À Charles Spon, le 8 janvier 1650

Note [3]

François de Barancy, supposé d’origine lorraine (1597-Lyon 18 juillet 1653), docteur en l’un et l’autre droits connaissant parfaitement le grec, le latin et l’hébreu, s’était établi à Lyon avec sa famille et fait recevoir avocat au présidial de la ville. Pour compléter ses revenus, il était devenu correcteur d’imprimerie chez le libraire Guillaume Barbier, ce qui le mit en relation avec les érudits du temps, parmi lesquels Neuré. Admirateur de Gassendi, Barancy avait fait imprimer pour la première fois, malgré les répugnances du philosophe, le De Vita et moribus Epicuri [La Vie et les règles d’Épicure] (Lyon, 1647, v. note [1], lettre 147) dont il possédait le manuscrit. Toujours par amitié et complicité érudite, il était entré dans la controverse que Gassendi soutenait contre Morin. Barancy est aussi l’auteur de l’Histoire véritable de tout ce qui s’est fait et passé dans la ville de Lyon en la mort de Messieurs de Cinq-Mars et de Thou, l’une des relations les plus détaillées publiées sur le sujet (v. note [6], lettre 75).

Le Privilège du roi accordé au De Vita et moribus Epicuri… de Gassendi (v. notes [1], lettre 147, et [3], lettre 211) stipule que :

« Notre cher et bien-aimé François de Barancy, avocat au siège présidial de Lyon, Nous a fait remontrer qu’il a recouvré un livre intitulé De Vita et moribus Epicuri, libri octo, authore Petro Gassendo, etc., lequel il désirerait mettre en lumière s’il Nous plaisait de lui accorder nos lettres sur ce nécessaires. À ces causes, Nous avons permis et permettons par ces présentes audit exposant de faire imprimer, vendre et débiter ledit livre en tous lieux de notre obéissance par tel imprimeur ou libraire qu’il voudra choisir, en un ou plusieurs volumes, en telles marges, en tels caractères et autant de fois que bon lui semblera durant quinze ans entiers et accomplis, à compter du jour que chaque volume sera achevé d’imprimer pour la première fois. […] Donné à Paris le 5e jour d’août, l’an de grâce 1647e et de notre règne le cinquième. Par le roi en son Conseil, signé Conrart. Le susdit exposant a consenti que Guillaume Barbier, imprimeur et libraire du roi à Lyon, imprimât le susdit livre, suivant le traité fait entre eux. Achevé d’imprimer le 24e septembre mil six cent quarante-sept. »

Le faubourg Saint-Marceau (ou Saint-Marcel), sur la rive gauche de la Seine (aux confins des ve et xiiie arrondissements), avait son centre à l’acteul carrefour des Gobelins.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 8 janvier 1650, note 3.

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(Consulté le 19/04/2024)

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