À Claude II Belin, le 5 mai 1638
Note [16]
Érysipèle (Furetière) :
« maladie qui vient sur la peau, causée par des humeurs piquantes, d’où il naît une inflammation {a} ardente. Quelquefois elle occupe une partie de la chair qui est sous le cuir. Elle provient d’un sang bilieux et bouillant, qui pour sa subtilité n’a point de tumeur apparente, mais s’épanche en longueur et en largeur. Sa couleur est jaune et rouge, et plus la bile y est pure, et plus elle est dangereuse. Sous l’érysipèle sont comprises les pustules bilieuses, comme les herpès, {b} les vessies {b} et les bubes, {b} que le vulgaire appelle feu sauvage. Ce mot vient du grec eryesthai, trahere, {b} et de pelas, prope, {c} parce qu’elle se retire proche du cuir ; ce qui fait que Galien l’appelle passion du cuir. Il y a un érysipèle simple, et l’autre avec ulcération. »
- V. note [6], lettre latine 412.
- Bube : « petite élevure ou bouton qui se fait sur la peau. Il vient des bubes sur les lèvres, quand on boit dans un verre qui n’est pas net. Ce mot vient du grec boubon, espèce de tumeur » (Furetière).
- Vésicules.
- V. note [16], lettre 524.
- Tirer.
- À côté. Littré DLF donne une autre étymologie grecque (plus souvent admise que celle de Furetière) : erusos pour eruthros, rouge, et pelas ou pelos, peau.
Guy Patin incluait la rougeole dans les érysipèles et qualifiait donc d’érysipélateuses les inflammations, notamment pulmonaires, qui peuvent la compliquer et qu’on appelle aujourd’hui morbilleuses (en langue médicale soutenue). À présent on réserve le nom d’érysipèle à l’inflammation de la peau (derme et hypoderme), en plaque bien circonscrite, provoquée par une infection bactérienne (ordinairement un streptocoque).
V. note [2], lettre latine 353, pour la description des érésypèles par Jean Fernel.