À André Falconet, le 27 juin 1651

Note [14]

Journal de la Fronde (volume i, fos 434 vo, 30 juin 1651) :

« Le 23, M. de Beaufort étant tombé malade de fièvre continue, Monsieur son père {a} le fit transporter le 25 en l’hôtel de Vendôme dont l’air est plus sain ; et l’on remarqua que plusieurs bourgeois l’y accompagnèrent et qu’ils l’y vont visiter en grand nombre. Le 27, M. le coadjuteur l’alla voir, ce qui fut d’autant plus surprenant qu’ils étaient extrêmement piqués l’un contre l’autre depuis la liberté de Messieurs les princes, lesquels n’avaient pu trouver aucun moyen de les accommoder ; et c’est en quoi on loue hautement cette action si généreuse de M. le coadjuteur. Aussitôt que M. de Beaufort l’aperçut, il lui tendit les bras et s’embrassèrent avec de grandes tendresses, protestant l’un à l’autre d’oublier tout le passé et de vivre désormais dans une intelligence aussi parfaite qu’ils avaient fait autrefois. Le 28, on vit paraître le pourpre sur le visage de M. de Beaufort, {b} lequel étant fort mal, reçut le Saint-Sacrement, et M. le coadjuteur y assista. Il se porte mieux aujourd’hui, ayant reposé quelques heures la nuit passée. »


  1. César Monsieur, duc de Vendôme.

  2. Cette fièvre pourprée pouvait être une rougeole, comme le fait aussi penser sa contagiosité, signalée à la fin du post-scriptum.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 27 juin 1651, note 14.

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(Consulté le 19/04/2024)

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