À Charles Spon, le 22 février 1656
Note [34]
Francis Glisson (Rampisham, Dorset 1596-Londres 1677), élève puis agrégé au Caius College de Cambridge, reçu en 1634 au Collège des médecins de Londres, y avait professé l’anatomie jusqu’à l’époque de la guerre et de la révolution. La ville de Colchester, où il s’était retiré, ayant été occupée par les parlementaires, il était revenu à Londres pour y continuer avec un succès croissant ses travaux d’anatomie.
Guy Patin citait deux de ses ouvrages médicaux :
[Traité sur le rachitisme, ou maladie infantile qu’on nomme rickets…] ; {a}
[Anatomie du foie. Précédée de certaines considérations générales sur la matière anatomique ; et suivies, à la fin de l’ouvrage, de quelques faits sur les conduits de la lymphe récemment découverts]. {b}
Ce livre a été réédité (La Haye, Arnoldus Leers, 1682, in‑12). Glisson y décrivait l’apparition du rachitisme (rickets en anglais, v. note [6], lettre 463) depuis une trentaine d’années dans les comtés de Dorset et de Somerset. On sait désormais que la maladie est due à une carence en vitamine D, liée à la pauvreté de l’alimentation et de l’exposition solaire.
Glisson a aussi publié plusieurs ouvrages philosophiques et métaphysiques, dont le Tractatus de natura substantiæ energitica, seu de vita naturæ eiusque tribus primis facultatibus naturalibus, i Perceptiva, ii Appetitiva, et iii Motiva [Traité sur la nature énergétique de la substance, ou sur la vie de la nature et ses trois facultés naturelles premières : i Perception, ii Appétit, et iii Mouvement] (Londres, E. Flesher, 1672, in‑4o, avec portrait de l’auteur en sa 75e année d’âge) : livre très original qui attira surtout l’attention après la mort de Glisson, quand on crut y reconnaître les germes et le plan tout entier de la Monadologie de Gottfried Wilhelm Leibnitz, sur la substance vitale élémentaire (G.D.U. xixe s., A.‑J.‑L. Jourdan in Panckoucke).