À Claude II Belin, le 10 septembre 1636

Note [5]

« Dole résiste, ses murs tiennent debout ; en vain, Condé, tu t’échines ! Tes ruses ne renverseront pas cette ville. Ta mère t’a engendré avec retard, tu vaincras avec plus de retard encore la ville, qui résiste sous haute protection. Si tu t’es tenu devant Dole pendant autant de mois que tu te tins jadis dans le ventre de ta mère, alors double honte à toi ! »

Le prince de Condé, Henri ii (v. note [8], lettre 23), était fils posthume de Henri ier de Bourbon (v. note [18] du Borboniana 4 manuscrit), qu’on accusait son épouse d’avoir empoisonné. En comptant les mois qui avaient séparé la mort soudaine du père (5 mars 1588) et la naissance du fils (1er septembre de la même année), les mauvaises langues n’excluaient pas un adultère de la princesse avec un page. Condé, qui commandait l’armée envoyée en Franche-Comté, avait été obligé, après deux mois d’efforts infructueux contre Dole (v. note [6], lettre 29), de lever le siège devant l’invasion par les Impériaux et les Espagnols (Triaire).

Dole (Jura), capitale de Franche-Comté, alors espagnole mais fort convoitée par la France, n’a été rattachée au royaume qu’en 1674. Dole possédait un parlement (v. note [2], lettre 934) et une université, fondée en 1423, avec facultés de théologie et des deux droits, civil et canonique. Après l’intégration à la France, toutes les institutions de Dole ont été transférées à Besançon.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 10 septembre 1636, note 5.

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(Consulté le 24/04/2024)

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