À Charles Spon, le 5 décembre 1653

Note [8]

Gazette, ordinaire no 140, de Paris, le 15 novembre 1653 (page 1124) :

« Le 8e de ce mois, Mre Louis Séguier, {a} seigneur de Saint-Brisson et prévôt de Paris, décéda ici en la 71e année de son âge, d’une maladie de deux mois, avec tous les sentiments d’une grande piété. »


  1. Louis ii Séguier, mort sans descendance (v. note [19], lettre 464).

La Gazette, ordinaire du 6 décembre 1653, no 150 (page 1104) :

« Le 2nd du courant, Mre Pierre Séguier {a} […] prêta en l’audience de la Grand’Chambre de ce Parlement le serment pour la charge de prévôt de Paris, dont il avait été pourvu par le roi sur la démission volontaire du feu baron de Saint-Brisson, son cousin, et prit sa place sur les fleurs de lys après que le sieur Martinet, avocat, eut fait un fort beau discours sur l’honneur de cette haute charge et l’illustre famille des Séguier, qui satisfit pleinement son auditoire […]. En suite de quoi, il fut conduit et installé au Châtelet par le président de Novion et les sieurs Ferrand et de Saintot, conseillers en la Grand’Chambre, lesquels il régala magnifiquement, avec le Châtelet, comme il fit le lendemain la noblesse qui l’avait accompagné en cette action. »


  1. Pierre v Séguier, seigneur de Drancy et de Lestang-la-Ville, puis marquis de Saint-Brisson, était le fils unique de Tanneguy Séguier (fils de Jérôme), cousin germain du défunt Louis ii (fils de Pierre ii) et du Chancelier Pierre iv Séguier (fils de Jean) : v. note [13] du Borboniana 8 manuscrit pour cet enchevêtrement des descendants de Pierre i Séguier, et des hautes charges qu’ils ont occupées et se sont transmises au sein de la haute magistrature parisienne.

    Conseiller au Parlement en 1646 (cinquième des Enquêtes), Pierre v mourut en août 1669, âgé de 45 ans (Popoff no 150).

À ne pas confondre avec le prévôt des marchands ni avec le prévôt des maréchaux de Paris, dit de l’Île (v. note [1], lettre 341), le prévôt de Paris était, depuis le début du xiiie s., un très haut magistrat ayant compétence générale pour représenter le roi, convoquer les vassaux à l’ost [l’armée], centraliser les fermes des prévôts du Parisis et rendre la justice aux roturiers. Installé au grand Châtelet, le prévôt de Paris était habituellement nommé garde de la prévôté car le vrai prévôt de Paris était le roi lui-même. Il avait rang immédiatement après le premier président du Parlement et portait le titre de conservateur des privilèges de l’Université. Son pouvoir et ses attributions avaient beaucoup décliné au xviie s. : il n’exerçait plus personnellement les fonctions judiciaires de sa charge ; il n’avait même plus le droit de siéger dans sa juridiction qui, pourtant, continuait d’intituler ses sentences en son nom. Le prévôt de Paris se contentait de venir faire acte de présence le jour de l’ouverture du rôle de Paris et d’assister à la première plaidoirie de l’année, le Parlement le dispensant ensuite de venir aux autres séances. Il conservait la charge très symbolique d’assembler le ban et l’arrière-ban et de convoquer et présider les assemblées électorales pour les états généraux (qui ne furent plus réunis entre 1614 et 1789). Il n’était plus guère en charge que des honneurs que lui conférait sa situation, au plus grand bénéfice de ses lieutenants (en premier lieu le lieutenant civil, véritable premier président du Châtelet) qui exerçaient la réalité de son pouvoir judiciaire (F. Monnier, Dictionnaire du Grand Siècle).


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 5 décembre 1653, note 8.

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(Consulté le 19/04/2024)

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