À Charles Spon, le 12 septembre 1645

Note [13]

Heinrich Cornelius Agrippa von Nettesheim (Cologne 1486-Grenoble 1535), après des études de droit et de médecine, passa sa vie à sillonner l’Europe en exerçant au gré des circonstances les métiers de soldat, de secrétaire, de théologien, de médecin, d’alchimiste ou de cabaliste.

Bayle, note (E) :

« Il travailla de fort bonne heure à la pierre philosophale et il paraît qu’on l’avait vanté à quelques princes comme un excellent sujet pour le grand œuvre ; {a} ce qui mit quelquefois en risque sa liberté. Il est sûr qu’un homme qu’on croirait capable de faire de l’or aurait à craindre que quelque prince ne l’empoisonnât. On voudrait se servir de lui et empêcher que d’autres princes ne s’en servissent. »

Agrippa a laissé plusieurs ouvrages, dont celui auquel Guy Patin faisait ici allusion :

De Incertitudine et vanitate scientiarum et artium Declamatio invectiva, qua universa illa sophorum gigantomachia plusquam Herculea impugnatur audacia : doceturque nusquam certi quicquam, perpetui, et divini, nisi in solidis eloquiis atque eminentia Verbi Dei latere.

[Déclamation invective sur l’Incertitude et la vanité des sciences et des arts, où toute cette gigantomachie {b} plus qu’herculéenne des sages est attaquée avec audace ; et qui enseigne que rien de certain, de perpétuel et de divin ne se cache jamais hors des solides propos et de l’éminence du Verbe de Dieu]. {c}


  1. V. note [34], lettre 117.

  2. Combat des géants contre les dieux fabuleux de l’Antiquité.

  3. Cologne, M.N., 1531, in‑8o de 25 feuilles, parmi de très nombreuses éditioons, dont la première a paru en 1527.

Ce livre contient plusieurs chapitres consacrés à la médecine, où « le seul tort d’Agrippa est d’avoir attribué à l’art des défauts qu’il eût été plus juste de rejeter sur ceux qui le cultivent et de rendre la médecine responsable des erreurs de ceux qui l’exercent sans capacité » (Jourdan in Panckoucke).


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 12 septembre 1645, note 13.

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(Consulté le 29/03/2024)

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