À Claude II Belin, le 12 octobre 1641

Note [3]

« épigramme lix, 3e centurie :

« Le pape Pie v {a} est mort : chose admirable que parmi tant de papes, il y en ait seulement eu cinq de pieux ! » {b}


  1. Pie v (Michèle Ghislieri), 225e pape romain, de 1566 à 1572, était moine dominicain (v. note [43] du Naudæana 2, pour son élection). Il fut l’un des grands artisans de l’opposition au protestantisme (contre-réforme) ; il a été canonisé en 1712.

  2. Le prénom papal Pie est la traduction française de Pius, « Pieux ».

Christophe Cachet (Neufchâteau, Lorraine 1572-Nancy 1624) avait étudié la médecine à Padoue et le droit à Fribourg, avant de s’installer à Nancy où il fut le médecin de quatre ducs de Lorraine (Charles iii, Henri ii, François ii, Charles iv). « Ennemi des charlatans et de ces prétendus chimistes qui courent après le Grand-Œuvre, il écrivit contre eux et se fit toute sa vie une affaire de détruire les erreurs dont ils infectaient l’univers » (Éloy).

Le distique latin de Guy Patin est tiré {a} des :

Christophori Cacheti, Lotaringi Archiatri, Exercitationes equestres in epigrammatum centurias sex distinctæ. Quarum prima, et quarta de virtute et moribus, secunda de Deo et Divis, tertia de fide et religione, quinta miscellanea continet, sexta circa res medicas occupatur. His accesserunt elegiæ duæ, prima de morte et passione Christi, altera de assumptione Deiparæ Virginis.

[Essais équestres de Christophe Cachet, archiatre de Lorraine, partagées en six centuries d’épigrammes. La première et la quatrième portent sur la vertu et les mœurs, la seconde sur Dieu et les divinités, la troisième sur la foi et la religion ; la cinquième contient des sujets variés, et la sixième s’occupe d’affaires médicales. S’y ajoutent deux élégies : la première sur la mort et la passion du Christ, la seconde sur l’assomption de la Vierge mère de Dieu]. {a}


  1. Le distique cité par Patin se trouve page 111, sous le titre Diluitur scomma homonymiæ distinctione [Raillerie qu’explique le contraste d’une homonymie] ; v. note [8], lettre 321, pour une variante de cette épigramme.

  2. Nancy, Anthonius Charlot et Claudius Ludovicus, 1622, in‑8o.

L’ouvrage est dédié au sérénissime prince Charles de Lorraine, princed e Vaudemont. L’Author ad lectorem [L’auteur au lecteur] commence par ces mots :

Exercitationes hasce meas equestres inscribo, ut pote quæ totæ fere inter equitandum velut sponte mihi obviæ, nihil privatis meis studiis, nihil publicis, medicisque detrahentes officiis, honesta et suavi nec inutili fortasse meditatione recreant animos, et a curis severioribus distrahunt.

[J’intitule équestres mes essais parce qu’en effet presque toutes se sont comme imposées à mon esprit, tandis que je cheminai à cheval, sans me détourner en aucune façon de mes méditations intimes, ni de mes devoirs publics et médicaux. Elles divertissent les pensées en offrant une méditation honnête et douce, qui n’est peut-être pas inutile, et distraient d’affaires plus austères].

V. note [2], lettre latine 114, pour deux ouvrages médicaux de Cachet.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 12 octobre 1641, note 3.

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(Consulté le 19/04/2024)

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