À Charles Spon, le 15 septembre 1654

Note [3]

Le Quesnoy (Nord), place forte du Cambrésis située à peu près au centre du triangle formé par Valenciennes au nord, Cambrai à l’ouest et Maubeuge à l’est, n’avait jusqu’alors jamais été française.

Montglat (Mémoires, page 302) :

« Le roi n’ayant plus d’affaires sur la frontière partit de Péronne le 2nd de septembre et arriva le 4e à Paris, où il prit le deuil pour la mort du roi des Romains, {a} laquelle causa une grande affliction à toute la Maison d’Autriche. Le maréchal de Turenne ne voulant pas laisser reconnaître {b} les Espagnols après la ruine de leur armée, partit d’Arras le 1er de septembre et passa l’Escaut, d’où il envoya Le Passage avec deux mille chevaux investir Le Quesnoy. Le 6e, toute l’armée y arriva et les approches se firent le soir même ; mais le peuple était si effrayé de la déroute des Espagnols qu’il ne se voulut pas défendre ; et les magistrats se rendirent pour conserver leurs biens et reçurent garnison française. Beauvau, colonel de cavalerie, fut laissé pour y commander et l’armée en repartit quelques jours après pour entrer plus avant dans le pays. Elle s’avança jusqu’à Binche, d’où elle fit des courses dans tout le Hainaut et une partie du Brabant ; et après avoir bien pillé, elle retourna au Quesnoy le 20e, où le maréchal de Turenne fit travailler aux fortifications. »


  1. V. note [5], lettre 363.

  2. Récupérer.

Le 10 septembre, Mazarin avait écrit de Vincennes au maréchal (Mazarin, tome vi, page 319) :

« La prise du Quesnoy est sans doute fort considérable, et Leurs Majestés et toute la cour en ont reçu la nouvelle avec beaucoup de joie, connaissant facilement qu’il y a lieu d’en espérer de grands succès. Pour moi, je m’en réjouis avec vous, non seulement pour l’intérêt du service du roi, mais aussi comme votre serviteur particulier qui prend plus de part que qui que ce soit aux choses qui vous regardent. Au surplus, vous savez assez l’importance du poste pour donner bon ordre à tout ce qu’il faudra pour sa conservation. C’est pourquoi je ne vous en dis rien. »


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 15 septembre 1654, note 3.

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(Consulté le 18/04/2024)

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