À Charles Spon, le 16 novembre 1655

Note [23]

« sous peu d’années » : Guy Patin se trouvait alors au 31e rang d’ancienneté décroissante sur la liste annuelle des docteurs régents de la Faculté de médecine de Paris, qui se raccourcissait inexorablement, et trop rapidement à son goût.

Libitine (Libitina en latin) :

« Nom propre d’une déesse de l’Antiquité. {a} Plutarque dit que c’était Vénus. Elle avait un temple à Rome, et c’était dans ce temple qu’on vendait tout ce qui était nécessaire pour les funérailles. […] Le temple de Libitine était dans un bois. Par une ancienne coutume établie par le roi Servius Tullus, on portait à ce temple de l’argent pour chaque personne qui mourait : on mettait cet argent dans le trésor de Libitine, et ceux qui étaient préposés pour le recevoir écrivaient sur un registre le nom de chaque mort pour lequel on venait apporter cette espèce de tribut. {b} Ce registre s’appellait le registre de Libitine, en latin Libitinæ ratio. C’est par là qu’on savait combien il mourait de monde à Rome chaque année. La porte libitine était celle par laquelle on portait les morts hors de Rome. »


  1. Horace (Odes, livre iii, xxx, vers 6‑7) :

    Non omnis moriar, multaque pars mei
    Vitabit Libitinam…

    [Je ne mourrai pas tout entier, et une grande part de moi évitera la déesse libitine…]

  2. On appelait libitinaires (libitinarii) les officier publics qui « avaient soin des funérailles et de ce qui concernait cette cérémonie » (ibid.).


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 16 novembre 1655, note 23.

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(Consulté le 16/04/2024)

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