L. latine reçue 3.  >
De Caspar Hofmann,
printemps 1646

[Richter, page 528 | LAT | IMG]

Le même à Guy Patin. [a][1][2]

La bien longue lettre que j’ai reçue de vous hier, accompagnée de votre portrait, [3] m’avise de deux choses : que vous m’aimez vraiment et sincèrement, et que vous désirez fort vous enquérir de mes affaires. Dieu fasse que ma main droite paralysée retrouve le mouvement, car elle me permet à peine d’écrire. J’écris pourtant, pour vous donner satisfaction, tant bien que mal. Je vous remercie aussi d’être tombé sur le bon homme pour mon de Officinalibus[1][4][5] car pour moi, en revanche, lupum auribus teneo[2][6][7] sans la faculté de retenir ou de congédier mon Euclion : [3][8] c’est en effet lui qui ne fait pas avancer l’édition de mes Χρηστομαθειαι, tant φυσ. que παθ., [4][9] et qui ne permet à aucun autre de le faire à sa place. Jansson d’Amsterdam [10] est de la même farine, il m’a déjà fait faux bond il y a quelques années. Ma gratitude ne serait pas moins légitime envers vous ou envers d’autres, s’ils imprimaient mes ouvrages à de bonnes conditions. J’en attends la conclusion et la recommande à Dieu tout-puissant. Peu importe que le papier et l’impression me plaisent ; mais le titre me déplaît grandement, surtout s’il est dédoublé, comme il l’est dans les Institutiones[5][11] Me plaît la sentence du très renommé Scherbius, dont l’éloquence était célèbre : [12]

… sit simplex duntaxat et unum[6][13]

Voilà donc, premièrement, ce qui m’a rendu hésitant dans les lettres de notre ami Spon ; [7][14] qu’on supprime donc entièrement cette gravure avec mon mauvais portrait et ces hideux dessins de plantes. Deuxièmement, mettez au milieu de la page de titre : [Richter, page 529 | LAT | IMG]

Casp. Hofmanni de Medicamentis Officinalibus tam simplicibus, quam compositis. Libri tres, etc. [8]

Ce que vous écrivez de l’impression est vrai, mais il n’y faut rien changer. À moins que Dieu ne m’en empêche, je ne montrerai pas de paresse à augmenter et enrichir une seconde édition. Je n’excuse pas les fautes que mes copistes ont commises ; c’est une espèce d’hommes indigente, mais arrogante. Je conserve mon manuscrit qui fera foi, même après ma mort. Si c’est bien του καθαἰρω qui est écrit, ce n’est pas de l’attique correct ; ce mot dérive en effet απο του αἴρω, à qui sied un esprit aigu. [9][15] Cartam est un mot arabe, mais n’a rien de commun avec τω καθαἰρω, étymologie qui mérite ici les huées. [10][16] J’ai offert mon aide aux Aubry dans les livres de Usu partium[11][17] mais ils n’en ont pas voulu. J’en fis récemment de même avec Hugetan, [18] mais il n’a pas encore décidé s’il le voulait ou ne le voulait pas. Ces Institutiones, que vous admirerez, n’ont pas encore été publiées en Allemagne, parce que votre armée bloque le Rhin. [12][19] Et voici pour vous mon épître que je vous ai dédiée ! [13] Peut-être y ai-je été trop avare de louanges à votre égard ? Une autre occasion s’en présentera, et même d’en débattre avec vous. Spon et vous me donnez avis sur l’antimoine, je vous entends et écoute bien volontiers et avec attention. Si vous en voulez plus, ce sera à vous d’en décider, comme je l’ai écrit. [14][20] Pour Fernel, vous verrez que vous vous tracassez outre mesure, puisque c’est par amour que vous luttez avec tant d’énergie. [15][21] Moi, que nulle haine n’embarrasse, ai-je tort de bondir contre lui, quand sa prééminence est usurpée ? Et qu’a-t-il donc de singulier, sinon qu’il confond la philosophie stoïque avec la péripatéticienne, [22][23] la terre avec le ciel ? Répondez donc à cet unique argument : avec mes objections, en quoi m’opposé-je aux maladies de la forme et de la matière ? [16] Répondez, vous dis-je, et vous emporterez la palme.


a.

Lettre de Caspar Hofmann à Guy Patin, imprimée dans Richter, pages 528‑529 : seule relique connue de la correspondance échangée par Caspar Hofmann (« Le même », Idem que les deux précédentes de la série imprimée) et Patin ; elle est sans lieu ni date, mais son contenu mène à penser qu’elle a été écrite au printemps 1646 (v. infra note [13]).

1.

Le libraire parisien Gaspard Meturas acceptait d’imprimer le traité « des Médicaments officinaux » de Caspar Hofmann (Paris, 1646, v. note [7], lettre 134).

2.

« je tiens le loup par les oreilles » : l’affaire m’échappe (adage de Térence qu’Érasme a commenté, v. note [72], lettre 219).

3.

V. note [20], lettre 442, pour le vieil avare Euclion dans l’Aulularia de Plaute, ancêtre de l’Harpagon de Molière ; Caspar Hofmann surnommait ainsi l’imprimeur grippe-sou qu’il avait trouvé (en Allemagne ou en Hollande), mais dont il doutait qu’il tiendrait ses promesses.

4.

V. note [13], lettre 150, pour ces deux « Chrestomathies » (compilations de morceaux choisis tirés de Galien), « physiologiques » et « pathologiques », alors manuscrites, que la famille de Caspar Hofmann vendit à Guy Patin après sa mort (survenue en novembre 1648). En dépit de tout l’acharnement de Patin, elles ne parurent qu’en 1668 (v. note [1], lettre 929).

5.

Caspar Hofmann n’avait pas aimé les deux pages de titre qu’on avait mises en tête de ses Institutionum medicarum libri sex [Six livres d’Institutions médicales] (Lyon, 1645, v. note [12], lettre 92) :

6.

Horace, L’Art poétique (vers 23) :

Denique sit quod vis, simplex duntaxat et unum.

[Bref, fais comme tu veux, mais qu’au moins ce soit simple et d’un seul tenant].

Philipp Scherbius (v. note [33], lettre 150) avait été l’un des maîtres de Caspar Hofmann à Altdorf, qui a fait son éloge, sans citer cette devise, dans son salut Lectori [au lecteur] de la :

Sylva Medicamentorum Compositorum, quæ usus quotidianus exigit, Tyronibus artis medicæ accommodata. Autoris innominati. E Bibliotheca Ph. Scherbii.

[Forêt des Médicaments composés qu’exige la pratique quotidienne, arrangée pour les débutants dans le métier de médecin. Écrit anonyme tiré de la bibliothèque de Ph. Scerbius]. {a}


  1. Leipzig, héritiers de Valentinus am Ende, 1617, in‑8o.

Dans la lettre (non datée), qui précède dans le recueil de Richter (haut de la page 528), adressée à Charles Spon (v. infra note [7]), Hofmann a fourni ces quelques précisions sur mentor :

scherbius, ο πανυ, Helvetius fuit natione, ein Kühmeister/ ut ipse jocari solebat, von Bischoffszell/ homo præter modum hilaris et jocosus, qui Basilæ Professor Ethicus fuit a suo ex Italia reditu, unde vocatus ad nos, Logicam heic et Medicinam practicam, quam vocant, docuit. Reliquit filium unicum eumque degenerem adeo ut coactus fuerit excubitorem diurnum agere ad portam. Hunc ego καδδυναμιν celebravi in Epistola præliminari thesium ipsius Medicarum, a me editarum Lipsiæ 1614. Filius an supersit, nescio : Pater mortuus est 1605, cum ego Basileæ Docturam ambiebam.

[Le fameux scherbius était suisse de nation, un vacher de Bischofszell, {a} comme il aimait à plaisanter lui-même, car c’était un homme extraordinairement joyeux et rieur. À son retour d’Italie, il fut professeur d’éthique à Bâle, d’où nous l’avons fait venir chez nous, où il a enseigné la logique et ce qu’on appelle la médecine pratique. Il a laissé un fils unique, mais si dégénéré qu’il fut contraint d’exercer le métier de sentinelle de jour aux portes de la ville. J’ai moi-même fait son éloge dans l’épître introductive de ses thèses médicales, que j’ai éditées à Leipzig en 1614. {b} Il est mort en 1605 quand je briguais mon doctorat à Bâle, mais j’ignore si son fils vit encore].


  1. Petite localité du canton de Thurgovie.

  2. Première référence citée dans la note [1], lettre latine 16 (ouvrage auquel je n’ai pas eu accès).

7.

Dans le recueil de Richter, la présente est précédée d’une lettre de Charles Spon à Caspar Hofmann (le 12 janvier 1643, page 525) et de deux lettres d’Hofmann à Spon (le dimanche de la Passion [Dominicus Judica] 1643, pages 525‑527, et sans date pages 527‑528).

8.

« Trois livres de Caspar Hofmann sur les Médicaments officinaux, tant simples que composés, etc. » La page de titre de cet ouvrage (édition de 1646) a respecté la volonté de son auteur, mais avec seulement deux livres au lieu de trois (la troisième partie de l’ouvrage ne porte par le nom de livre, mais celui de Paraleipomena officinalia [Paralipomènes officinaux]).

9.

On en était à déchiffrer le manuscrit des « Médicaments officinaux » ou à en relire les premières épreuves. Les remarques de Caspar Hofmann me font ici déroger à la convention de ne pas accentuer le grec dans notre édition.

L’attique est le beau grec qu’on parlait à Athènes. Kathairô signifie « je purge » et apo tou airô, « dérivé de “ j’emporte ” » ; en réponse à une interrogation de Guy Patin, Caspar Hofmann ergotait ici sur l’esprit (accent, signe diacritique) qui y convient au iota, doux seul, ἰ, ou doux aigu, ἴ. Il a développé ses finesses sur l’étymologie du mot cathartique (purgatif) au tout début du livre i des « Médicaments officinaux » (chapitre i, De Purgantibus [Des Purgatifs], pages 1‑2) :

Το καθαἰρειν, purgare, unde φαρμακον καθαρτικον, quatuor significat. Nam improprie et latissime accepto vocabulo, significat omne id, quod quomodocumque, et per quascumque corporis vias, educit quæcumque corporis excrementa, quomodo et diuretica, et errhina, etc. Purgant. Pressius, sed tamen adhuc improprie, dicitur id, quod vel sursum vel deorsum, hoc est, vel per vomitum, vel per sedem vacuat. Pressius iterum, quod vel leniendo, vel abstergendo, vel emolliendo, vel denique elective, ut loquimur, hunc, illumve humorem ducit. Pressissime et proprie, quod elective tantum, vel pituitam, vel bilem alterutram. Hinc quædam illorum φλεγμαγωγα dicuntur, quædam χολαγωγα, quædam μελαναγωγα.

[Το καθαἰρειν, {a} purger, d’où nous viennent les médicaments cathartiques, possède quatre acceptions. De manière impropre mais très largement admise, ce mot désigne tout ce qui, d’une manière ou d’une autre et par quelque orifice du corps que ce soit, favorise la sortie d’un excrément organique, à la façon dont les diurétiques, les errhines, {b} etc. purgent. Plus précisément, mais pourtant toujours improprement, on le dit de ce qui évacue par haut et par bas, c’est-à-dire par le vomissement ou par la défécation ; plus précisément encore, de ce qui draine telle ou telle humeur, en l’adoucissant, en la dissipant, en la ramollissant, ou en lui appliquant enfin quelque autre expression choisie ; encore plus précisément et proprement, de ce qui purge seulement et spécifiquement soit la pituite, soit la bile, et on parle alors de flegmagogues, de cholagogues et de mélanagogues]. {c}


  1. Les imprimeurs (Paris, 1647, et Francfort, 1667) n’ont pas donné suite à la requête de Caspar Hofmann sur l’esprit doux aigu à mettre sur le premier iota du mot kathairein ; mais en piètre helléniste qu’il était, Guy Patin n’avait peut-être pas bien entendu et transmis sa remarque.

  2. Errhines : « remèdes qu’on prend par le nez pour purger les humidités du cerveau » (Furetière).

  3. Applications aujourd’hui désuètes du suffixe « agogue » (du grec agein, pousser au-dehors) au flegme ou pituite, à la bile (kholê), ou à l’atrabile (bile noire ou mélancolie). Pour désengorger la quatrième humeur, le sang (v. note [36], lettre latine 98), on recourait non pas aux médicaments, mais à la saignée (phlébotomie).

10.

De Cartamo [Le Carthame] est le titre du chapitre vi du livre i des « Médicaments officinaux ». Caspar Hofmann commence par son point de vue sur l’étymologie de ce mot (page 18) :

Carthamum scribunt, qui απο του καθαἰρειν deducunt, quod tamen vitiosum est, ut tacite declaravi me supra. Kartam est vox Arabica, unde fit terminatione Latina Cartamus, cuius descriptio convenit cum Cneco seu Cnico Græcorum. Ita loquor. Quia κνηκος quidem, et Attice κνακος, η κνακων est απο του κνεω η κναω κνἰκος autem επι του κνἰζω. Est autem κνηκος η κνακων color ex albo et russo mistus, qualis in semine Cnici, ut dicetur.

[Ceux qui dérivent ce mot de καθαἰρειν {a} l’écrivent carthame, mais cela est erroné, comme je l’ai sous-entendu plus haut. Kartam est un mot arabe, d’où provient la désinence latine cartamus, {b} plante dont la description correspond le cneco ou cnico des Grecs. Tel est mon avis parce que κνἰκος, et en attique κνακος ou κνακων, vient certes de του κνεω ou κναω, mais aussi de του κνἰζω ; {c} κνηκος ou κνακων est aussi une couleur mêlant le blanc et le roux, {d} qu’on dit être celle de la graine de cnicus]. {e}


  1. Kathairein, purger, qui justifierait le h de carthame (jadis orthographié cartame).

  2. Mot latin savant et rare qu’on trouve écrit avec un h dans le Dictionnaire de Trévoux (carthamum). À cette subtilité près, le cartamus d’Hofmann est le carthame que Littré DLF définit comme un mot d’origine arabe (kirthim) servant à désigner le safran bâtard (carthamus tinctorius) ; cette plante « purge par haut et par bas les sérosités et la pituite visqueuse, dissipe les vents et délivre de toutes obstructions. Elle est aussi très bonne pour les maladies du poumon et de la poitrine ; et parce qu’elle est contraire à l’estomac, on la corrige ordinairement par le moyen du cardamome, de l’anis et du gingembre » (Thomas Corneille).

  3. De quelque manière qu’on les orthographie, tous ces mots se rattachent à κνηκος (knêkos) ; κναω (knaô), « je nettoie en grattant », et κνἰζω (knizô), « je racle ou j’excite », sont deux verbes de sens très proches.

  4. Gaffiot atteste ces deux orthographes pour dire « d’un jaune de carthame, d’où roux fauve ».

  5. Ce savant raisonnement n’a visiblement pas persuadé tout le monde d’ôter son h à carthame : on ne le trouve écrit cartame que dans des dictionnaires savants, comme ceux de Chomel (1741) et de Jolyclerc (1797).

11.

Les frères David et Daniel Aubry, libraires-imprimeurs à Francfort, avaient publié les :

Casp. Hofmanni Commentarii in Galeni de Usu partium corporis humani lib. xvii. Cum variis lectionibus in utrumque Codicem, Græcum et Latinum, et Indice gemino. Opus, non Medicis tantum, sed et Philosophis, nec minus Philologis paratum.

[Commentaires de Caspar Hofmann sur les 17 livres de Galien concernant l’Utilité des parties du corps humain. {a} Avec des annotations variées sur les deux textes, latin et grec, et un double index. Ouvrage conçu non seulement pour les médecins, mais aussi pour les philosophes et les philologues]. {b}


  1. V. note [13], lettre 254.

  2. Francfort, Daniel et David Aubry, et Clemens Schleichius, 1625, in‑fo ; mais contre le souhait de son auteur, ce livre n’a été ni augmenté ni réédité de son vivant.

    V. note [14], lettre 150, pour le de Partibus similaribus Liber… [Livre sur les Parties similaires (du corps humain, v. note [7], lettre 270)…] d’Hofmann, publié en 1667.


12.

Les Français avaient pris Philippsbourg, sur le Rhin, le 9 septembre 1644 (v. note [4], lettre 111), puis occupé toutes les places fortes du fleuve depuis Bâle jusqu’à Mayence.

13.

L’épître dédicatoire des « Médicaments officinaux » à Guy Patin était datée de mars 1646 (v. note [7], lettre 134) ; en en parlant ainsi, Caspar Hofmann devait l’avoir jointe à sa lettre, ce qui permet de la dater du printemps 1646.

14.

V. notes [2], lettre 160, [7], lettre 228, et [42], lettre 293, pour ce qu’a écrit Caspar Hofmann sur l’antimoine (en citant les noms de Guy Patin et Charles Spon) dans ses « Médicaments officinaux ».

15.

V. note [12], lettre 81, pour une diatribe de Guy Patin contre la très mauvaise opinion que Caspar Hofmann avait de Jean Fernel (bien qu’il surpassât Hofmann de mille coudées).

16.

V. notes [5] et [7], lettre 396, pour un aperçu sur ce débat, plus philosophique que médical, de la forme et de la matière.

s.
Richter, page 528.

Idem Guid. Patino.

Quas heri a Te accepi literas bene longas una cum imagine tua, de duobus me certiorant ; altero, quod vere et sincere abs Te amor : Altero, quod optime consultum cupias rebus meis. Atque utinam animo prom<o>to respondeat dextra hæc paralytica, quæ vix patitur me pingere literas ! Pingo tamen, ut quovis modo satisfaciam Tibi. De Officinalibus Tibi quoque gratulor, quod incideris in bonum virum: Ego contra lupum auribus teneo, nec facultatem habeo vel dimittendi Euclionis mei, vel retinendi. Nam neque ipse maturat editionem Χρηστομαθειων vel φυσ. vel παθ. neque sinit alios agere. Ejusdem farinæ est Jansonius Amstelodamensis, qui jam in quantum annum me tradit. Quo minus licitum est mihi vel vobis gratificari, vel aliis, qui bonis cum conditionibus imprimerent mea. Interim expecto eventum, et commendo Deo opt. max. Atque ut paucis me expediam placet et charta et litera : Sed summopere displicet titulus, præsertim si duplex sit, ut in Instit. est. Placet judicium Scherbii του πανυ, cujus verbum πολυθρυλλητον erat,

… sit simplex duntaxat et unum.

Sit ergo primum, qua de re dubius fui in literis ad Sponium nostrum. Auferatur totum emblema cum imagine mea vitiosa, et plantis deformibus. Alterum scribas in medio,

t.
Richter, page 529.

Casp. Hofmanni de Medicamentis Officinalibus tam simplicibus, quam compositis. Libri tres etc.

De typographicis operis quæ scribis, vera sunt, sed nulli mutanda. In augenda et locupletanda secunda editione non ero segnis, ni Deus prohibeat. Quæ scribæ mei delirarunt, non excuso. Genus hominum mendicum, sed arrogans. Habeo αυτογραφον, quod etiam, me mortuo, loquetur. Του καθαἰρω scriptura si vera est, Attica non regularis est. Est enim απο του αἴρω, quod tenui gaudet spiritu. Cartam est vox Arabica, et nihil commune habet cum τω καθαιρω cum sibilo. In libb. de Usu part. obtuli Aubriis operam meam ; sed noluerunt. Idem feci Huguetano nuper, sed nondum explicuit se, quid velit aut nolit. Instit. illæ, quod miraberis nondum in Germania publicatæ sunt, ob clausum a vestro milite Rhenum. Epistolam ad Te dedicatoriam hem tibi ! Fortassis in laudibus tuis fui parcior ? Dabitur alia occasio, etiam rhetoricandi Tecum. De Stibio, quod Sponius juxta Tecum dat consilium, audio et ausculto libens et lubens. Si amplius quid vultis, erit in vestra manu, ut scripsi. De Fernelio videris præter rationem solicitus esse, cum pro amasio tantopere pugnas. Ego, nullo præpeditus odio, redandruo, Immerito suo tantus est ? Et quid habet peculiar, nisi quod Philosophiam Stoicam cum Peripatetica confundit ? cum cælo terram ? Responde vel ad unicum argumentum, quod in Rejectandis meis habeo contra morbos formæ et materiæ ? Responde, inquam, et en Tibi herbam.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – De Caspar Hofmann, printemps 1646

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(Consulté le 25/04/2024)

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