À Charles Spon, le 6 septembre 1652

Note [38]

Journal de la Fronde (volume ii, fo 148 ro, 13 septembre 1652) :

« M. le cardinal de Retz arriva le 10 au soir à Compiègne avec son beau cortège de 30 carrosses et 50 gentilshommes ; et peu après, fut saluer le roi et la reine, qui le reçurent fort bien et lui donnèrent audience particulière. Le lendemain, le roi lui donna son bonnet à la messe et le reste du jour, il se tint chez lui, étant indisposé d’une enflure de joue qui provenait d’un mal de dents. Il fit hier sa harangue au roi au nom de tout le clergé, comme chef de la députation. Son discours ravit tous ceux qui l’ouïrent. Il remontra la nécessité de donner la paix, par des raisons qui touchèrent si fort la reine qu’elle en pleura ; mais ses larmes n’ont encore produit aucun des effets qu’on en espérait. Il loua fort la bonté de S.A.R. ; {a} mais ce qui étonna le plus fut lorsqu’il parla de M. le Prince, {b} ayant représenté qu’il était d’autant plus juste de lui donner sûreté qu’outre sa naissance, les grands services qu’il avait rendus à l’État et ceux que sa valeur, connue de tout le monde, pouvait encore continuer, méritaient bien qu’on conservât sa personne et l’exaltât jusqu’au troisième ciel. » {c}


  1. Son Altesse Royale, Gaston d’Orléans.

  2. Intime ennemi de Retz.

  3. V. note [2], lettre 294, pour le récit que Retz a lui-même laissé de son voyage à Compiègne.

    Furetière :

    « Les Anciens ont admis autant de cieux solides qu’ils y ont observé de mouvements différents. Ainsi ils en ont mis sept pour les sept planètes : le ciel de la Lune, de Mercure, de Vénus, du Soleil, de Mars, de Jupiter et de Saturne ; le huitième est pour les étoiles fixes, qui est le firmament. […] La vraie opinion est qu’il n’y en a que trois : la région des planètes, le firmament et le ciel des bienheureux ; ainsi il est vrai de dire, que saint Paul fut ravi au troisième ciel. »

    C’est néanmoins le « septième ciel » qui sert à figurer aujourd’hui la complète béatitude terrestre.



Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 6 septembre 1652, note 38.

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(Consulté le 23/04/2024)

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