À Charles Spon, le 1er mars 1650

Note [27]

Tulle (Corrèze) en Limousin, à 90 kilomètres au sud de Limoges, était le siège d’un présidial, d’un bailliage et d’un évêché suffragant de Bourges.

Étienne Foullé, sieur de Prunevaux (vers 1600-Rennes 1673) avait été reçu conseiller au Parlement de Paris (1632), puis maître des requêtes (1636). Il était alors intendant de justice en Limousin. Il devint intendant des finances en 1650 (Popoff, no 1238).

Journal de la Fronde (volume i, fo 173 vo, 19 février 1650) :

« Le même jour, on eut nouvelle de Bordeaux du 14 que le duc de Bouillon, étant arrivé quelques jours auparavant à Turenne, {a} avait eu conférence particulière avec le marquis de La Force dans le château de Lanquais en Périgord, situé sur la rivière de Dordogne ; ce qui faisait soupçonner de quelque grand dessein, d’autant plus que le marquis de Théobon faisait quelque levée sous main {b} en Périgord et qu’on croyait qu’il serait lieutenant de ce duc ; mais depuis on a eu avis du contraire par les lettres du 17, ce duc ayant fait une déclaration par devant le lieutenant de la ville de Tulle par laquelle il promet de ne prendre aucun intérêt dans l’affaire de Messieurs les princes et de ne faire aucune chose contre le service du roi ; laquelle déclaration il a envoyée ici pour être enregistrée au greffe du Parlement, où le prince de Marcillac en a envoyé autant, afin de ne point encourir les peines portées par la dernière déclaration du roi. Par les mêmes lettres du 17, on a su que Messieurs {c} de Bordeaux ont fait partir leurs députés pour venir faire des remontrances contre le duc d’Épernon sur l’inexécution de la paix. L’on avait eu avis de Limoges la semaine passée que M. Foullé, intendant des finances qui lève les tailles à main armée dans le Limousin, ayant pris prisonnier un gentilhomme fort accrédité dans cette province-là, qui l’avait voulu empêcher de lever la taille de cette façon en quelques endroits, les amis de ce gentilhomme s’étant assemblés en grand nombre, y ayant ramassé près de quatre mille paysans, avaient assiégé cet intendant dans la ville de Tulle ; mais depuis, on a eu nouvelle que cette rumeur s’était apaisée et qu’il avait rendu le prisonnier. »


  1. V. note [7], lettre 223.

  2. Subrepticement.

  3. Du parlement.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 1er mars 1650, note 27.

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(Consulté le 19/04/2024)

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