À Claude II Belin, le 26 novembre 1642

Note [5]

Durant les Bishops’ wars contre les presbytériens d’Écosse (1639-1640, v. note [11], lettre 45), Charles ier, à bout de ressources et d’expédients pour retrouver le pouvoir, avait convoqué un Parlement qu’il cassa presque aussitôt (d’où son nom de Short Parliament, 13 avril-5 mai 1640) puis s’était fait battre par les Écossais à Newburn (près de Newcastle, le 28 août 1640).

La main forcée et surmontant sa répugnance, le roi avait réuni de nouveau les députés du pays : assemblé pour la première fois le 3 novembre 1640, le Long Parliament (qui ne fut formellement dissous que le 16 mars 1660) avait consommé la révolution (civil wars) depuis longtemps préparée dans les esprits et régenta la Grande-Bretagne jusqu’en 1653.

Animées d’une égale irritation contre la cour, les deux chambres du Parlement (Lords et Commons) avaient entamé le conflit ouvert en mettant en accusation et en faisant décapiter le comte de Strafford (12 mai 1641) dont Charles ier avait lâchement signé la sentence. La décision, l’énergie et l’audace du Parlement avaient imposé tellement au roi qu’il consentit aux 19 propositions (juin 1642) lui enlevant le droit de prorogation et de dissolution, ainsi qu’à diverses autres mesures qui le dépouillaient de ses principales prérogatives. Charles passa alors subitement de la faiblesse à la violence et voulut faire arrêter plusieurs membres influents du Parlement. L’irritation qui se communiqua de l’assemblée au peuple après cette tentative l’avait décidé à commencer la guerre civile (22 août 1642). Les parlementaires, de leur côté, avaient nommé un comité exécutif et organisé une armée.

Le 23 février 1642, la reine d’Angleterre, Henriette-Marie de France (v. note [11], lettre 39), avait quitté Londres pour le Continent, emportant les bijoux de la couronne pour acheter des soutiens en faveur de son mari (Fraser et Plant).


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 26 novembre 1642, note 5.

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(Consulté le 20/04/2024)

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