À Charles Spon, le 16 septembre 1653

Note [6]

Jean-Baptiste Damascène (c’est-à-dire originaire de Damas, en Syrie) ne doit être confondu ni avec Jean Damascène, médecin perse du ixe s. assimilé à Mésué ou à son fils (v. note [25], lettre 156), ni avec saint Jean Damascène, docteur et Père de l’Église (v. notule {c‑ii}, note [48] du Naudæana 4). Ce Damascène-ci pratiquait et professait la médecine hermétique en divers lieux : Paris, Lyon, Marseille, selon ce qui en est dit dans trois lettres de Guy Patin (à Charles Spon et André Falconet, 1653-1657) et dans celle de Pierre Louvet (1657). Ses œuvres sont apparemment composées de cinq livres, publiés entre 1660-1661 et 1663, tout emprunts d’ésotérisme et d’astrologie ; j’en ai trouvé et feuilleté trois.

Pour conclure mon portrait de ce personnage qu’ont omis les biographies médicales que j’ai consultées, il a aussi publié une :

Réplique après le plaidoyer de M. Tetel, Avocat du roi au présidial de Troyes, faite en pleine audience, par Messire I.B. Damascène Conseiller du roi en ses Conseils d’État, et son Médecin Ordinaire. Avec la Réponse contre ladite sentence mendiée, imprimée et publiée dans la ville de Tours, {a} contre les Médecins qui ignorent l’Astronomie. {b}


  1. Sic pour Troyes.

  2. Sans lieu ni nom, 1661, pages 4‑16 d’un in‑4o de 16 pages conservé parmi les Mélanges de la BIU Santé, cote 9057, t. 10, no 2.

C’est un appel confus et verbeux contre une sentence interdisant de pratiquer la médecine à Troyes, pour n’être docteur ni de Paris ni de Montpellier (v. note [1], lettre 52) : elle est infirmée le 26 juillet 1661 par un Acte public contradictoire, où les magistrats de Troyes certifient avoir octroyé à Damascène le petit cloître des R.R. P.P. cordeliers pour faire publiquement plusieurs leçons de sa doctrine, « composées de théologie, philosophie, démonstrations de mathématiques, et autres ornements d’un grand orateur, où le concours de tous les savants de notre province était très grand, reconnaissant telle doctrine très utile au public » ; mais sans l’autoriser explicitement à exercer la médecine à Troyes.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 16 septembre 1653, note 6.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0325&cln=6

(Consulté le 18/04/2024)

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