À Charles Spon, le 16 avril 1652

Note [41]

Journal de la Fronde (volume ii, fo 65 ro, avril 1652) :

« Le 16 du courant on eut nouvelle du siège de Gravelines par l’armée espagnole, qui n’est que de six à sept mille hommes, et par quelques vaisseaux anglais du côté de la mer ; ce qui a été confirmé par les lettres de Calais du 17 qui ajoutent que le Fort-Philippe et ceux de Lynck, d’Oye, et de l’Écluse {a} sont déjà pris, et que les ennemis s’y fortifient ; qu’ils sont attachés à la contrescarpe du côté d’une écluse, à main droite en entrant ; et que le maréchal d’Aumont ayant fait un effort avec sept ou huit cents chevaux du Boulonnais et 500 fantassins pour y jeter trois ou quatre cents hommes, ceux-ci ont été défaits par les ennemis sans que la cavalerie qui les escortait ait tiré un seul coup. On assure qu’il n’y a que 700 hommes dans la place et qu’elle ne résistera pas 15 jours ou trois semaines. On blâme fort le maréchal de Grancey qui en est gouverneur. » {b}


  1. Le Fort-Philippe, à l’embouchure de l’Aa dans la mer du Nord, entre Calais et Dunkerque, se situait sur la commune actuelle de Grand-Fort-Philippe (Nord) ; avec ceux d’Oye et de l’Écluse, il formait les défenses occidentales de Gravelines. Le fort de Lynck (ici écrit Hicque) se situait au sud de Bourbourg, sur le canal de la Haute Colme.

  2. Gravelines fut prise par les Espagnols le 18 mai, suivie par Dunkerque (16 septembre). Les deux places ne furent reconquises qu’en 1658.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 16 avril 1652, note 41.

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(Consulté le 19/04/2024)

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