À Charles Spon, le 1er juillet 1650

Note [9]

Joseph de Voisin avait succédé à son père, Jean-Guy de Voisin, comme conseiller au parlement de Bordeaux en 1643. Il avait été député dans la capitale pour demander l’union du Parlement de Paris avec celui de Guyenne et la condamnation des agissements d’Étienne Foullé dans le Limousin (v. note [50], lettre 222). Le 28 juin au matin, il se rendit auprès des Gens du roi pour demander l’assemblée des chambres.

Journal de la Fronde (volume i, fos 244 ro et vo, et 246 vo, 1 er juillet 1650) :

« Le courrier de Bordeaux qui arriva ici le 24 du passé est un conseiller de ce parlement-là nommé Voisin, lequel a été député pour venir faire instance à celui de Paris de demander, conjointement avec celui de Bordeaux, l’exécution de la déclaration du roi sur deux principales contraventions qu’il prétend y avoir été faites. La première est l’intendance de justice exercée en Limousin par M. Foullé {a} à qui ils demandent que le procès soit fait pour les désordres qu’il a fait commettre aux gens de guerre dans cette province, dont ce député a apporté les informations que le parlement de Bordeaux a fait faire, aussi bien que celles qui ont été faites contre M. d’Épernon des violences commises en Guyenne par son ordre depuis la paix. La seconde < est > que Messieurs les princes soient mis entre les mains de leurs juges naturels pour leur être fait le procès ; que cependant Leurs Majestés seront très humblement suppliées que Mme la Princesse puisse demeurer en sûreté à Bordeaux avec M. le duc d’Enghien et leur Maison. Ce nouveau député étant arrivé ici et M. le duc d’Orléans ayant su le sujet pour lequel il était venu, l’envoya prier de n’exposer point sa commission jusqu’après le retour du roi ; ce qu’il déclara ne pouvoir faire, ayant ordre précis de poursuivre incessamment l’exécution des ordres qu’il avait aussitôt qu’il serait arrivé ici ; mais quoiqu’il ait même refusé à Son Altesse Royale de l’aller trouver lorsqu’il l’avait mandé, néanmoins il ne laissa pas de lui donner contentement là-dessus, ne s’étant pas présenté le 27 au Parlement […]. Le lendemain 28, ce même député avait appris que Leurs Majestés avaient différé leur retour, qui devait être dès le 27, s’en alla au Palais et étant entré au parquet, y exposa sa commission ; mais y étant arrivé un peu trop tard, la Grand’Chambre le remit à aujourd’hui, et Messieurs des Enquêtes résolurent de s’assembler ce matin pour délibérer là-dessus. […]

Le matin, {b} le Parlement se devant assembler, M. de Saintot, maître des cérémonies, y a apporté une lettre de cachet du roi portant ordre au Parlement de venir trouver Sa Majesté après midi ; sur quoi chaque chambre a député deux conseillers pour y aller. Ceux qui sont députés pour examiner les contraventions de la déclaration du roi tirent cette affaire de long et l’on croit qu’ils le feront durer jusqu’aux vacations, ne pouvant donner satisfaction à ceux de Bordeaux à cause que leurs intérêts sont différents, ceux-ci n’ayant pas vérifié la déclaration donnée contre le duc de Bouillon, au lieu que le Parlement de Paris l’a vérifiée. » {c}


  1. V. note [50], lettre 222.

  2. Du 1er juillet.

  3. V. note [28], lettre 236, pour la comparution de Voisin devant les chambres assemblées le 6 juillet.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 1er juillet 1650, note 9.

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(Consulté le 19/04/2024)

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