À Charles Spon, le 20 mars 1649

Note [159]

Jacques Rouxel de Médavy, comte et maréchal de Grancey (1603-1680), avait débuté dans la carrière des armes au siège du château de Caen (1616) puis participé successivement au combat des Ponts-de-Cé (1620, Louis xiii contre sa mère, Marie de Médicis, v. note [38], lettre 280), au franchissement du Pas de Suse en Piémont (v. note [11], lettre 18), aux sièges de Privas et d’Alais contre les huguenots, à la bataille d’Avein où il commandait un régiment (1635). Promu maréchal de camp l’année suivante, il avait été envoyé en Champagne pour y combattre vaillamment l’armée impériale sous les ordres de Galas. Peu après, Grancey avait reçu le gouvernement de Montbéliard, ce qui ne l’empêcha pas de continuer à combattre avec une rare intrépidité au service du roi puis de la régente. Promu lieutenant général en 1646, il était l’un des chefs militaires qui harcelaient alors sans relâche les environs de Paris assiégé. Nommé maréchal de France en 1651, Grancey fut successivement commandant en chef de l’armée envoyée en Italie contre les Espagnols (1653), ambassadeur extraordinaire en Savoie et enfin gouverneur de Thionville (G.D.U. xixe s.).

Olivier Le Fèvre d’Ormesson (Journal, tome i, page 679) :

« Le lundi 22 février, je fus au Palais où j’appris que Lésigny {a} avait été pris après avoir été battu du canon, et ce en suite du combat arrivé près de Brie, {b} où M. le comte de Grancey étant venu avec quatre cents chevaux et trois cents hommes de pied pour empêcher le convoi, M. le prince de Marcillac, {c} avec sept cents chevaux, les avait chargés avant qu’il fût venu de l’infanterie de Brie et que quatre cents chevaux de la garnison se fussent joints à lui ; et ayant trouvé de la résistance et ses gens l’ayant abandonné, il fut blessé au haut du cou et obligé de se retirer. Le convoi passa néanmoins et fut si grand que le blé ramenda d’une pistole par setier et ne se vendit que 34 livres. Néanmoins, le comte de Grancey, maître de la campagne, alla assiéger Lésigny, qu’il prit ; ce qui ferme le passage de Brie et lui donne retraite pour pouvoir traverser tous les chemins. Chacun était indigné de cela contre les généraux. » {d}


  1. Seine-et-Marne, 22 kilomètres à l’est de Paris.

  2. Brie-Comte-Robert.

  3. La Rochefoucauld, v. note [7], lettre 219.

  4. Frondeurs.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 20 mars 1649, note 159.

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(Consulté le 11/12/2024)

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