À Claude II Belin, le 26 novembre 1642

Note [2]

La note de Guy Patin écrite dans la marge (« le comique, historiographe et Parisien », omise par Triaire) permet ici d’identifier avec assurance Charles Sorel (Paris 1595 ou 1599-ibid. 1674), sieur de Souvigny.

Fils d’un procureur au Parlement de Paris originaire de Sézanne, Charles Sorel s’était signalé très tôt par son talent littéraire (Amours de Floris et de Cléonthe, 1613), qui ne fit ensuite que s’amplifier et se diversifier. Il est surtout connu pour ses romans. Auteur scandaleux de l’Histoire comique de Francion (1623), Sorel collabora à une Histoire du roi Louis xiii (1646) avec son oncle, Charles Bernard, historiographe du roi ; en 1635, le neveu avait acheté la charge de l’oncle pour devenir un homme grave qui fréquentait philosophes et érudits. Patin, qui le disait son bon ami, a cité plusieurs des ouvrages de Sorel dans la suite de sa correspondance.

Charles Sorel était sans doute apparenté à Marie Sorel, la première épouse de Claude ii Belin (v. note [8], lettre 32), avec qui le romancier avait gardé des liens amicaux. Sur ce sujet, Mme Marie Capel, assistante diplômée à la Faculté des lettres de Lausanne, m’a aimablement transmis une référence à l’ouvrage d’Émile Roy, La Vie et les œuvres de Charles Sorel, sieur de Souvigny (1602-1674)… (Paris, Hachette et Cie, 1891), chapitre ier, La Famille de Charles Sorel et ses prétentions nobiliaires, note 5, pages 9‑10, ajoutée à la phrase « Reste un sieur de la Neuville, Pierre Sorel, prévôt de la petite ville de Sézanne où sa famille est établie depuis des années, pour ne pas dire des siècles » :

« […] Une branche des Sorel de Sézanne s’établit à Troyes, vers le milieu du xvie siècle, et la fille de Me Sébastien Sorel, apothicaire, épousé le Dr Belin, correspondant de Guy Patin, ami et parent éloigné de Charles Sorel ».

Roy ajoute page 10 :

« Si mince que soit le résultat de longues recherches, il ne nous déplaît pas de savoir que notre romancier satirique se rattache à une province malicieuse entre toutes, et qu’il est Champenois “ pour tout potage ”. Rendons-lui cette justice que s’il partageait les prétentions de tous les siens, il n’en était pas dupe. Au temps même où il suivait la cour, il tenait plus, le Francion en témoigne, à sa bonne bourgeoisie qu’à sa prétendue noblesse. »

Guy Patin a dressé un portait de Sorel, son « bon ami » depuis 35 ans, dans sa lettre à Charles Spon datée du 25 novembre 1653 en donnant des détails sur sa famille, sa vie et sa production littéraire, qu’il jugeait n’être « point marchandise commune » (v. sa note [31]).

Le Sorel qui revenait de Montpellier, où il avait été reçu docteur en médecine (v. note [7], lettre 63), était Nicolas, jeune frère de Marie.

V. note [14], lettre 43, pour Nicolas Allen.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 26 novembre 1642, note 2.

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(Consulté le 24/04/2024)

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