À André Falconet, le 1er novembre 1655

Note [4]

André Falconet avait sans doute prié Guy Patin de bien vouloir présider à une consultation de plusieurs médecins pour un cas difficile (ce qui l’aurait obligé à faire le voyage de Lyon, qu’il ne fit apparemment jamais).

Anévrisme ou anévrysme {a} (Trévoux) :

« C’est une tumeur molle qui obéit au toucher, {b} engendrée de sang et d’esprits épandus sous la chair par dilatation ou par relaxation d’une artère. Tumor ex sanguine aut arteriarum remissione excrescens, {c} aneurisma. Galien dit que quand l’artère est ouverte par anastomose, il se fait une maladie dite anévrisme. {d} Elle se fait aussi lorsqu’en saignant on ouvre une artère au lieu d’une veine. » {e}


  1. Orthographe préférée par Littré, car conforme à l’étymologie grecque : ανευρυσμα (aneurusma), « dilatation ».

  2. C’est-à-dire perceptible à la palpation (et parfois à la vue), car elle bat avec les pulsations cardiaques.

  3. « Tumeur se développant à partir du sang ou du relâchement des artères ».

    L’anévrisme vrai est le résultat d’une dilatation de l’artère avec perte du parallélisme des bords. Sa cause est congénitale (malformation), dégénérative (artériosclérose liée au vieillissement), inflammatoire ou infectieuse (notamment syphilitique, v. notule {c}, note [9], lettre 122). Toutes les artères peuvent présenter un anévrisme, mais l’aorte est le site le plus commun : dans son segment abdominal (par dégénérescence) ; mais parfois thoracique, notamment en lien avec la syphilis (sans doute la cause la plus fréquente au xviie s.), ainsi que l’illustre l’autopsie de Charles Patin, décrite à la fin des Déboires de Carolus.

    La rupture de l’anévrisme est sa redoutable complication, car généralement mortelle, par hémorragie massive (abdominale, thoracique ou cérébrale).

  4. La communication à plein canal (anastomose) entre une artère et une veine engendre la formation d’une autre sorte d’anévrisme dit artérioveineux (ou angiome). Son origine st congénitale ou traumatique.

  5. Quand elle ne tue pas, une plaie artérielle peut se colmater spontanément en provoquant la formation d’un faux anévrisme : l’hématome compriment l’artère, tarit son saignement, puis subit une organisation fibreuse avec formation d’une poche de sang adhérente à l’artère.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 1er novembre 1655, note 4.

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(Consulté le 19/04/2024)

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