À Claude II Belin, les 18 et 22 août 1647

Note [16]

« sur l’Eucharistie et la transsubstantiation. »

Claude i Saumaise avait publié ces deux ouvrages contre Hugo Grotius sous le pseudonyme de Simplicius Verinus : {a}

Opposé à la réconciliation des calvinistes et des catholiques, Saumaise reprochait à Grotius (mort 29 août 1645) ce qu’il avait écrit sur l’Eucharistie dans sa posthume et anonyme Rivetiani Apologetici, pro schismate contra votum pacis facti, Discussio [Discussion de l’apologétique de Rivet, en faveur schisme, contre le vœu de paix qu’on a fait] (Irenopolis, 1645, v. note [15], lettre 127). On lit ce début d’une longue explication sémantique à la page 77 :

In negotio Eucharistiæ, vocem Transsubstantationis aptam et convenientem esse, dicit Synodus Tridentina ; necessariam usurpatu, non dicit : neque eam a Rege Britanniæ exegit Cardinalis Perronius ; et tamen in ea explicanda voce Græca, quæ Latine vertitur transelementatio ; quam vocem rex Britanniæ probat.

[Dans le débat sur l’Eucharistie, le concile de Trente {a} dit que le mot de transsubstantiation est adapté et convenable, sans dire qu’il est nécessaire de l’employer. Le cardinal Duperron {b} ne l’a pas non plus exigé du roi de Grande-Bretagne ; {c} et il s’explique par la racine grecque, qui se traduit en latin par transelementatio, {d} mot qu’approuve le roi de Grande-Bretagne].


  1. V. note [4], lettre 430.

  2. Jacques Davy Duperron, mort en 1618, v. note [20], lettre 146.

  3. Baptisé dans la religion catholique puis converti au protestantisme, Jacques ier eut à chercher des compromis avec les anglicans et calvinistes de son royaume. Isaac Casaubon (v. note [7], lettre 36) a été l’intermédiaire de ses discussions religieuses avec le cardinal Duperron, comme en atteste, entre autres, la Réplique à la réponse du sérénissime roi de la Grand Bretagne. Par l’illustrissime et révérendissime cardinal Duperron, archevêque de Sens, primat des Gaules et de Germanie, et grand aumônier de France (Paris, Antoine Estiene, 1620, in‑4o de 1 120 pages). La transsubstantiation y est longuement discutée dans les chapitre iiixvi du livre quatrième (pages 866‑908).

  4. Transélémentation : « terme que les écrivains calvinistes ont employé en parlant de la transsubstantiation » (Littré DLF).

Samuel Sorbière avait parlé de cette polémique dans sa lettre datée du 27 mai 1646 (v. sa note [3]).


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, les 18 et 22 août 1647, note 16.

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(Consulté le 25/04/2024)

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