À Charles Spon, le 28 mars 1643

Note [33]

Claude de Mesmes, comte d’Avaux (1595-19 novembre 1650), frère puîné de Henri ii (v. note [12], lettre 49), avait d’abord été reçu en 1617 conseiller au Grand Conseil (1617), puis était devenu maître des requêtes et conseiller d’État en 1623. À partir de 1627, il avait rempli avec succès des ambassades à Venise, un moment à Rome (1632), dans divers postes en Italie (1633-1634), puis au Danemark, en Suède, en Pologne, enfin auprès des princes allemands, en résidence à Hambourg (1637). Il avait négocié et signé le 25 décembre 1641 à Hambourg, avec le baron de Lutzau, plénipotentiaire de l’empereur, et avec Salvius, envoyé de la Suède, le traité préliminaire qui arrêtait que deux congrès en vue de la conclusion de la paix se réuniraient simultanément à Münster (pour les catholiques) et à Osnabrück (pour les protestants).

Rentré en France en 1642, d’Avaux allait être nommé une première fois, le 10 juin 1643, surintendant des finances, en même temps que Nicolas ii de Bailleul ; mais il ne tarda pas à repartir pour La Haye et Münster, chargé des longues négociations qui précédèrent les traités de Westphalie, et réussit à concilier les intérêts des Suédois et des électeurs de l’Empire. On lui a reproché d’avoir alors servi la cause des catholiques pour gagner la sympathie de Rome, entrer dans les ordres et être immédiatement nommé cardinal. Celui qu’à Venise on avait surnommé « le vrai ambassadeur des rois et le vrai roi des ambassadeurs » fut tout à coup révoqué et disgracié, après vingt ans de service, par les intrigues de son collègue Servien qui l’accusa de discours peu respectueux envers Mazarin. Le cardinal le rappela néanmoins en mars 1648 et lui rendit les fonctions de surintendant des finances en compagnie de Particelli d’Émery (mars 1649). D’Avaux mourut sans alliance (G.D.U. xixe s., Popoff, no 1745, et R. et S. Pillorget).


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 28 mars 1643, note 33.

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(Consulté le 19/04/2024)

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