il pourra. Je souhaiterais que vous eussiez assez de bonheur pour ramener cet esprit à son devoir, mais je doute fort qu’il sera assez docile pour cela. En tout cas, M. Sauvageon [57] ne manquera point, à son ordinaire, à lui montrer les dents, qu’il a belles, grandes et déchaussées. À propos des déchaussés, il y a 15 jours que le général de l’Ordre des capucins[58] après qui le pauvre monde court comme il ferait après saint Pierre pour le pouvoir seulement toucher, passa par cette ville, d’où il a pris le chemin de Bourgogne par eau. [25][59] L’on va imprimer en cette ville l’Histoire généalogique des maisons de Savoie faite par le sieur Guichenon, [60] avocat de Bourg-en-Bresse, [61] où il y aura plus de 500 figures. [26] C’est le sieur Barbier [62] qui doit y travailler, à ce qu’il m’a dit.

Je suis bien aise que vous ayez eu des lettres du sieur Horstius [63] et que vous ayez reçu son Manuductio ad medicinam, dont le bonhomme se fait fête. Il n’est plus à présent professeur, il est médecin ordinaire et courtisan du landgrave de Darmstadt, [64] lequel il a mené cet été aux bains d’Ems, [65][66] à ce qu’il m’a mandé. [27] Les sieurs Huguetan et Ravaud menacent toujours qu’ils feront imprimer le Cardan ; [28][67] mais de savoir quand cela sera, il en faudrait aller au devin. Voilà tout ce que j’ai à vous dire pour cette heure. Si quelque chose a échappé à ma mémoire, pardonnez-le, s’il vous plaît, à ma précipitation, n’ayant pas beaucoup de temps de reste pour le présent. Je vous baise très humblement les mains, et à Messieurs les docteurs vos fils, vous suppliant de m’aimer toujours et d’être très persuadé que je suis de toute mon âme, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

Spon, D.M.

Mes baisemains, s’il vous plaît, à MM. Sauvageon et Du Prat.


a.

Lettre autographe de Charles Spon à Guy Patin : ms BIU Santé no 2007, fos 293 ro‑294 vo ; Pic no 12 (pages 245‑251).

1.

Antoine Robert, originaire de Tournon-sur-Rhône (Ardèche), conseiller médecin du roi (Mollière), était agrégé et procureur du Collège des médecins de Lyon.

2.

Les « pièces mémorables » que Charles Spon avait baillées à Henri Gras de la part de Guy Patin étaient les vers sur le rétablissement des jésuites à Venise qu’il avait copiés dans sa lettre du 21 août à Spon.

V. infra note [4], pour la « Nouvelle description de l’Asie ».

3.

Facteur : « commissionnaire de marchand, celui qui achète pour d’autres marchands des marchandises, ou qui les vend en leur nom. Quelques-uns maintenant, par honneur, les appellent commis » (Furetière).

Fermond ou Fermont était le nom d’une grande famille protestante lyonnaise, active dans le commerce et la banque.

4.

Ce livre que Charles Spon avait feuilleté avant de l’expédier était intitulé :

Asiæ nova Descriptio, in qua præter provinciarum situs, et populorum ores, mira deteguntur, et hactenus inedita. Opus recens exit in lucem, cura L.M.S..

[Nouvelle Description de l’Asie dans laquelle, outre la localisation des pays et l’aspect des gens, on découvre des merveilles jusqu’ici inédites. Ouvrage récent que L.M.S. a mis en lumière]. {a}


  1. Paris, Sébastien et Gabriel Cramoisy, 1656, in‑4o de 350 pages, dédié à la reine Christine de Suède.

Sur l’exemplaire de la BnF (cote FOL-O2-33), en marge du Lecturo [Adresse au lecteur], en regard des mots fœtus incerti parentis [fruit de père incertain], une note manuscrite en latin propose que l’auteur soit le R.P. Georges Fournier, jésuite, (Caen 1595-La Flèche 1652), géographe et mathématicien, qui fut aumônier de la marine et put ainsi perfectionner ses connaissances en hydrographie. Sommervogel a confirmé cette paternité, comme a fait Guy Patin dans sa lettre latine 85 (v. ses notes [4] et [5]).

Spon avait relevé deux passages (mis en exergue dans ma transcription et ma traduction) où l’auteur masqué avait omis de cacher son appartenance à la Compagnie de Jésus.

5.

V. note [12], lettre 446, pour les Opera omnia… de Jan i van Heurne, en cours de réédition à Lyon.

6.

Manuscrits des Chrestomathies de Caspar Hofmann, que Guy Patin avait acquis en 1649 (v. note [17], lettre 192), un an après la mort de leur auteur ; v. note [40], lettre 242, pour les titres des traités.

7.

R.P. Iosephi Moreti Pampelon. e Soc. Iesu de Obsidione Fontirabiæ libri tres.

[Trois livres sur le siège de Fontarabie, {a}, par le R.P. Josesphus Moretus, {b} natif de Pampelune, de la Compagnie de Jésus]. {c}


  1. V. note [8], lettre 43, pour la déroute des Français devant Fontarabie en 1638.

  2. José de Moret (Pampelune 1615-ibid. 1687), admis dans la Compagnie en 1629, s’étant fait remarquer par cet ouvrage, fut nommé historiographe de Navarre et consacra l’essentiel de ses travaux à l’histoire de ce royaume, rattaché à la Couronne espagnole.

  3. Sans lieu [Lyon], Ioan. Couronneau, 1656, in‑8o de 467 pages. Le glorieux souvenir du Basque Ignace de Loyola (v. note [1], lettre 46) est évoqué page 60.

8.

Johann Rolf Saltzmann (v. note [10], lettre de Charles Spon datée du 10 juillet 1657) était le grand-père maternel de Johann Rudolf Dinckel (v. note [36], lettre 504).

9.

V. note [26], lettre 284, pour Guido Antonio Albanese, médecin de Padoue.

10.

Simon le Mage ou le Magicien, un des fondateurs de la philosophie gnostique, né en Samarie, était contemporain de Jésus-Christ. Il adhéra au christianisme naissant dans l’idée de pénétrer le mystère des miracles qu’accomplissaient les apôtres après la mort de leur maître. Il offrit même pour cela de l’argent à Pierre, qui lui rétorqua (Actes des apôtres, 8:20) :

Pecunia tua tecum sit in perditionem, quoniam donum Dei existimasti pecunia possideri. {a}

« Périsse ton argent, et toi avec lui, puisque tu as cru acheter le don de Dieu à prix d’argent ! » {b}


  1. Vulgate catholique (v. note [6], lettre 183).

  2. Traduction de l’École biblique de Jérusalem.

    De là nous est venu le mot simonie pour désigner le trafic des choses saintes.

Alexandrian (Histoire de la philosophie occulte, chapitre premier, La grande tradition de la gnose) a analysé la « gnose simonienne » en la rapprochant du libertinage érudit (page 49) :

« Le Christ ayant eu douze apôtres, Simon le Magicien avait trente disciples, comme s’il était l’homme-dieu lunaire opposé à l’homme-dieu solaire. Il observait un sabbat tous les onze jours ou le onze du mois. Il lisait en public des passages de l’Ancien Testament pour prouver qu’on y traitait d’un Dieu aux œuvres imparfaites. Dans sa dispute de trois jours à Césarée avec saint Pierre, il soutint qu’Adam a été créé aveugle, en se référant à la Genèse où il est dit que lorsque Adam et Ève eurent mangé du fruit défendu, leurs yeux s’ouvrirent et ils virent seulement qu’ils étaient nus. L’apôtre donnant à cette expression un sens métahorique, Simon lui répondit qu’en ce cas “ c’est l’esprit d’Adam qui était aveugle ”. Voilà pourquoi on tint Simon le Magicien pour le chef des libres penseurs de son temps […]. Les Homélies du pseudo-Clément ier disent de Simon : “ Il ne croit pas à la résurrection des morts. Il renie Jérusalem et y substitue le mont Garizim. À la place de notre véritable Christ, il se proclame lui-même Christ. Il interprète allégoriquement la Loi d’après ses propres idées préconçues. ” »

11.

« Que périsse ton argent avec toi ! »

En bon calviniste, Charles Spon se plaisait ici à comparer le Nouveau Testament catholique de la Vulgate {a} à celui de Théodore de Bèze : {b}

Iesu Christi D.N. Novum Testamentum, Gr. et Lat. Theodoro Beza interprete. Additæ sunt, eodem autore, summæ breves doctrinæ unoquoque Evangelistarum et Ac. Apostolicarum loco comprehensæ. Item, Methodi Apostolicarum Epistolarum brevis explicatio. Eiusdem ad illustriss. Principem Ludovicum Borbonium Principem Condensem, et Gallicam nobilitatem verum Dei Evangelium amplexam, præfatio, in qua de Verbi scripti autoritate et vera eius interpretatione disseritur.

[Nouveau Testament de Notre Seigneur Jésus-Christ, grec et latin, traduit par Théodore de Bèze. Avec : ses très brefs résumés sur les enseignements de tous les passages des Évangélistes et des Actes des Apôtres ; sa brève explication de la Méthode des Épîtres apostoliques ; sa préface adressée à l’illustrissime Louis ier de Bourbon, prince de Condé, {c} et à la noblesse française qui a embrassé l’authentique Évangile de Dieu, où il discourt sur l’autorité du verbe écrit et sa véritable interprétation].


  1. V. supra note [10] pour ce verset dans la Vulgate.

    Spon reprenait la traduction de Bèze (page 192 vo de la présente édition) :

    Argentum tuum tecum peteat, qui donum Dei existimatis pecuniis acquiri.

    [Que périsse ton argent avec toi, qui puisque tu as cru que le don de Dieu s’acquiert par l’argent].

    Avec ce commentaire dans la marge :

    Simonis, non Petri sed magi, sunt successores qui res sacras aut emunt aut vendunt.

    [Ceux qui achètent ou vendent les objets sacrés sont les héritiers de Simon : non pas Simon Pierre, mais Simon le Magicien].
  2. V. note [28], lettre 176.

  3. V. note [16], lettre 128.

  4. Sans lieu [Genève], Henri Estienne, 1565, in‑8o de 462 pages, grec et latin juxtalinéaires, avec commentaires latins dans les marges.

12.

« Hélas, fuis ces terres cruelles ! » (Virgile, Énéide, chant iii, vers 44).

13.

« L’amour s’inquiète et craint sans cesse » (Ovide, Les Héroïdes, épître i, vers 12).

14.

« Nous, Français, n’avons pas le cœur si grossier, et le soleil n’attelle pas ses chevaux si loin de nos rivages ; mais nous appréhendons que Dieu ne conserve la mémoire de la vertu et du crime. » Ce sont deux emprunts à Virgile (Énéide, chant i) :

15.

« Les dieux immortels ont sans doute l’habitude d’accorder parfois une plus longue impunité aux hommes à qui ils réservent le châtiment de leur crime » ; Jules César (Commentaire sur la guerre des Gaules, livre 1, § 14) :

Consuesse enim deos immortales, quo gravius homines ex commutatione rerum doleant, quos pro scelere eorum ulcisci velint, his secundiores interdum res et diuturniorem impunitatem concedere.

[Les dieux immortels, afin de rendre, par un revers subit, un châtiment plus terrible, accordent souvent à ceux-là mêmes qu’ils veulent punir des succès passagers et une plus longue impunité].

16.

« Dieu réglera aux méchants, avec autant d’exactitude que de véhémence, le salaire de leur crime » ; Lactance (Des Institutions divines, livre i, chapitre i) :

Nam malis, qui adhuc adversus iustos in aliis terrarum partibus sæviunt, quanto serius, tanto vehementius idem omnipotens mercedem sceleris exsolvet.

[Car le Tout-Puissant réglera aux méchants, avec autant d’exactitude que de véhémence, le salaire de leur crime, eux qui jusqu’ici ont fait rage contre les justes dans les autres parties des terres].

Lactance (Cæcilius Firmianus dit Lactantius, vers 250-vers 325) est un rhéteur originaire d’Afrique romaine, converti au christianisme, qui a laissé plusieurs traités sur la Providence et contre les persécutions des chrétiens.

17.

V. note [4], lettre de Charles Spon datée du 15 mai 1657, pour l’exemplaire des Opera omnia de Daniel Sennert que Guy Patin avait prêté à Charles Spon.

18.

Synonyme de peste : v. note [6], lettre 7.

19.

Bayle, article sur Rotterdam (note B) :

« La ville de Rotterdam a voulu : 1. que la maison où naquit Érasme fût honorée d’une inscription {a} qui apprît à tous ses habitants et à tous les étrangers cette glorieuse prérogative ; 2. que le collège où le latin, le grec et la rhétorique sont enseignés portât le nom d’Érasme et qu’il lui fût consacré par l’inscription du frontispice ; 3. qu’on lui érigeât une statue de bois l’an 1549. On en substitua une de pierre l’an 1557. Les Espagnols l’ayant renversée l’an 1572, on eut soin de la redresser dès qu’on fut exempt de leur tyrannie ; et enfin, on lui en érigea une de bronze en 1622, qui est admirée des connaisseurs. {b} Elle est dans la grande place de la ville, au bord d’un canal, sur un piédestal orné d’inscriptions et entouré d’un balustre de fer. […]

M. Brulart […] dit que “ lorsque Philippe ii entra solennellement en la ville de Rotterdam, {c} comme prince souverain des Pays-Bas, le Sénat fit mettre pour son plus grand ornement la statue d’Érasme au naturel devant la maison où il était né, vêtu en habit ecclésiastique, tenant une plume à la main droite et présentant de la gauche au prince un rouleau dans lequel on lisait :

Serenissimo Hispaniarum Principi D. Philippo a Burgundia
Desiderius Erasmus Rotterdamus

Rotterodamus ego non inficiabor Erasmus,
Ne videar cives deseruisse meos.
Ipsorum instinctu, Princeps clarissime, salvum
Ingressum precor ad limina nostra tuum,
Atque hunc quo possum studio, commendo popellum
Maxime præsidiis Cæsare nate tuis.
Te Dominum agnoscunt omnes, te Principe gaudens
Nec quicquam toto charius orbe tenent
.

[Désiré Érasme au sérénissime prince d’Espagne,
le duc Philippe de Bourgogne

Moi, Érasme de Rotterdam, ne manquerai pas à moi-même jusqu’à paraître abandonner mes citoyens. À leur propre instigation, Prince très illustre, je supplie que tu entres sain et sauf en notre pays, et avec toute l’ardeur dont je suis capable, je recommande ce petit peuple à ta protection, ô fils du très grand empereur [Charles Quint]. Prince ! tous te reconnaissent pour maître, se réjouissent et te tiennent pour plus cher que nul autre au monde].

[…] En 1672, la populace s’étant soulevée dans la plupart des villes de la Province, Rotterdam fut quelques jours à la discrétion des mutins et pendant cette anarchie, la statue d’Érasme fut ôtée de sa place comme une chose qui ressentait le papisme. On la porta dans une maison publique et on délibéra s’il ne serait point à propos de la fondre. Les magistrats de Bâle n’eurent pas plutôt ouï parler de cela qu’ils chargèrent quelques marchands de leur ville de prier un correspondant qu’ils avaient à Rotterdam d’acheter cette statue à un certain prix. Le correspondant entra en traité pour cet achat et il ne tint qu’à peu de chose qu’il ne fût conclu. Ayant rendu compte de sa commission, il reçut un nouvel ordre de donner aux magistrats de Rotterdam tout le prix qu’ils demandaient ; mais ils s’étaient ravisés dans cet intervalle de temps et avaient conclu qu’il ne fallait ni vendre, ni fondre cette statue, mais la remettre en sa place, et cela fut exécuté quelque temps après. » {d}


  1. V. note [15] du Faux Patiniana II‑4, pour la relation de Balthazar de Monconys sur son passage à Rotterdam en 1663, avec la transcription des vers gravés sur un écriteau placé devant la maison natale d’Érasme.

  2. Hugo Grotius s’est arrogé le mérite d’avoir obtenu ce témoignage de la ville d’Amsterdam en l’honneur d’Érasme (v. note [5] du Grotiana 2).

  3. En 1556.

  4. La statue de bronze, sculptée en 1622 par Hendrick de Keyser, se trouve désormais dans un square de Rotterdam, devant l’église Saint-Laurent.

20.

A. Corn. Celsi de Medicina libri octo, ex recognitione Ioh. Antonidæ Vander Linden, D. et Prof. Med. Pract. ord.

[Huit livres de Médecine de Celse, {a} dans l’édition de Johannes Antonides Vander Linden, docteur et professeur de pratique médicale ordinaire]. {b}


  1. Aulus Cornelius Celsus, v. note [13], lettre 99.

  2. Leyde, Jean Elsevier, 1657, in‑12 de 558 pages ; avec dédicace de l’auteur à Guy Patin (v. note [15], lettre de Charles Spon, datée du 28 décembre 1657).

En bibliographe accompli, {a} Linden a détaillé les éditions qu’il a utilisées dans le préambule intitulé Libri quorum mihi usus fuit in hoc opere recognoscendo [Livres dont je me suis servi pour établir cet ouvrage], confirmant en tous points les échanges qu’il a eus avec Guy Patin sur le sujet :

Mss. seu απογραφον codicis Parisiensis, descriptum anno m c xxiv. communicavit V. cl. D. Ioh. Hoornbeeck, SS. Theol. D. et Profess. ordin. in Academia, ac V.D. Min. in Ecclesia, quæ est Lugd. Batavorum, Collega reverendus.

Liber editus Venetiis apud Aldum 1528. in‑4. sed sedulo collatus atque emendatus a V. cl. Iac Carpentario, Doct. Med. Parisiensi et Prof. Regio, ex codicibus duorum Med. Pariensium ; nempe Joh. Fernelii, viri incomparabilis, et Joh. Capellani, qui ei in comitina Archiatrωn anno m d lviii. successit aput Henricum ii. Galliarum Regem. Mutuo dedit V. cl. D. Guidon Patinus, Bellovacus, Doct. Med. Parisiensis et Professor Regius, amicus mihi eximius.

Alius ibdem editus 1549. in fol. cum Medicis antiquis. Quem sua manu V. cl. Nic. Nancelius contulit cum editionibus, quoqtquot suo tempore extabant, excepta Stephani ; toto opere ad marginem adscriptis non modo lectionibus, ubi a libro, qui erat præ manu variabant ; sed et propriis conjecturis, raro non bonis et doctis. Hunc quoque utendum dedit V. cl. D. Guido Patinus, ob singulare publicum juvandi studium nunquam et nulli laudandum.

Alius Lugduni editus apud Ioan Tornæsium, 1554. in 12 cui ad oram V. ill. Ios. Scaliger seculi miraculum, et Veteris cujusdam codicis lectiones et suas emendationes atque notas adscripsit. Quem ipse testamento reliquit V. cl. D. Ælio Everhardo Vorstio, Botanices ac Medicinæ, dum viveret, Professori primario ; ego autem usui acceptum debeo V. cl. D. Adolfo Vorstio, Parenti optimo in utraque et professione et dignitate successori dignissimo, ac Collegæ meo honorando.

Variæ lectiones, e Mss. Codice antiquo Bibl. Regiæ Parisiensis, qui inscriptus erat, Medicina antiqua, descriptæ anno 1631. a V. cl. D. Ioh. VValæo, med. Doct. et postea Professore insigni.

Variæ lectiones e libro Sacri Iohannis, ab eodem excerptæ. Et has et præcedentes mihi utendas dedit D. Antonius Clementius, ο μακαριτης, Cl. D. VValæi ex sorore nepos, juvenis doctus, probus, pius, et, si fata sivissent, longiore vita dignus.

Præter quæ contuli etiam eorum editiones, emendationes, annotationes, lectionesque varias, quorum in epistola ad Cl. D. Patinum feci mentionem. Quemadmodum et illa, quæ Ianus Cornarius in comm. ad Gal. de Comp. pharm. quæque alii et celebres inter Criticos (quos Fax artium liberalium exhibet) authores observarunt. Hoc quoque te scire tua interesse, lector amice, putavi. Nunc adi ad Authorem. Quem, si cum cura et studio leges, spondeo,

Lectio lecta, magis decies repetita, placebit.

[Mon vénérable collègue, le très distingué M. Johannes Hoornbeeck, {b} docteur et professeur de théologie sacrée en l’Université et ministre de la parole divine en l’Église de Leyde, m’a communiqué la copie du manuscrit de Paris qui a été transcrit en 1124. {c}

Mon excellent ami, le très distingué M. Guy Patin, natif du Beauvaisis, docteur en médecine de Paris et professeur royal, m’a prêté son exemplaire de l’édition parue chez Alde à Venise en 1528, in‑4o, qui portait les corrections du très distingué M. Jacques Carpentier, docteur en médecine de Paris et professeur royal, ainsi que les commentaires qu’il a tirés des manuscrits de deux médecins de Paris : Jean Fernel, qui fut un homme incomparable, et Jean Chapelain, qui lui a succédé en 1558 dans la charge d’archiatre de Henri ii, roi de France. {d}

Dans sa volonté d’aider à l’instruction du public, que nul ne louera jamais suffisamment, le très distingué M. Guy Patin m’a aussi prêté le recueil des Médecins antiques publié ibid en 1549, in‑fo, que le très distingué M. Nicolas de Nancel a annoté de sa propre main pour le comparer à toutes les éditions qui existaient de son vivant : {d} il y a porté dans les marges non seulement tout ce en quoi elles différaient de l’ouvrage qu’il avait en mains, mais aussi ses propres réflexions, qui manquaient rarement d’être pertinentes et savantes. {e}

Les marges d’une autre édition, parue à Lyon chez Jean de Tournes en 1554, in‑12, portent les corrections et les notes du très illustre M. Joseph Scaliger, le prodige de notre siècle, ainsi que les commentaires qu’il a tirés d’un ancien manuscrit. Il avait légué par testament cet exemplaire au très distingué M. Ælius Everardus Vorst qui, de son vivant, fut premier professeur de botanique et de médecine. J’en dois la consultation à mon très distingué et honorable collègue M. Adolf Vorst, qui a succédé à son excellent père dans ces deux charges professorales. {f}

En 1631, le très distingué Johannes Walæus, docteur et depuis insigne professeur de médecine, a tiré et transcrit divers commentaires d’un ancien manuscrit de la Bibliothèque royale de Paris intitulé Medicina antiqua. {g}

Le même a aussi tiré divers commentaires du livre de l’église Saint-Jean. Comme les précédentes, ces notes ont été mises à ma disposition par feu M. Antoine Clément, jeune homme savant, honnête et pieux, digne d’une plus longue existence, si Dieu le lui avait permis, qui était par sa mère le neveu du très distinguéM. Wælius. {h}

Outre ce que j’ai aussi dit des éditions, corrections annotations et commentaires dont j’ai fait mention dans mon épître au très distingué M. Patin, {i} je mentionne aussi ce qu’ont relevé Janus Cornarius, en ses commentaires sur Galien, de la Composition des Médicaments, {j} et d’autres auteurs qui on brillé parmi les critiques (que le Fax artium liberalium a cités) {k}. J’ai pensé, mon cher lecteur, qu’il t’intéresserait ce savoir cela, mais venons-en maintenant à notre auteur, dont je promets que, si tu le lis avec soin et attention,

Sa lecture, même répétée plus de dix fois, te plaira encore. {l}


  1. Linden est auteur des deux livres de Scriptis medicis [sur les Écrits médicaux], dont trois éditions ont paru de son vivant (Amsterdam, 1637, 1651 et 1662, v. note [3], lettre latine 36)

  2. V. note [5], lettre d’Eberhard Vorst, datée du 7 février 1664.

  3. Peut-être le ms BnF Latin 7028.

  4. V. note [16], lettre latine 38 pour :

    • les deux éditions de Celse parues à Venise chez les Alde en 1528 (Aurelii Cornelii Celsi Medicinæ libri viii [Les huit livres de Médecine de Celse…]), et 1547 (et non 1549, Medici Antiqui omnes, qui Latinis literis diversorum morborum genera et remedia persecuti sunt… [Tous les médecins de l’Antiquité qui ont exposé en langue latine les catégories et les remèdes des diverses maladies…], incluant Celse) ;

    • et leurs annotateurs manuscrits, Jacques Charpentier sur celle de 1528 (incluant la transcription des commentaires que Jean Fernel et Jean Chapelain avaient portés sur d’autres exemplaires), et Nicolas de Nancel sur celle de 1547.

  5. Cela lève tous les doutes sur le fait que Patin a prêté à Linden son exemplaire de Venise, 1547, entièrement annoté par Nancel, qui est analysé et détail dans la note [2] de la lettre latine 44 (v. sa notule {d}).

  6. V. notes :

    La correspondance de Patin n’a pas mentionné cette autre édition :

    Aurelii Cor. Celsi de Re medica libri viii. Item Qu. Sereni Liber de Medicina. Qu. Rhemnij Fannij Palæmonis de Pond. et Mensuris Liber. Omnia ex diuersorum codicum diligentissima collatione castigata.

    [Les huit livres de Celse sur la Médecine. Avec : le livre de Quintus Serenus sur la Médecine ; {i} le livre de Quintus Rhemnius Fannius Palæmon {ii} sur les poids et mesures]. {iii}

    1. V. notule {b}, note [16], lettre latine 38.

    2. V. notule {b}, note [4], lettre latine 97.

    3. Lyon, Joan. Tornæsius et Gulielmus Gazeius, 1554, in‑8o (et non in‑12). Je n’y ai pas trouvé d’indication permettant d’identifier l’éditeur des textes, mais il a paru sous le même titre (Lyon, 1566, v. note [4], lettre latine 97) une édition signée Robert Constantin (v. sa notule {c}).

    Linden introduisait ici Joseph Scaliger comme autre annotateur de Celse. Dans ses lettres, Patin ne lui a parlé là-dessus que de Jules-César Scaliger, sans trouver le moyen de lui communiquer l’exemplaire que le père de Joseph avait annoté et que possédait Jean ii Riolan (v. note [1], lettre latine 53).

  7. V. note [6], lettre 191, pour Jan de Wale, mort en 1649, qui avait eu la bonne idée, en 1631, de puiser des notes dans un manuscrit de la Bibliothèque royale de France, intitulé « Médecine antique » et distinct de celui qui est cité dans la notule {c} supra, mais qui ne figure pas sous ce titre dans le catalogue des manuscrits de la Bnf.

  8. V. note [4], lettre 487, pour Antoine Clément (1620-1657). Je n’ai pas su identifier le « livre de l’église Saint-Jean » (traduction littérale et peut-être erronée).

  9. V. notule {a}, note [20], lettre de Charles Spon datée du 28 août 1657, pour l’étonnement de Linden sur les corrections qu’il a dû apporter en plusquam bis mille locis [plus de deux mille endroits] des sept éditions antérieures de Celse qu’il a citées dans son épître dédicatoire à Patin.

  10. Claudii Galeni Pergameni Medici longe omnium clarissimi de Compositione pharmacorum localium, sive secundum locos, Libri decem, recens fideliter et pure conuersi, a Iano Cornario medico physico. Iani Cornarii Medici Physici Commentariorum medicorum in esodem Galeni libros conscriptorum Libri decem. In quibus omnes corrupti illorum librorum loci restituuntur, et omnes difficiles exponuntur, ampliusque aliquot milia rerum ac locorum in græcis ac latinis medicis obiter explicantur, emendantur, restituuntur.

    [Dix livres sur la Composition des médicaments locaux, ou selon les lieux, de Claude Galien de Pergame, {i} de loin le plus brillant des médecins, récemment traduits avec pureté et fidélité par Janus Cornatius, {ii} médecin naturaliste. Avec dix livres des commentaires médicaux écrits par Janus Cornarius, médecin naturaliste, sur les lesdits livres de Galien. {iii} Ils restituent tous les passages corrompus de ces livres et résolvent toutes les difficultés qu’ils contiennent ; en outre, ils expliquent, amendent et rétablissent quelques milliers de faits et de citations qui, chemin faisant, ont été tirés des médecins grecs et latins]. {iv}

    1. V. note [22], lettre 527.

    2. V. note [35], lettre 406.

    3. Cette seconde partie de l’ouvrage contient des commentaires sur la Medicina de Celse, répertoriés dans les deux entrées Cornelij Celsi de l’index.

    4. Bâle, Froben, Hieronymus Frobenius et Nicolaus Episcopus, 1537, in‑fo.

  11. V. note [9], lettre 117, pour « Le Flambeau, ou la torche des arts libéraux » de Janus Grüter (Francfort, 1602-1634, 7 volumes in‑8o).

  12. Adaptation d’Horace, dans sa comparaison d’un poème à un tableau (L’Art poétique, vers 365) : Hæc placuit semel, hæc decies repetita placebit [L’un a plu une fois, l’autre revu dix fois plaira encore].

Ni le Celse de Johannes Rhodius (v. note [2], lettre latine 127), ni celui de Jacques Mentel n’ont vu le jour.

21.

La Guillotière est aujourd’hui un quartier de Lyon, situé sur la rive gauche du Rhône (viie arrondissement) ; elle n’en était alors qu’un faubourg. En son château de Montchat, François Basset (simple homonyme ou apparenté de Bonaventure ?), consul de Lyon, y accueillait Christine de Suède qui était en attente de partir pour Fontainebleau.

22.

Lazare Meyssonnier : Medicinæ spiritualis institutiones, confessariis, prædicatoribus, medicis piis, necessariæ, christianis omnibus utilissimæ [Institutions de médecine spirituelle, nécessaires aux confesseurs, aux prédicateurs et aux médecins pieux, et très utiles à tous les chrétiens] (Lyon, aux frais de l’auteur, 1657, format inconnu, 100 pages).

23.

À sa manière, à son gré.

24.

Formidable : « qui fait peur, qui est à redouter » (Furetière).

25.

Appartenant à la famille Visconti, le P. Simpliciano da Milano (mort en 1663) a été général des capucins (frères mineurs de Saint-François ou franciscains déchaussés) de 1656 à 1662.

Partant de Lyon, un coche d’eau remontait la Saône jusqu’à Chalon (v. note [2], lettre 726).

26.

Histoire généalogique de la Royale Maison de Savoie. Justifiée par Titres, Fondations de Monastères, Manuscrits, anciens Monuments, {a} Histoires et autres preuves authentiques. Enrichie de plusieurs Portraits, Sceaux, Monnaies, Sculptures et Armoiries. Par Samuel Guichenon, {b} Seigneur de Painessuyt, Conseiller et Historiographe du Roi et de S.A.R. de Savoie, Comte Palatin, Chevalier de l’Empire, et de la Sacrée Religion des Saints Maurice et Lazare. {c}


  1. Mémoires.

  2. V. note [7], lettre 214.

  3. Lyon, Guillaume Barbier, 1660, in‑fo de 1 026 pages (livres 1‑2), pour le premier de trois tomes, dont la série complète (6 livres) est disponible sur Gallica.

Bourg-en-Bresse (dans l’actuel département de l’Ain), où Guichenon était avocat, est la capitale de la Bresse, province qui jouxte les Dombes à l’est (v. note [31], lettre 294).

27.

V. lettre latine 87 à Johann Daniel Horst, pour son « Guide pour la médecine » (Marbourg 1657), et [31], lettre 458, pour Georges ii de Hesse-Darmstadt.

Ems (aujourd’hui Bad Ems) est une ville d’eaux thermales de Rhénanie-Palatinat située sur les rives de la rivière Lahn.

28.

« Menacer se dit quelquefois en parlant de promesses de choses agréables : voilà déjà deux ou trois fois qu’on menace cette fille de la marier, pour dire, qu’on a parlé de la marier ; il nous a menacés d’un grand repas le jour de sa fête » (Furetière).

V. note [9], lettre de Charles Spon, le 21 novembre 1656, pour l’édition en projet des œuvres complètes de Jérôme Cardan par Charles Spon chez les libraires lyonnais Jean-Antoine ii Huguetan et Marc-Antoine Ravaud.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – De Charles Spon, le 28 août 1657

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(Consulté le 18/04/2024)

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