À Charles Spon, le 13 septembre 1656

Note [15]

Montmartre : « nom propre d’une petite montagne qui est fort près de la ville de Paris. Mons martyrum, anciennement Mons Mercurii. On l’appelait autrefois la montagne de Mercure et on lui a donné celui de Montmartre qui signifie la montagne des martyrs parce qu’on croit que saint Denis et ses compagnons y souffrirent le martyre. Il y a sur cette montagne un village qui porte son nom avec une célèbre abbaye de religieuses bénédictines » (Trévoux).

Tout comme aujourd’hui, Montmartre offrait un splendide point de vue sur Paris et on y menait volontiers les visiteurs pour en jouir.

Christine de Suède demeura huit jours à Paris (Montglat, Mémoires, page 316) :

« durant lesquels elle se fut promener dans tous les lieux les plus considérables de cette ville ; et le 15e, {a} elle prit le chemin de Chantilly, où le cardinal Mazarin se trouva pour lui faire la révérence. Le roi et Monsieur {b} y arrivèrent un peu après ; {c} et après avoir demeuré une heure avec elle, ils retournèrent coucher à Compiègre. Le lendemain, elle fut à Liancourt où elle dîna et le soir, elle en partit pour aller à Compiègne : elle rencontra dans la forêt le roi et la reine sa mère, qui venaient au devant d’elle. On mit pied à terre de part et d’autre et après beaucoup de témoignages d’affection réciproque, ils se mirent tous dans un carrosse et le soir, ils arrivèrent à Compiègne, où Sa Majesté suédoise demeura sept jours, régalée de tous les divertissements de bonne chère, de musique, de chasse, de comédie, et autres dont on se peut aviser. Le 23e, elle en repartit et fut conduite par Leurs Majestés jusqu’à la Croix-Saint-Ouen, à une lieue de là ; et après s’être dit adieu dans le milieu de la forêt, la reine de Suède fut coucher à Senlis ; et delà, par Lagny, Melun, Montargis et Nevers, elle reprit le chemin de Lyon et passa par Turin, où elle fut régalée magnifiquement par le duc et la duchesse de Savoie, sa mère ; et delà, elle retourna à Rome, qu’elle avait choisie pour sa demeure ordinaire. »


  1. Du mois de septembre.

  2. Philippe d’Anjou, frère puîné de Louis xiv.

  3. V. note [1], lettre 444.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 13 septembre 1656, note 15.

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(Consulté le 20/04/2024)

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