À Charles Spon, le 2 mars 1643
Note [8]
« Quand, grossière et naïve, la religion n’était pas encore devenue un métier… »
La suite de la Silva ad Franciscum Augustum Thuanum, Iac. Augusti F. [Silve à François-Auguste de Thou, fils de Jacques-Auguste] aide en partie à comprendre le commentaire navré de Guy Patin (page 450) : {a}
nondum titulum pietatis habebat
[Mars foudroyant et la funeste passion du sceptre n’étaient pas encore prétextes d’adoration ; alors une courte règle ordonnait tout ce qui est requis pour ménager une vie meilleure, non pas pour la gloire des seuls maîtres, mais pour le bien commun du peuple ; de savantes disputes ne favorisaient pas la discorde, mais on la combattait pour s’aimer ; il y avait chez tous la même ardeur à protéger la justice jusqu’à y perdre la vie, et sans nul besoin du sang d’autrui].
Fulmineus Mavors et sceptri dira cupido :
Cum brevis hoc totum melior quo vita paratur,
Regula dictabat, non solis nota magistris,
Sed populi commune bonum : neque docta ferebant
Iurgia dissidium, sed certabatur amando :
Omnibus idem ardor verum defendere tantum,
Morte sua, nullusque alieni sanguine usus.
- Poemata, édition de Leyde, 1645, v. note [40] du Borboniana 6 manuscrit, où sont cités les vers qui précèdent.
Patin a souvent marqué sa profonde, mais illusoire, nostalgie des siècles passés, d’un âge d’or où l’amour du prochain et le bonheur de tous auraient résumé les lois, loin des manigances des puissants et des criminels.