À André Falconet, le 29 octobre 1647

Note [1]

« Jusqu’à ce jour, j’ai tenu pour justes et droits les préceptes de cet homme ».

La suite de la lettre fait comprendre qu’il s’agit d’Épicure, dont Gassendi a commenté la philosophie dans trois ouvrages successifs :

  1. De Vita et moribus Epicuri libri octo. Authore Petro Gassendo Diniensis Ecclesiæ Præpositus,

    [Huit livres sur la Vie et les mœurs d’Épicure, par Pierre Gassendi, prévôt {a} de l’église de Digne] ; {b}


    1. Premier chanoine.

    2. Lyon, Guillaume Barbier, 1647, in‑4o, ouvrage dont Guy Patin remerciait ici André Falconet.

      Le titre est accompagné de cette citation :

      Mea quidem ista sententia est (inuitis hoc nostris popularibus dicam) sancta Epicurum, et recta præcipere, et si propius accesseris, tristia.

      Itaque non dico, quod plerique nostrorum, Sectam Epicuri flagitiorum magistram esse : sed illud dico ; male audit, infamis est ; et immerito : nec hoc scire quisquam potest, nisi interius fuerit admissus.
      Seneca lib. de vita beata, cap. 13.

      [Voici ce que je pense (et je le dirai malgré ceux de notre école) : Épicure donne des préceptes purs et droits ; mais tristes, si vous les regardez de plus près, ils sont tristes.

      Ainsi, je ne dis pas, comme la plupart des nôtres, que la secte d’Épicure soit une école de désordres ; mais je dis qu’elle a mauvaise réputation, qu’elle est diffamée et qu’elle ne le mérite pas ; mais nul ne peut le savoir, à moins d’avoir pénétré le fond des choses. Sénèque, De la vie heureuse, chapitre 13].

  2. Petri Gassendi Animadversiones in decimum librum Diogenis Lærtii, qui est de Vita, Moribus Placitisque Epicuri. Continent autem placita quas ille treis statuit Philosophiæ parteis : i. Canonicam nempe, habitam Dialectacæ loco : ii. Physicam, ac imprimis nobilem illius partem Meteorologiam : iii. Ethicam, cujus gratia ille excoluit cæteras,

    [Remarques de Pierre Gassendi sur le dixième livre de Diogène Laërce {a} qui traite de la vie, des mœurs et des maximes d’Épicure. Elles contiennent aussi les maximes qu’il a établies sur les trois parties de la philosophie : i. la Canonique, qui occupe la même place que la dialectique ; ii. l’Histoire naturelle, et surtout sa plus noble partie, la Météorologie ; {b} iii. l’Éthique, qui a la vertu d’avoir embelli les autres] ; {c}


    1. Dans ses Vies des philosophes illustres (v. note [3], lettre 147).

    2. Sous-titre : hoc est illa Physicæ pars quæ est de rebus sublime visis [qui est cette partie de l’Histoire naturelle qui traite de choses qu’on voit dans les cieux].

    3. Ibid. et id. 1649, 3 volumes in‑4o : le tome premier (751 pages) contient le texte de Diogène Laërce, la Canonica Epicuri [Canonique d’Épicure] et sa Physiologia seu Philosophiæ pars physica [Physiologie ou partie physique de la philosophie].

  3. Syntagma Philosophiæ Epicuri, cum Refutationibus Dogmatum quæ contra Fidem Christianam ab eo asserta sunt, oppositis per Petrum Gassendum Philosophum ac Mathematicum celeberrimum. Præfigitur Samuelis Sorberii dissertatio de Vita ac Moribus Petri Gassendi.

    [Fondement de la philosophie d’Épicure, avec les réfutations de ce qu’il est censé avoir dit contre la foi catholique, objectées par Pierre Gassendi, très célèbre philosophe et mathématicien. Précédé par une dissertation de Samuel Sorbière sur la vie et les mœurs de Pierre Gassendi]. {a}


    1. La Haye, Adrianus Vlacq, 1659, in‑4o.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 29 octobre 1647, note 1.

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(Consulté le 25/04/2024)

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