À Charles Spon, le 29 avril 1644

Note [3]

Renvoi aux articles vii et viii (pages 13‑14) de la 2e partie de la Théologie morale des jésuites… (Paris, 1644, v. note [3], lettre 98), intitulée Contre les commandements de Dieu :

« “ Le P. Herault < sic > dans ses écrits que l’on a et dont on a dressé procès-verbal par devant un commissaire ”. {a}

vii. C’est une chose horrible que ce qu’ils ont enseigné depuis peu d’années publiquement dans leurs écoles contre le sixième commandement de ne point tuer ; savoir qu’on peut tuer, pourvu que ce soit en cachette et sans scandale, ceux qui médisent de nous, si l’on ne peut autrement arrêter la médisance, quand la même chose dont on nous accuserait serait vraie, pourvu qu’elle fût cachée. Et ils rapportent pour raison de cette abominable doctrine une maxime générale la plus pernicieuse et la plus contraire à l’Évangile qui se puisse imaginer, savoir Que le droit naturel que nous avons à nous défendre s’étend généralement à tout ce qui est nécessaire pour se préserver de toute injure.

viii. Et le même professeur en théologie morale a dit dans les mêmes écrits qu’une fille qui aurait été forcée peut se procurer la perte de son fruit avant qu’il soit animé. »


  1. Phrase imprimée dans la marge. V. supra note [2], pour le jésuite René Ayrault.

Ces assertions et d’autres faisaient alors l’objet de la Requête, procès-verbaux et avertissements faits à la diligence de M. le recteur et par l’ordre de l’Université, pour faire condamner une doctrine pernicieuse et préjudiciable à la société humaine, et particulièrement à la vie des rois, enseignée au Collège de Clermont, détenu par les jésuites à Paris (Paris, Julian Jacquin, 1644, in‑8o), signée François Du Monstier (v. note [25], lettre 207).

Je n’ai pas trouvé de deuxième requête imprimée, mais l’Université publia une Troisième Requête de l’Université de Paris, présentée à la cour de parlement, le 7e de décembre 1644, contre les libelles que les jésuites ont publiés sous les titres d’Apologie, par le P. Caussin, et de Manifeste apologique, par le P. Le Moine, et autres semblables ; avec les répliques qu’icelle Université emploie pour lui servir tant au jugement de cette requête que des deux précédentes. Imprimées par l’ordre de l’Université (Paris, sans nom, 1644, in‑8o).

Godefroi Hermant (v. note [12], lettre 79), sous le pseudonyme d’Arturus à Monasterio, poursuivit la dispute avec une Réponse de l’Université de Paris, à l’Apologie pour les jésuites, qu’ils ont mise au jour sous le nom du P. Caussin [v. note [8], lettre 107]. Imprimée par ordre de l’Université, pour servir au jugement tant de la Requête présentée à la Cour le 7 décembre 1644 que des deux précédentes (Paris, sans nom, 1644).

En 1660 (v. note [8], lettre 620), la doctrine enseignée par le P. Ayrault au Collège de Clermont en 1643 fut la cible de vives attaques à l’occasion d’un scandale provoqué par une affaire d’avortement criminel.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 29 avril 1644, note 3.

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(Consulté le 11/12/2024)

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