À Charles Spon, le 1er novembre 1652

Note [12]

« que le père des Romains {a} s’occupe donc lui-même de ses phyliræ. » {b}


  1. Le pape.

  2. Faute de source identifiée à ce latin, le sens du mot phyliras, distinctement écrit par Guy Patin, m’a laissé perplexe. Sans me tirer entièrement d’embarras, le dictionnaire d’Ambroise Calepin (v. note [17], lettre 193) m’a ouvert deux pistes (édition de Lyon, 1656, tome 2, page 287) pour expliquer cet accusatif pluriel de phylira, altération de φιλυρα (pilyra), mot grec dont le sens est double.

    • Le nom commun phylira désigne le tilleul et, par extension, la fine membrane qu’on détachait de l’écorce de cet arbre, et dont on se servait pour tresser des couronnes et pour écrire : les phyliras de Patin pourraient donc être les bulles pontificales.

    • Dans la mythologie grecque, Phylira (Phylire) est une des Nymphes océanides (v. notule {a}, note [16] du Borboniana 5 manuscrit), fille d’Océan et de Thétys ; son amant Cronos (Saturne, v. note [31] des Deux Vies latines de Jean Héroard), roi des Titans, la transforma en jument (ou lui se transforma en étalon) et le centaure Chiron (v. note [5], lettre 551) naquit de leur union.

      Les phyliras de Patin pourraient donc aussi être les honteuses filles bâtardes ou les maîtresses du pape qui régnait alors : Innocent x, que la rumeur accusait de relations coupables avec sa belle-sœur, Olimpia Maidalchini (v. note [4], lettre 127).



Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 1er novembre 1652, note 12.

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(Consulté le 19/04/2024)

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