À Charles Spon, le 19 juin 1643

Note [28]

« plaise à Dieu qu’il lui en arrive du bien, et que toutes ses décisions soient très heureuses et prises dans l’intention de bien faire. »

C’était le moment où au début de sa régence, dans l’enivrement de son pouvoir, Anne d’Autriche ne savait rien refuser aux courtisans avides, et où les finances et les grandes charges de l’État étaient au pillage, comme au temps de Marie de Médicis (« la feu reine mère »). On colportait ces vers à la cour :

« La reine donne tout,
Monsieur joue tout,
M. le Prince prend tout,
Le cardinal fait tout,
Le chancelier scelle tout. » {a}


  1. V. note [40], lettre 97.

Ils peignaient la faiblesse de la reine, la passion pour le jeu du duc d’Orléans, l’avarice du prince de Condé et la constante obéissance de Séguier au pouvoir royal (Triaire).

Retz (Mémoires, page 273) :

« Vous pouvez juger qu’il ne me fut pas difficile de trouver ma place dans ces moments, dans lesquels d’ailleurs l’on ne refusait rien ; et La Feuillade, frère de celui que vous voyez à la cour, disait qu’il n’y avait plus que quatre petits mots dans la langue française : “ La reine est si bonne ! ” »


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 19 juin 1643, note 28.

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(Consulté le 16/04/2024)

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