À Charles Spon, le 18 janvier 1644

Note [51]

« Je souhaite plus de plomb dans la cervelle à votre congénère Meyssonnier : non pour qu’il établisse enfin un lien d’égalité avec le divin Piètre, mais au moins pour qu’il ne manque ni d’entraves d’Hippocrate, ni d’ellébore afin de recouvrer une meilleure santé mentale. »

Vinculis Hippocratis adligere [Lier avec les entraves d’Hippocrate] est une locution tirée de saint Jérôme (Lettres, cix, écrite en 404 au prêtre Riparius, à propos de Vigilantius, prêtre de Barcelonne) :

« Oh comme les médecins devraient lui couper la langue et soigner sa tête sans cervelle, pour lui apprendre un jour à se taire puisqu’il ne sait parler. J’ai vu autrefois cette monstruosité et j’ai voulu lier ce furieux avec les témoignages des Écritures, comme avec autant d’entraves d’Hippocrate ; {a} mais il se retira, il s’éloigna, il s’enfuit, il courut avec impétuosité, et s’étant retiré entre la mer Adriatique et les Alpes Cottiennes, il se mit à crier et à déclamer contre moi, car tout ce qu’un fou peut dire se réduit à des criailleries et à des invectives. »


  1. quasi vinculis Hippocraticis. Les entraves d’Hippocrate étaient les sangles qui servaient à contenir les furieux.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 18 janvier 1644, note 51.

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(Consulté le 25/04/2024)

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