À Charles Spon, le 28 janvier 1653
Note [14]
Élisabeth Simon, épouse de Jean ii Riolan, n’allait guère se remettre de son accident : Guy Patin l’a dite atteintee de démence sénile dans sa lettre du 8 juin 1657 (v. sa note [8]).
Philippe, leur fils aîné, alors âgé de 38 ans (v. note [16], lettre 1020), avait dû subir une bronchotomie (Jourdan in Panckoucke, 1812, tome 3, page 311) :
« opération de chirurgie qui consiste à pratiquer une incision à la partie antérieure du cou pour ouvrir ensuite les voies aériennes, et qu’on appelle aussi laryngotomie ou trachéotomie selon que la section se fait au larynx ou dans l’étendue de la trachée-artère. La bronchotomie, qu’on doit regarder comme une des preuves les plus convaincantes de l’efficacité de la chirurgie, lorsqu’on réclame à temps les secours de cet art salutaire, est indiquée toutes les fois que par une cause quelconque l’air ne peut plus s’introduire dans le poumon et qu’en conséquence, le malade est menacé de périr suffoqué. L’esquinancie inflammatoire {a} portée à un haut degré est un des cas qui obligent le plus fréquemment d’y avoir recours, et les anciens eux-mêmes avaient déjà reconnu la nécessité d’employer des moyens capables de rétablir l’acte respiratoire que la tuméfaction de l’arrière-bouche est sur le point d’intercepter. Le procédé d’Hippocrate qui consistait à introduire un tuyau dans la gorge fut longtemps le seul mis en pratique, malgré son insuffisance ; et c’est, au rapport de Galien, Asclépiade {b} qui le premier conseilla d’inciser la partie antérieure du larynx pour ouvrir une route artificielle à l’air. »
La trachéotomie est toujours en usage. Hormis l’atteinte du poumon, la maladie de Philippe Riolan évoque une diphtérie.