À Charles Spon, le 21 juin 1650

Note [1]

Le siège du Catelet (v. note [2], lettre 30) par les Espagnols fut le premier fait d’armes de la campagne des Flandres de 1650.

Journal de la Fronde (volume i, fos 237 vo et 238 ro, Paris, le 17 juin) :

« On équipe à Toulon 15 ou 20 vaisseaux et 10 ou 12 galères avec quoi les capitaines se font forts de secourir Porto Longone, {a} quoiqu’il n’y ait pas nouvelles qu’il soit encore assiégé. Les émoluments des prises qui ont été faites sur mer cette année doivent être employés à cet équipage, après qu’on les aura jugées. {b} L’armée de l’archiduc, qui s’était retiré vers Guise sur la fin de la semaine passée, feignant de marcher vers Arras, était allée recevoir un convoi de vivres qui venait de Cambrai et de Valenciennes, dont elle avait si grand besoin qu’un pain de munition y valait jusqu’à 25 sols. Après avoir reçu ce convoi, une partie de leur cavalerie vint auprès de Chauny et aux environs de Soissons, ce qui donna une telle épouvante aux lieux circonvoisins que les habitants de Noyon apportèrent leurs meubles à Compiègne ; {c} et M. de Manicamp y fit aussi apporter les siens sur l’avis qu’il eut par une lettre que lui avait écrite de Barrière, qui est avec le maréchal de Turenne, d’ôter tout ce qui était dans sa maison et qu’il commandât à ses gens de ne faire aucune résistance aux ennemis lorsqu’ils se présenteraient, parce que l’archiduc avait commandé qu’on mît le feu partout où l’on ferait résistance et au contraire, défendu de commettre aucun désordre dans les lieux où l’on ne résisterait point. Leur armée se présenta ensuite devant Saint-Quentin où elle fit halte pendant un jour et demi ; après quoi, elle est allée assiéger Le Catelet, ce qui obligea M. le cardinal de partir de Compiègne bien accompagné pour aller à La Fère porter de l’argent à l’armée que le maréchal du Plessis y assemble, et résoudre si l’on doit tenter le secours de cette place, laquelle pourra tenir quelque temps, M. de Vandy {d} l’ayant assez bien munie, ou si l’on doit faire diversion aux ennemis par l’attaque de quelques-unes de leurs places. Son Éminence y a mené M. le maréchal de Rantzau pour assister au Conseil, après lequel elle retourna le 15 à onze heures du soir à Compiègne pour venir ici lundi prochain avec Leurs Majestés et se disposer pour le voyage de Guyenne ; quoique plusieurs croient qu’elles ne passeront pas dans Paris et qu’elles iront passer la Marne à Meaux et la Seine à Melun, pour séjourner deux ou trois jours à Fontainebleau et delà, prendre le chemin d’Orléans. »


  1. V. note [48], lettre 229.

  2. Adjugées.

  3. À une trentaine de kilomètres de là.

  4. V. note [3], lettre 234.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 21 juin 1650, note 1.

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(Consulté le 19/04/2024)

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