À Charles Spon, le 16 avril 1645

Note [1]

« On dit proverbialement qu’un homme parle phébus lorsqu’en affectant de parler en termes magnifiques, il tombe dans le galimatias et l’obscurité » (Furetière).

La locution vient de Gaston iii comte de Foix (1331-1391), dit Phébus (Phœbus ou Fébus), autre nom d’Apollon, dieu du Jour, {a} soit à cause de sa blonde chevelure, soit parce qu’il avait mis un soleil dans ses armes, soit même à cause de sa beauté. Passionné pour la chasse, Gaston a laissé un monument de son savoir en vénerie :

Le Miroir de Phébus, des déduicts {b} de la chasse aux bêtes sauvages et des oiseaux de proie avec l’art de la fauconnerie et la cure des bêtes et oiseaux à cela propices. {c}


  1. V. note [8], lettre 997.

  2. Plaisirs.

  3. Paris, Philippe le Noir, sans date, in‑4o de 64 feuilles, pour l’une des belles éditions du début du xvie s.

Le style emphatique et embrouillé de ce traité, mêlant prose et vers, a donné naissance à l’expression que Guy Patin employait ici, en y assimilant le style ampoulé et boursouflé de Jean-Louis Guez de Balzac (v. note [7], lettre 25).


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 16 avril 1645, note 1.

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(Consulté le 28/03/2024)

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