À Charles Spon, le 8 août 1653

Note [5]

Défense des ouvrages de Monsieur Voiture. À Monsieur de Balzac {a} Conseiller du Roi en ses Conseils. {b}


  1. V. note [3], lettre 542, pour quelques autres rebondissements de l’âpre querelle littéraire qui opposait Jean-Louis Guez de Balzac et ses partisans, aux défenseurs posthumes de Vincent ii Voiture.

  2. Paris, Augustin Courbé, 1653, in‑4o de 176 pages.

L’auteur de cet ouvrage anonyme était Pierre Costar (Paris 1603-Le Mans 1660). Chanoine au Mans, il devait une réputation bien établie de bel esprit épicurien, érudit mais pédant, dans le monde des lettres aux flatteries et aux présents dont il comblait les personnages influents de la cour et du monde. Ami de Voiture, de Balzac, de Gilles Ménage, Costar était grand familier de l’hôtel de Rambouillet et des ruelles où les beaux esprits se rencontraient (v. note [4] du Faux Patiniana II‑4). Sa plume féconde n’a rien laissé dont l’intérêt ait résisté au temps. Tallemant des Réaux lui a consacré une historiette (tome ii, pages 292‑303).

Étienne Martin de Pinchesne (1616-1703), neveu de Voiture (mort en 1648), était un ami de Costar avec qui il animait une sorte d’académie bachique ; il avait édité en 1650 avec succès un recueil des lettres de son oncle, contre lequel Paul Thomas, sieur de Girac (v. note [3], lettre 542), avait écrit une dissertation adressée à Balzac, ennemi de Voiture. Costar intervenait alors en publiant sa Défense, mais sa dédicace à Balzac ne trompa personne. Le livre lui valut une pension de Mazarin et la polémique s’envenima : Girac se défendit dans un ouvrage auquel Costar répliqua (Suite de la Défense, 1655), ayant édité entre-temps les Entretiens de M. Voiture et de M. Costar (1654, v. note [16], lettre 340). Cette pitoyable querelle de cinq années fut arrêtée par un ordre de justice qui interdit tout nouvel écrit. Le chagrin que Balzac conçut de ces attaques aurait hâté sa mort (8 février 1654) ; v. note [7], lettre 303, pour son Aristippe.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 8 août 1653, note 5.

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(Consulté le 19/04/2024)

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