À Hugues II de Salins, le 16 juillet 1654
Note [5]
Le second Discours de Jacques Grévin, docteur en médecine à Paris, sur les vertus et facultés de l’antimoine, auquel il est sommairement traité de la nature des minéraux, venins, pestes, et de plusieurs autres questions naturelles et médicinales, {a} pour la confirmation de l’avis des médecins de Paris et pour servir d’apologie contre ce qu’a écrit M. Loïs de Launay, empirique. {b}
- Les sept chapitres visent à montrer que :
- « l’antimoine cru est poison » ;
- « l’antimoine calciné est poison » ;
- « le borax n’a aucune propriété de corriger la malice de l’antimoine » ;
- « l’antimoine préparé en la façon que le prépare Mattioli ne peut être médicament purgeant » ;
- « l’antimoine ne peut guérir la peste » ;
- « les formes spécifiques ne procèdent point de l’influence des astres » ;
- « la rhubarbe dont nous usons est celle de laquelle les Anciens ont parlé, et partant elle est bon médicament purgeant, item que la scammonée et turbith desquels nous usons ne sont si mauvais que l’antimoine. »
- Paris, Jacques Du Puys, 1567, in‑8o de 252 pages.
Ce livre visait la Réponse au discours de Maître Jacques Grévin, docteur de Paris, qu’il a écrit contre le livre de Maître Loys de l’Aunay, médecin en La Rochelle, touchant la faculté de l’antimoine (La Rochelle, Barthelémy Berton, 1566, in‑4o).
Jacques Grévin (Grevinus ou Grevinius, Clermont-en-Beauvaisis 1538-Turin 1570) publia cet ouvrage à l’occasion d’une dispute qui s’était élevée au sujet de l’antimoine, sous le décanat de Simon i Piètre, entre lui et Louis de Launay, empirique de La Rochelle. Grévin l’emporta et le médicament fut banni de la pharmacopée par un décret de la Faculté de Paris, que le Parlement confirma. Cette ordonnance était encore observée avec la plus grande sévérité en 1609 quand Pierre Le Paulmier fut chassé de la Faculté pour avoir fait usage de l’antimoine (v. note [21], lettre 79) (Thillaye in Panckoucke). Grévin, poète et médecin, avait déjà fait paraître une tragédie et deux comédies quand il fut reçu docteur régent de la Faculté de médecine de Paris en 1563. Il devint médecin particulier de Marguerite de France (1523-1574, fille de François ier, duchesse de Berry, épouse d’Emmanuel-Philibert ier, duc de Savoie) qu’il accompagna en cette qualité dans un voyage qu’elle fit en Piémont, où il mourut à l’âge de 32 ans. En médecine, Grévin a aussi publié :
Anatomes totius, ære insculpta delineatio, cui addita est Epitome innumeris medis repurgata, quam de corporis humani Fabrica conscripsit claris. And. Vesalius : eique accessit partium corporis tum simplicium tum compositarum brevis elucidatio.[Toute l’Anatomie gravée en taille-douce, avec l’Abrégé, corrigé de ses innombrables fautes, de ce qu’a écrit le très brillant André Vésale sur la Structure du corps humain. {i} On y a ajouté une brève explication des parties du corps, tant simples que composées]. {ii}
- Bâle, 1543, v. note [18], lettre 153.
- Ibid. et id. 1565, in‑4o de 104 pages.
V. note [43] du Faux Patiniana II‑5 pour un complément sur la vie et les mérites poétiques de Grévin.