À Charles Spon, les 21 et 22 novembre 1652
Note [7]
Guy Patin parlait ici des deux fondateurs de la dynastie médicale des D’Aquin (ou Daquin).
Il a notamment publié :
[Dictionnaire le plus complet contenant en ordre alphabétique et suivant une méthode simple, tous les mots hébreux, chaldéens, talmudico-rabbiniques {b} se trouvant dans les autres dictionnaires publiés à ce jour, ainsi que d’innombrables autres, qui n’ont encore jamais été examinés par aucun lexicographe chrétien ou juif ; avec en outre l’explication de la règle des cérémonies, des sentences et des passages les plus difficiles, et toutes les abréviations des Hébreux qu’on trouve partout dans les livres des rabbins et des cabalistes ; {c} ainsi que les raccourcis d’écriture, ou de toutes les abréviations des hébreux…] {d}
« une enseigne de pierreries composée de douze pierres, sur lesquelles étaient gravés les douze noms des tribus, pour montrer que les douze lignées devaient loger et trouver place en son cœur ; comme aussi qu’elles devaient être unies et liées ensemble, et faire toujours un même corps, ne plus ne moins que ces douze pierres ne faisaient qu’une enseigne. […]Le rational étant appelé par l’Écriture le rational de justice et le jugement des enfants d’Israël, ce n’est sans cause que le grand prêtre, qui était après Moïse le chef de la justice, portait cette enseigne de pierreries sur son cœur ; < de manière > à ce que tant lui que les autres juges qui la voyaient pensassent à ce qui était leur devoir. »
Louis-Henri D’Aquin (Avignon 1602-Paris 1673), fils de Philippe, était lui aussi savant en hébreu et en langues orientales. Il avait été attaché au service de la reine Marie de Médicis, puis nommé médecin du roi en 1644. En 1650, il figurait parmi les quatre spagiriques (chimistes) de Louis xiv, avec les médecins Antoine Vallot et Pierre Yvelin, et le pharmacien Tobie Bloire (v. note [35] des Décrets et assemblées de 1651‑1652 dans les Commentaires de la Faculté de médecine de Paris). D’Aquin obtint en 1657 la charge de médecin par quartier de Louis xiv, avec survivance pour son fils Antoine (v. note [4], lettre 666). Il avait épousé Claire Loppès, fille d’un secrétaire du roi de Portugal.
Dans sa jeunesse, Louis-Henri a traduit en latin les Sentences et proverbes… de son père (Paris, Sébastien Cramoisy, 1620, in‑16), le Commentaire de Salomon Ben Isaac sur le livre d’Esther (Paris, Thomas Blaise, 1622, in‑4o), le Commentaire de Lévi Ben Gerson sur Job (ibid. 1623, in‑4o) ; mais il n’a pas laissé d’ouvrage médical.
Guy Patin et Charles Spon, qui ont beaucoup parlé de lui dans leurs lettres en 1657 quand il alla soigner Madame Royale à Turin, doutaient qu’il eût jamais reçu le bonnet doctoral ; Dulieu ne l’a pas inscrit dans sa liste des docteurs en médecine de Montpellier au xviie s.