Le cardinal, se dirigeant sur la Catalogne, avait été atteint à Narbonne, le 18 mars, d’un premier accès de fièvre, suivi d’un abcès au bras (abcès froid tuberculeux). Triaire cite ici deux passages de sa correspondance avec de Noyers.

• De Narbonne, le 11 avril 1642 :

  « M. Juif {a} et ses confrères me donnent espérance d’une plus prompte guérison qu’ils ne craignaient il y a quatre jours ; ils disent que le fond de ma plaie d’en haut est si proche du sinus qui est en bas contre le pli du coude que dans trois jours ils seront joints ensemble, auquel cas je serai en état de prompte guérison. M. Bontemps vous expliquera tout ce mystère. »

  ---

  1. V. note [10], lettre 35.

  ---

• 17 mai 1642 :

  « Les chirurgiens disaient que mon mal allait bien et je ne m’en apercevais pas. Hier, je fus en extrême peine d’un petit abcès nouveau qui s’est fait dans le pli du bras au-dessous de la première ouverture. L’appréhension de l’ouverture et la difficulté de la faire, et la lassitude qu’a un malade de la fréquence de tels accidents ne me tenaient point en petite inquiétude. Cette nuit, ce petit abcès a commencé à prendre passage le long de la peau du premier trou, ce qui me donne espérance qu’il ne faudra pas jouer du couteau. Je vous assure que sans la grâce de Dieu, la longueur et les accidents d’un si fâcheux mal m’ôtaient tout cœur. Mais considérant qu’à l’égard, les épines sont des roses, je me soumets de bon cœur à la volonté et à la providence de Celui qui sait ce qu’il me fait. »

Narbonne (Aude), en Languedoc, était française depuis le viii^e s. C’était le siège d’un archevêché, dont le titulaire portait le titre de primat du Languedoc, avec la charge de président-né des états de cette province.