À André Falconet, le 6 mai 1650

Note [7]

« dans son traité De Medicamentis officinalibus, page 692. » {a}


  1. Deux livres de Caspar Hofmann « sur les Médicaments officinaux » (Paris, 1646, v. note [7], lettre 134).

Ce renvoi correspond au chapitre xc des paralipomènes (suppléments), intitulé De Stibio seu antimonio [Le Stibium ou antimoine], où, sans en condamner l’emploi comme purgatif, Caspar Hofmann met en garde contre les doses excessives et les préparations mal conçues (§ C) :

Scribit Cæsalpinus, quosdam ad gr. xij. ascendisse. Ego vero moneo virum gravissimum, non esse hoc accipiendum de vulgari præparatione, sed de alia, in qua Antimonium fit album, quam ex Dorne nescio quo Imperatus habet cap. 17. seq. Tu vide historias Matthioli, quas exscibit idem Imperatus, quibus comprobatur usus Stibij internus. An securitatem nobis polliceri possumus, si infuso solo utamur, cum qualibet præparatio qualiscumque illa sit, venenum in se semper habeat ? Erat ante hos 40. annos Noribergæ Chirurgus, qui habebat poculum tale hyacinthiam, in quo si per noctem stetisset vinum, purgabat mane egregie. Nostri Phamacopolæ Flores Antimonij cum saccaro conficiunt, quos obtrudunt rusticis.

[Andrea Cesalpino a écrit que certains sont allés jusqu’à en administrer 12 grains ; je fais pourtant remarquer qu’un homme si éminent n’a pas dû entendre cela de la préparation commune, mais d’une autre, qui mêle l’antimoine à du vin blanc ; Imperato, aux chapitres 17 et suivants, {a} dit l’avoir tirée de je ne sais où dans Gerhard Dorn. {b} Voyez les histoires de Matthiole, qu’a copiées le même Imperato, où l’usage interne de l’antimoine est entièrement approuvé. {c} Pouvons-nous recourir à l’antimoine uniquement sous forme d’infusion, de quelque façon qu’on la prépare, sans qu’il conserve sa qualité de poison ? Voilà 40 ans, un chirurgien de Nuremberg composait une telle potion d’hyacinthe qui, prise le soir avec du vin, purgeait heureusement le matin suivant. Nos pharmaciens préparent les fleurs d’antimoine avec du sucre, qu’ils font prendre aux gens de la campagne].


  1. Istoria naturale… (1599) de Ferrante Imperato, apothicaire de Naples au xvie s.

  2. Médecin allemand, disciple de Paraclese.

  3. Commentaires de Matthiole sur Dioscoride (v. note [42], lettre 332) : livre v, chapitre lix, De l’Antimoine (édition française de Lyon, 1579, pages 740‑742), entièrement favorable à ce remède.

Suit, prudemment, la sentence que la Faculté de médecine de Paris a prononcée contre l’antimoine en 1566 (v. note [8], lettre 122).


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 6 mai 1650, note 7.

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(Consulté le 16/04/2024)

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